Avec les lunettes de mon mentor d’affaires…

Frédéric René, co-fondateur et CEO chez LikiSoft, est en affaires avec son frère Jean-François René et la boîte de commerce électronique, qu’ils bâtissent ensembles depuis déjà 2 ans, a le vent en poupe. L’entreprise s’apprête à changer de phase de développement. J’aborde avec lui la question du mentorat. Accompagné depuis ses débuts en affaires par un mentor de confiance, c’est avec enthousiasme qu’il a répondu à mon invitation à se confier sur cette relation précieuse, pour le bonheur des lecteurs du blogue Le feu sacré!


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Quand la lassitude nous guette

Quand on démarre son entreprise, il faut s’armer de patience, c’est bien connu!

Selon la longueur de nos cycles de ventes, les efforts de commercialisation peuvent prendre plusieurs mois à se concrétiser en argent sonnant. Il faut laisser le temps aux partenaires de prendre leurs décisions et, plus les partenaires sont importants, plus les équipes décisionnelles sont imposantes. Les séances de négociation se prolongent, les délais de rencontres avec les intervenants impliqués sont généralement plus longs et les préliminaires pour arriver à signer une entente en bonne et due forme sont plus nombreux.

« C’est trippant, mais c’est essoufflant à la longue! Il y a une « mécanique » dans le processus de vente et dans le processus des rondes de financement. On prépare nos documents personnalisés, on tient régulièrement nos contacts informés de l’évolution de l’entreprise, on prend des rendez-vous, on présente la compagnie, on se justifie sur notre stratégie: on est en mode séduction. Cette mécanique est nécessaire, mais certaines tâches peuvent parfois sembler « redondantes ». Quand les démarches aboutissent, c’est un rush d’adrénaline incroyable, très porteur, très dynamisant pour les vendeurs, mais aussi pour toute l’équipe. Ça confirme à tout le monde qu’on a raison de croire au produit et en la compagnie! Mais quand c’est long, qu’il y a des périodes d’incertitudes, les tâches redondantes faisant partie du processus obligatoire nous irritent davantage. Je me sens las, à l’occasion. Mon mentor m’apporte un support crucial dans ces moments-là! » avoue Frédéric.

Savoir s’abreuver « ailleurs », élargir notre « définition de succès », voir les progrès dans tous les départements deviennent alors essentiels. Pour continuer sans relâche, il faut s’encourager avec toutes les victoires et les progrès concrets, qu’ils soient les nôtres directement ou ceux de chaque membre de l’équipe.

« C’est là où la notion d’esprit d’équipe prend tout son sens!» renchérit-il.

De la phase d’introduction à la phase de croissance de l’entreprise

Un démarrage d’entreprise peut être plus ou moins long selon les entreprises, selon leurs secteurs d’activités, selon la présence de la compétition, etc. Souvent, au démarrage, l’entreprise profite de l’effet de la nouveauté, d’un buzz médiatique, d’un engouement de l’industrie et de la curiosité des clients. Les premiers clients servent de levier promotionnel pour aller en chercher d’autres. La courbe de croissance est intéressante, mais elle peut ralentir après quelques mois et devenir plus linéaire. C’est ce qu’on appelle la phase d’introduction.

Pour passer de la phase d’introduction à la phase de croissance comme telle, il faut beaucoup d’énergie. Il faut stabiliser les acquis et raffiner nos stratégies pour booster le développement des affaires. Ces nouveaux défis de gestion sont exigeants et l’aide extérieure d’un mentor aguerri, expérimenté en entrepreneuriat, qui pose un regard impartial sur l’état des lieux, peut s’avérer cruciale dans cette période charnière.

« Ce qui est génial avec mon mentor, c’est qu’il a été entrepreneur dans un autre secteur que celui des technos. Il voit les choses d’un oeil différent et me fait regarder par d’autres genres de lunettes. Il m’aide à analyser chaque situation d’un autre angle. Il m’aiguille dans les activités de gestion plus génériques, communes à tous les secteurs, telles que les ressources humaines, les finances, la comptabilité. La confiance est établie, donc on aborde aussi sans problème le côté plus personnel également. Il ne prend jamais position de toute façon. Il est très respectueux et adroit, verbalement. Quand on se rencontre, je suis 100% réceptif à ses propos. Je ne me sens jamais jugé par lui…», explique Frédéric.

Pour un mentorat d’affaires gagnant

Frédéric en convient: l’humilité, l’ouverture, la curiosité de l’autre, la facilité à communiquer avec son mentor, à verbaliser l’état des lieux de notre entreprise ou nos émotions et nos doutes sont des facteurs facilitant pour retirer le maximum d’une relation mentor-mentoré.

« C’est certain qu’il faut au départ vouloir se remettre en question, vouloir se questionner et reconnaître que notre vérité n’est pas la seule vérité. Si les fondements de nos décisions sont remis en cause par notre mentor, il faut être capable d’entendre ses solutions alternatives et peut-être, éventuellement, écarter nos premières analyses. Cela sous-entend bien entendu avoir suffisamment confiance en soi pour ne pas se diminuer suite aux critiques constructives et avoir également suffisamment confiance en soi pour savoir qu’on saura bien évaluer et choisir parmi les options présentées par un mentor, si applicable. Si on est fermé à d’autres visions, qu’on se sent toujours incompris ou qu’on occulte les meilleures pratiques présentées (par orgueil, par fierté, ou pour d’autres raisons), on passe à côté de l’essence-même du mentorat! » rappelle-t-il.


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Mon entrevue avec Andry Lant Rakoto, jeune entrepreneure montréalaise d’origine malgache, qui nous parle de mentorat en cette période de pivot de Marclan. Son entreprise s’oriente, depuis quelques mois, vers le marché B2B de l’alimentation.

À ne pas manquer la semaine prochaine:

Isabelle Moïse, consultante à son compte, nous explique pourquoi elle n’a pas, pour sa part, recours aux services d’un mentor. 

Donc, c’est un rendez-vous!

Karina Brousseau, éditrice

Mentorat: développer son savoir-être entrepreneurial

Le blogue Le feu sacré se consacre, tout au long du mois de juin, au mentorat et au coaching d’affaires en démarrage d’entreprise. Les 3 entrepreneurs suivis dans ce blogue se confient sur le type de support extérieur dont ils profitent pour les aider dans leurs démarches en affaires. Cette semaine, je m’entretiens avec Andry Lant Rakoto, jeune entrepreneure d’origine malgache et CEO des produits fins Marclan. Elle en est encore à sa première année de démarrage d’entreprise. Elle vient d’effectuer un pivot majeur dans la stratégie de son développement des affaires en prenant un virage B2B et en offrant aux professionnels du secteur alimentaire québécois et canadien ses produits de chocolat, vanille et épices fines de Madagascar. J’aborde avec elle le rôle important que joue son mentor d’affaires dans le succès de ce virage à 90 degrés.


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Au Québec depuis moins de 5 ans, Andry Lant Rakoto n’a pas perdu de temps pour s’intégrer chez nous et se lancer en affaires. En plus de mettre les bouchées doubles dans la mise en oeuvre de son projet, elle a su se bâtir un réseau enviable dans les différentes communautés liées à ses activités. Parmi la multitude de ressources offertes dans le milieu entrepreneurial (coaching technique, coaching de vie personnelle et professionnelle, consultants, conseillers, mentorat), c’est vers le mentorat d’affaires qu’elle a toujours penché. Coach d’affaires elle-même au Centre d’Entrepreneurship HEC-POLY-UdeM, elle connaît bien l’importance de développer son « savoir-être » entrepreneurial avec un mentor, qu’elle estime crucial pour réussir dans les premières années de vie d’entrepreneur.

Tout vient à point à qui sait attendre

La rencontre d’un mentor d’affaires avec qui ça clique est un véritable cadeau. Grâce au REPAF (le Réseau des entrepreneurs et professionnels africains), elle profite maintenant d’une aide précieuse de son mentor attitréLe timing de cette rencontre ne pouvait pas être plus parfait.

« J’ai eu le bonheur de pouvoir compter sur un mentor spécialisé en développement des affaires, au moment-même où je changeais ma stratégie de mise en marché. Je venais tout juste de m’inscrire au SIAL Canada, un des plus gros salons alimentaires du pays, où tous les exposants et les participants sont issus du secteur agroalimentaire. Il m’a aidé à penser à tout en me posant les bonnes questions et a sanctionné plusieurs de mes intuitions et analyses. Il ne m’a jamais dit quoi faire; il m’a permis d’approfondir mes réflexions. Je suis arrivée au SIAL en plein possession de mes moyens, confiante et préparée à pouvoir livrer mes services peu importe la quantité de commandes générées suite au congrès. Depuis, on apprend à se connaître, on découvre nos affinités, la confiance grandit. Sans mon mentor, la transition vers ce nouveau marché serait beaucoup plus ardue… », explique Andry.

La relation « mentor-mentoré »

Voilà déjà 2 mois qu’Andry est mentorée. Elle est très satisfaite jusqu’à présent et le programme répond en tous points à ses attentes. Les facteurs primordiaux de succès sont respectés:

« Les mentors d’affaires se doivent d’être expérimentés dans leur secteur, impartiaux et bénévoles. Il y a un code d’éthique à respecter dans n’importe quel programme de mentorat. Les échanges doivent aussi rester confidentiels et il ne doit y avoir aucun risque de conflits d’intérêts entre le mentor et le mentoré. Ensuite, la qualité de la relation est beaucoup liée au respect mutuel qui s’installe. Les mentorés doivent faire leurs devoirs en amont pour maximiser le temps précieux dont ils disposent avec leur mentor. Établir des objectifs clairs avant chacune des rencontres est essentiel et les exprimer clairement l’est tout autant! Par exemple, je prépare toujours mes documents à l’avance et arrive systématiquement aux entretiens avec un ordre du jour», précise-t-elle.

Une relation mentor-mentoré, comme n’importe quelle relation, se bâtit et se bonifie avec le temps. Après la période d’observation mutuelle des débuts, la confiance s’établit, les personnalités se révèlent. Un langage commun et une complicité s’installent. Le mentor gagne de plus en plus en crédibilité en partageant ses expériences concrètes et peut de mieux en mieux anticiper les impacts des décisions de son mentoré. Il fait preuve de doigté selon la sensibilité du mentoré à la critique.

Objectif: savoir-être entrepreneurial

Pour sa part, au fil de la relation mentor-mentoré, le mentoré devient de plus en plus transparent dans le dévoilement de ses visions pour son entreprise et il précise davantage le détail de son modèle d’affaires. Il est aussi plus expressif quant à ses états d’âmes.

« Plus les deux sont à l’aise, plus les effets sont palpables. Etre en « représentation », cacher ou maquiller des éléments à son mentor ne mène nulle part! Il est évident que même si la relation porte a priori sur les affaires, les spectres social et émotif entrent souvent dans l’équation et contribuent à notre niveau d’énergie dans notre entreprise. Il faut donc pouvoir en parler librement si nécessaire avec notre mentor, tout en mettant des limites. Aussi, il faut comprendre que l’aide à la prise à la décision, la gestion du temps, la gestion du stress, démêler les priorités, c’est bien beau en théorie, mais en pratique c’est une autre paire de manches! Mon mentor m’aide à évaluer toutes les avenues possibles, grâce à son expérience, et surtout, m’aide à développer un savoir-être et à adopter des comportements facilitant la prise de décision et à gérer les imprévus en affaires », explique Andry.


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À ne pas manquer la semaine prochaine:

Frédéric René, de LikiSoft, nous parle de l’apport de son mentor. Il joue présentement un rôle primordial à l’heure où il passe de la phase d’introduction de son entreprise à la phase de croissance. On aborde aussi l’état d’esprit essentiel dans lequel être pour bien profiter d’une relation de mentorat, selon son expérience.

Donc, c’est un rendez-vous!

Karina Brousseau, éditrice

Un démarrage d’entreprise haut en émotions

Les émotions sont-elles un frein à la performance ou sont-elles plutôt un levier incroyable à la créativité? Des émotions, positives ou négatives, jalonnent tout le parcours entrepreneurial. Sur le blogue Le feu sacré, tout au long du mois de mai, j’aborderai la question du spectre des émotions ressenties par les entrepreneurs en démarrage d’entreprise. Cette semaine, c’est Andry Lant Rakoto, CEO des produits fins Marclan, qui se confie sur la délicate question. Pour cette jeune entrepreneure, le support émotif est tout aussi nécessaire que le support technique pour réussir en affaires.



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Des sentiments surprenants

Il y a à peine 5 ans, elle quittait Madagascar pour immigrer au Québec.
Depuis qu’elle a démarré son entreprise
Marclan en 2014, Andry Lant Rakoto a connu des hauts et des bas.
Elle a « pivoté » quelques fois, elle a connu des périodes de « vaches maigres », elle s’est engagée dans plusieurs nouvelles relations d’affaires, etc. Les défis de réseautage et de développement de marchés ne manquent pas. 

Les choses sont désormais stabilisées. Elle affronte l’avenir avec confiance, très fière du chemin parcouru jusqu’à présent. Épouse engagée et mère de 2 enfants en bas âge, elle a par ailleurs appris à ne rien prendre pour acquis et à gérer ses émotions en privé.

« Il faut beaucoup d’humilité quand on démarre en affaires. Cela affecte l’évaluation de notre propre travail dans le cadre du développement de notre entreprise, de son évolution ou de l’état d’esprit avec lequel on l’exécute », explique Andry. 

« Mon impatience, c’est ce que j’ai le plus de difficulté à gérer au quotidien. Il faut apprendre à laisser le temps faire son oeuvre. Et, le sentiment d’impuissance, c’est peut-être l’émotion qui m’a le plus surprise jusqu’à présent. C’est d’autant plus difficile à vivre dans les débuts, quand on vit de la solitude et qu’il faut s’encourager soi-même. C’est connu, les gens de l’extérieur attendent les résultats avant de nous donner des « tapes » dans le dos… » poursuit-elle.

Dans l’oeil du dragon, à côté des émotions

Le financement de notre projet d’entreprise fait partie de ces « tapes » dans le dos. Le cautionnement de notre stratégie par des investisseurs reconnus a un effet très motivant. Les émissions de télévision portant sur le financement de startups telles que Dans l’oeil du dragon connaissent actuellement une popularité incontestable auprès du grand public et nourrissent une image très positive des fondateurs d’entreprises. Démarrer en affaires n’aura jamais été aussi « glamour »! 

Ces émissions ont le mérite de vulgariser les processus de démarrage d’entreprise, de démystifier les différents modèles d’affaires et de mettre sur la sellette des entrepreneurs audacieux.

Cependant, le format de ces programmes peut toutefois minimiser l’impact des blessures entrepreneuriales.

« Ces émissions n’abordent pas le côté émotif des entrepreneurs. Qu’en est-il de l’état psychologique et émotif des entrepreneurs suite à l’abandon du projet par les investisseurs ou suite au refus « public » du financement de leur projet? L’émission n’en témoigne pas… La façon dont les entrepreneurs gèrent leurs émotions suite à des échecs aura pourtant des répercussions importantes sur la poursuite ou l’abandon de leur parcours entrepreneurial», déplore Andry.

Travailler son discours intérieur

On dit qu’il est impossible de prédire un succès d’affaires car chaque situation est unique et complexe. Cependant, on part toujours du principe qu’on va réussir, surtout si on a toujours réussi avant. Ce sentiment de confiance évolue parfois en un sentiment de toute-puissance. En contre-partie, quand on se sent ainsi, on tombe de plus haut!
Tout est une question d’attentes. L’intensité des émotions ressenties par les entrepreneurs est toujours proportionnellement reliée au niveau d’atteinte de leurs objectifs.

Pour Andry, la prudence « émotive » est donc de mise. De plus, elle revendique haut et fort le droit à l’erreur. 

« Je tente de préserver mon égo et de nourrir ma confiance en moi. Les mots que l’on s’adresse ont leur importance. Par exemple, se dire « j’ai essayé » n’a pas la même résonance sur le moral que de se dire « je me suis trompée ». Mon mentor d’affaires m’apporte une aide cruciale pour travailler mon discours intérieur», confie-t-elle.

Mettre les bons mots sur les émotions ressenties n’est vraiment pas facile. Pourtant, verbaliser pour mieux se comprendre et mieux communiquer est essentiel afin de pouvoir diriger nos énergies au bon endroit.

« …un peu comme des panneaux indicateurs sur le bord de la route! », illustre Andry.

L’entrepreneur et son cercle affectif

Que ce soit dans notre noyau familial ou avec nos partenaires d’affaires (le « cercle affectif » de l’entrepreneur), l’énergie et la confiance qui se dégagent de nous ont un impact important sur les proches. Il est donc capital d’adopter une discipline de vie propice au bien-être, où les règles et les impératifs rattachés à notre entreprise et les sentiments harmonieux sont en équilibre.

Elle s’explique:

« Le cercle affectif est crucial dans l’équilibre mental de l’entrepreneur. En période de doute, on a généralement moins d’assurance et ça nous ralentit. Et l’assurance, c’est le liant entre les 2 moitiés du cercle affectif. Nos problèmes personnels et notre fatigue ne devraient pas affecter notre business. À l’inverse, les problèmes de l’entreprise ne devraient pas être ramenés à la maison. La force de l’entrepreneur est de savoir faire la part des choses, de créer une séparation entre la vie personnelle et l’entreprise, et de pratiquer un certain détachement pour atteindre un meilleur équilibre. Ce n’est pas toujours possible, bien entendu, mais c’est un idéal à atteindre, selon moi.»


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Frédéric René, co-fondateur de Likisoft, nous parle de somatisation: comment son corps trahit parfois son état d’esprit et le fait mentir sur sa capacité à toujours bien gérer son stress!

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Karina Brousseau, éditrice du blogue  

Entrevue exclusive: Kim Auclair, une entrepreneure qui sait utiliser le Web pour s’auto-promouvoir efficacement

Pour quiconque s’intéresse à l’entrepreneuriat et détient un compte Twitter, Kim Auclair se passe de présentation, avec près de 65 000 tweets à son actif et plus de 21 000 abonnés à son fil Twitter. Blogueuse prolifique, entrepreneure qui a su se démarquer avec l’utilisation du Web, conférencière en demande, c’est avec générosité, qu’elle a accepté mon invitation à parler d’auto-promotion en affaires, le thème du mois,  sur le blogue Le feu sacré.


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Kim Auclair

Très active depuis plus de 10 ans sur le web, Kim Auclair est reconnue au Québec comme une des pionnières de l’animation de communautés en ligne dans le monde des affaires. Elle fait, entre autres, de la création de contenus pour les moyennes et grandes entreprises et fait profiter de son expertise en affaires à ses abonnés sur son blogue personnel. Elle donne aussi des conférences et formations pour aider les entrepreneurs à mieux utiliser le Web pour se démarquer dans leur secteur d’activité.

Une stratégie multi chapeaux et multi canaux!

Maximiser sa visibilité, telle est sa devise. Avec la multitude d’informations disponibles sur le web, sortir du lot n’est pas une sinécure. Que ce soit dans les locaux de formation, sur la scène en conférence, sur le web pour le compte de ses clients ou pour elle-même via son blogue, toutes les occasions sont bonnes pour tisser sa toile et étoffer son réseau.

De surcroît, les « apparitions » publiques ou numériques sont entre elles des leviers de promotion stratégiques.

Ses publications sur tous les réseaux sociaux tels que Facebook, LinkedIn, Twitter, Youtube, Google +, etc. lui amènent des milliers de fans (des « followers », des lecteurs, …) qui ne tarissent pas d’éloges, publiquement, à son égard, partagent ses contenus et interagissent avec elle.

La taille de sa propre communauté ou de celles qu’elle a bâties jusqu’ici (par exemple la communauté Mac Québec qui est toujours en popularité croissante avec maintenant plus de 600 000 visiteurs par an) témoignent de son expertise et lui font nécessairement une carte de visite exceptionnelle quand vient le temps de vendre ses services comme gestionnaire de communautés pour sa boîte-conseils Niviti.

Aussi, les commentaires et interactions en ligne avec les différentes communautés créées la nourrissent certainement sur les éléments d’intérêt quand vient le temps de créer des formations ciblées pour les différentes clientèles ou concevoir des conférences.

Les prestations ainsi très adaptées aux besoins ne peuvent que se vendre encore mieux et se promouvoir, par le fait même, via un réseau élargi et engagé!

Force est d’admettre, c’est l’oeuf et la poule, comme on dit.

Se faire respecter, monétiser son travail et gagner en crédibilité

Malgré ce qu’on peut penser en constatant la portée et la fréquence de ses interventions en ligne, c’est relativement récent qu’elle récolte davantage le fruit de son travail.

Elle l’admet humblement: « Ce n’est que depuis environ 2 ans et demi que je peux dire que je vis bien de mes activités.  Et, ce sont mes articles et les formations qui représentent la plus grosse part de mes revenus. C’est à partir du moment où j’ai commencé à dire « non » à des participations bénévoles, ou à écrire pour d’autres qui visaient à se servir de moi pour augmenter leur visibilité, que j’ai senti qu’on m’octroyait plus de crédibilité, et qu’on accordait plus de respect à mon travail. Comme si le fait de donner du temps (particulièrement en période de démarrage, alors qu’on est plus insécure) le dévaluait, justement. J’aurais aimé comprendre ceci et le mettre en pratique plus rapidement dans mon parcours, c’est certain… C’est le métier qui rentrait! »

Différents types d’approche en ligne: le respect de son créneau

Kim constate la variété des possibilités d’approche en ligne. Maintenant que sa réputation est établie, Kim prend de plus en plus conscience qu’elle touche les gens. Elle ne sent pas pour autant que ça lui donne du pouvoir ou un aval particulier, mais ce qu’elle écrit a tout de même un impact. Ça devient donc de plus en plus délicat de donner son opinion. Elle ne le fait donc que sur des sujets qu’elle maîtrise totalement et qui touchent le support des entrepreneurs dans l’optimisation du web comme outil de développement des affaires.

« Je ne suis pas là pour brasser la cage, confronter les gens, provoquer, semer la controverse, ce n’est pas mon style. Rester intègre m’a toujours payée en ce sens. » nuance-t-elle.

Elle ajoute: « Bien sûr, les motivations pour écrire sont très variées selon les blogueurs. Il y a des blogueurs qui sont plus à l’aise que d’autres pour parler de leur vie privée. Ce n’est pas mon cas… Quand j’étais plus jeune, il m’est arrivé à l’occasion de dévoiler des choses plus personnelles, mais ça m’a joué des tours. L’expérience m’a appris que cela peut nuire à notre crédibilité. Désormais, je pige mes anecdotes dans ma vie professionnelle uniquement, et je m’assure que je suis en mesure de débattre et défendre ce que j’avance, si les internautes me « challengent » sur le sujet de mes articles.  Il faut respecter son créneau aussi et rester  focalisé. Ne pas trop s’éparpiller dans les sujets abordés pour le compte d’une communauté. Par exemple, je ne parlerais pas de mode ou de décoration.».

Son mojo: afficher sa personnalité en parlant de ce qu’on connaît bien!

C’est le fait d’avoir été fidèle à sa ligne éditoriale bien personnelle, et d’avoir tablé sur sa « valeur ajoutée », soit l’intégration, dans ses articles, d’exemples réels puisés de son expérience entrepreneuriale, qui lui a permis de bâtir un auditoire aussi imposant.

Elle explique: « Pour moi, il est clair que l’application seule d’une stratégie de mots clés pour augmenter son trafic est insuffisante. Bien sûr, les tactiques de référencement sont essentielles (titres punchés, utilisation de mots clés populaires, hiérarchie et priorité des éléments du texte publié, etc.), mais si on ne se fie qu’à ça pour créer ses contenus, on tombe rapidement dans des articles trop techniques, pour lesquels le lecteur aura un sentiment de « déjà lu ». Pour éviter que cela ne se produise, il faut se distinguer. On gagne à afficher sa personnalité qui fait aussi partie de notre « valeur ajoutée » et donne une couleur authentique à ce qu’on publie. »

Le web, sans frontière…?

…si ce n’est que celle de la langue! Pour faire un travail de modération adéquat, pour répondre à questions de clients avec précision, traiter des commentaires déplacés, calmer des discussions houleuses ou même gérer des crises le cas échéant, il faut beaucoup de doigté et de nuances dans nos propos.

Le contact avec le client ou le lecteur affectera nécessairement sa perception de l’entreprise pour laquelle il a joint une communauté. La maîtrise parfaite de la langue est essentielle à l’exécution d’un travail de qualité. Il en va de l’image et de la crédibilité de la communauté en ligne, de l’entreprise.

« La seule raison pour laquelle je n’ai pas encore déployé d’efforts particuliers pour la promotion de mes services à l’étranger, c’est que je ne maîtrise pas l’anglais à mon goût pour l’instant. Un jour… » dit-elle.

Mentorat et partage d’expertise: pay it forward!

Diplômée du Cégep de Rivière-du-Loup en graphisme, elle s’intéresse particulièrement aux arts et aux ordinateurs. Par contre, quand elle arrive sur le marché du travail, les emplois intéressants se font rares. Heureusement, elle rencontre un « cybermentor » qui lui fait découvrir les différentes facettes du métier d’infographiste. Elle réalise aussi qu’elle avait des atouts d’entrepreneure et décide de se lancer le plus rapidement possible en affaires.

Son mentor de l’époque a été déterminant dans son cheminement de carrière. Reconnaissante, elle a à coeur d’aider à son tour les jeunes entrepreneurs. Généreuse de conseils, elle n’hésite jamais à supporter les gens qui osent et qui foncent.

D’ailleurs en terminant, à cet effet, elle avance un conseil aux entrepreneurs suivis dans le blogue Le feu sacré, valide pour tous les entrepreneurs en démarrage également:

« Montrez l’exemple avant tout. Votre passion pour votre métier / travail doit être mise de l’avant sur le Web que ce soit par une baladodiffusion, des vidéos, des articles, des images, etc. »


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Mon entrevue avec l’auteure, animatrice et blogueuse Sophie Bérubé. Pour elle, la proximité avec les membres de ses différentes communautés web est un élément clé dans le succès de son auto-promotion et le maintien de son employabilité dans le milieu compétitif des médias.

À ne pas manquer la semaine prochaine:

Les mécanismes d’autopromotion selon Frédéric René, co-fondateur de LikiSoft, une jeune startup de commerce électronique bien en vue au Québec. 

Karina Brousseau, éditrice du blogue Le feu sacré

Auto-promotion et jeunes entrepreneurs: le baromètre public de la confiance en soi

Plusieurs critères influent sur les résultats de nos efforts d’auto-promotion en affaires. 

Notre image publique, notre propre perception de celle-ci et notre confiance en nous-mêmes, notre personnalité, l’aisance avec les médias à notre portée, notre propension au narcissisme, nos réflexes et nos habiletés communicationnelles, le secteur d’activité de notre entreprise, la taille de notre réseau, notre compréhension des facteurs de succès de chaque opération promotionnelle (en ligne ou non), entre autres, sont des éléments-clés dans l’établissement de notre « branding personnel » et dans la mise de l’avant de nos activités personnelles et professionnelles au profit de notre entreprise. 

Tout au long du mois d’avril sur le blogue Le feu sacré, je m’intéresse à la question d’auto-promotion dans l’équation de notoriété et de succès des entrepreneurs en démarrage. Des personnalités publiques et les entrepreneurs suivis dans ce blogue s’expriment à ce sujet.


Andry Lant Rakoto

Andry Lant Rakoto

Comment percevons-nous ce qui nous distingue sur une base personnelle, par rapport à nos homologues, dans notre secteur? Comment notre réputation et notre branding personnel peuvent être mis à profit dans la promotion de notre entreprise?

L’auto-promotion: une question d’identité?

À l’aube de participer à un tradeshow alimentaire de renommée mondiale pour positionner son entreprise Marclan dans l’univers des produits d’importation au Canada, la question d’auto-promotion et de branding personnel résonne haut et fort dans la tête d’Andry Lant Rakoto.

Pour cette jeune entrepreneure immigrante, établie au Québec depuis 4 ans, la question d’identité est au coeur du sujet.

Pour elle, qui a adapté son nom – Lantosoa Rakotomalala – pour aider ses amis Québécois à le prononcer et faciliter son intégration, l’opération réseau et auto-promotion est centrale dans son démarrage d’entreprise.

S’intégrer, au-delà du réseau d’affaires, et comprendre les dynamiques identitaires de sa nouvelle société d’accueil, de ses homologues, de ses clients, fait partie des défis d’Andry depuis son arrivée au pays.

«Les codes ne sont pas les mêmes qu’à Madagascar, les étapes de proximité non plus. Savoir qui on est, d’où on part et ne pas perdre de vue nos racines quand on intègre une autre culture, c’est capital. Surtout dans l’idée de développer un réseau, bâtir sa réputation et tabler sur un « branding personnel », duquel notre culture fait complètement partie, pour le mettre au profit de notre entreprise. C’est ce qui fait qu’on reste authentique dans nos démarches, tout en démontrant de l’ouverture et une capacité d’adaptation », avance-t-elle.

Changement de stratégie, changement de branding

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Andry Lant Rakoto a modifié son approche de commercialisation dans les derniers mois; ses produits alimentaires fins de Madagascar sont désormais distribués en gros visant une approche B2B avec les entreprises du secteur alimentaire.  Ce changement de stratégie amène nécessairement des changements également dans sa façon de s’auto-promouvoir.

D’une approche ultra-personnalisée, d’un contact direct avec les marchands et les petites épiceries fines, elle passe désormais en mode plus formel avec une approche enrobée d’un discours plus mathématique, plus corporatif. Ses intervenants vont changer et ces derniers seront dorénavant d’autant plus focalisés sur les calculs de rendement et les marges de profit, les projections des ventes, les délais de livraison. Son discours de vente devra s’adapter et les outils pour séduire ses nouveaux clients également.

En ce sens, depuis janvier 2015, Andry a revu l’ensemble de ses outils de promotion. Nouveau branding, nouveau logo, site web migré sur une nouvelle plate-forme transactionnelle (celle de LikiSoft), shooting photo, nouveaux catalogues de présentation et présentoirs, production de bannières logotypées pour soutenir sa présence dans divers salons destinés à la promotion d’exportateurs alimentaires, bref, tout a été révisé pour assurer le meilleur arrimage entre ses produits et son image de marque.

Modèles en vue

Andry, comme beaucoup d’entrepreneurs, admire et prend certaines figures publiques en modèles, dans leur façon de s’auto-promouvoir. Pour elle, la notoriété contribue nécessairement à générer une curiosité de la presse envers leurs projets d’affaires.

« À leur démarrage, la couverture médiatique dont ont bénéficié l’animateur Gino Chouinard (Chocolats Favoris) et la comédienne et chanteuse Caroline Néron (Les bijoux Caroline Néron) en sont des exemples frappants. Par contre, cette célébrité et cette couverture ont leurs revers: c’est sous les feux de la rampe que les écueils sont également vécus, le cas échéant. On peut donc les envier, mais ils connaissent sans contredit leur lot de défis aussi. Comme les politiciens… » plaide-t-elle.

Question d’image de soi dans les réseaux sociaux

C’est avec confiance et aplomb qu’elle entrevoit multiplier ses activités dans les réseaux sociaux dans les prochains mois. Avec son expérience du blogue Le feu sacré, celle d’être suivie durant 1 an dans les aléas de son démarrage d’entreprise, Andry dresse un bilan, jusqu’ici très positif.

Elle ressent l’impact de sa participation dans ses démarches de notoriété.

« Participer au blogue Le feu sacré me fait une super carte de visite et améliore la visibilité de ma compagnie. Des commentaires positifs me parviennent de partout et contribuent d’autant plus à légitimiser l’intérêt renouvelé qu’on me porte » confie-t-elle.

Le chevauchement de cette activité personnelle sur les activités de promotion pour sa compagnie teinte également les rapports et la perception que ses pairs ont d’elle, soit quelqu’un d’assumé, de crédible et de pro-actif.

Andry en convient: « L’image qu’on a de soi est déterminante dans le succès des activités d’auto-promotion que l’on pratique. En affaires, en période de démarrage, les émotions sont parfois en montagnes russes. Au gré de nos succès et de nos échecs, de nos négociations fructueuses, de nos chiffres de ventes, (…), les périodes d’euphorie et les périodes de doute s’enchaînent. Le gain ou la perte de confiance en soi, même s’ils sont temporaires, affecteront automatiquement la façon dont on se présentera, l’énergie qui se dégagera de nos rapports, de nos publications, de nos contacts de représentation et d’auto-promotion. Il faut se blinder, publiquement, inspirer confiance, inspirer la force et la solidité en tout temps.»

Des salons de promotion inutiles

De façon générale, Andry voit d’un bon oeil de participer à des salons et à des congrès de l’industrie. Par contre, elle met en garde les jeunes entrepreneurs dans leurs activités d’auto-promotion:

« Tous les salons ne sont pas bons. En plus de coûter souvent très cher et de mobiliser beaucoup de temps et d’énergie, les kiosques de (re)présentation dans les salons peuvent s’avérer être de véritables coups d’épée dans l’eau.  Il faut s’assurer que les objectifs des salons envisagés correspondent réellement aux nôtres, attireront des exposants sérieux et respectés par nos pairs, et des participants en quantité suffisante pour justifier les coûts de participation rattachés à notre kiosque. On peut être tenté de participer à des salons qui ne sont pas dispendieux, mais si ces derniers sont mal ciblés, ils peuvent même parfois nous nuire, nuire à notre image. La vigilance est de rigueur!»


Sur le même thème, vous pourriez aussi aimer:

Sophie Bérubé: quand auto-promotion et « branding » personnel riment avec « proximité ».  Lors de cette entrevue, l’auteure, animatrice, blogueuse aborde la question des défis de l’auto-promotion dans le milieu particulièrement compétitif des médias.

À ne pas manquer mardi prochain:

Mon entrevue exclusive avec Kim Auclair, une entrepreneure qui sait utiliser le Web pour s’auto-promouvoir efficacement!

Donc, c’est un rendez-vous!

Karina Brousseau, éditrice du blogue

Dossier cybersécurité: La notion de sécurité se transforme

Dans le cadre de la thématique du mois de mars portant sur la cybersécurité, j’accueille cette semaine Mathieu Decelles St-Pierre, à titre de commentateur-expert. Mathieu nous partage aujourd’hui ses impressions et commente, dans cet article, le sondage mené tout au long du mois auprès des lecteurs du blogue Le feu sacré.


Mathieu Decelles St-Pierre

Mathieu Decelles St-Pierre

Les outils web sont de plus en plus omniprésents et le “cloud” en général est là pour rester, qu’on le veuille ou non. Bientôt, la plupart des logiciels que nous utilisons aujourd’hui par le biais d’un installateur traditionnel seront migrés vers une version 100% web. Il ne faut pas en avoir peur. Les notions de sécurité ont toujours été présentes, elles se transforment simplement au fil du temps et des nouvelles technologies.

Prenons d’abord conscience que la notion de sécurité est toujours relative à son contexte. Une mesure de sécurité pour une personne ou pour une entreprise peut être essentielle, superflue ou optionnelle. Il faut gérer le risque selon le niveau de confort et de confiance que nous avons en nos pratiques sans jamais oublier que la plus grande source d’insécurité informatique reste l’humain.

Un sondage révélateur

Ci-dessous, on peut voir les résultats du sondage-maison en ligne depuis 3 semaines sur le blogue Le feu sacré. Sans être hautement scientifiques, les résultats sont tout de même intéressants.

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Mes réactions:

1- Le stockage d’information sensible sur les serveurs en ligne:
Je suis un peu surpris du pourcentage de gens craintifs d’utiliser le cloud pour y stocker des données sensibles. J’aurais même tendance à croire que ce pourcentage serait beaucoup plus faible si ce sondage avait été mené à grande échelle, et non restreint au lectorat du blogue Le feu sacré. La tendance ne va que s’accroître au fil du temps. De plus en plus de gens vont graduellement stocker leurs données sensibles en ligne, de la même manière que de plus en plus de gens procèdent désormais à leurs transactions bancaires en ligne. La confiance, ça se gagne doucement, et les résultats de ce sondage en font foi!

2- L’accès à nos comptes et contacts par des applications:
Donner accès à vos comptes de réseaux sociaux à des applications sur ces mêmes réseaux sociaux, spécifiquement les applications Facebook, peut devenir toxique pour le respect de votre vie privée. Il n’y a rien de gratuit dans le monde. Si un service est gratuit, vous en êtes le produit. Ces applications “gratuites” se nourrissent des informations personnelles fournies dans votre profil pour revendre ces précieuses données à fort prix, très souvent pour des études marketing financées par des leaders de toutes les industries confondues.

3- Les applications permettant de sauvegarder les mots de passe:
Il existe deux types d’applications pouvant stocker vos mots de passe en toute sécurité: les applications en ligne ou installées localement sur votre ordinateur. Si l’application pour stocker vos mots de passe est une application web ou une extension de navigateur (extension pour Chrome ou Firefox notamment), il y a de fortes chances que ce soit dans le but de revendre votre historique de navigation web, encore une fois, à des fins d’études marketing. À vous de voir, dans ce cas, si cette perspective vous est moralement acceptable ou non.

4- L’utilisation d’outils de gestion et autres outils destinés aux activités d’affaires:
Les outils de gestion en ligne pour la comptabilité et l’administration générale en affaires sont de plus en plus en vogue. Plusieurs des meneurs dans cette industrie sont d’ailleurs canadiens. Les services offerts en ligne vont de la préparation de budget, suivi des dépenses jusqu’à l’automatisation de la paie et du transport des biens vendus. Pas surprenant que cette nouvelle industrie gagne rapidement du terrain. Moins de papier, moins d’erreurs humaines, moins de tâches ennuyantes manuelles; qui s’opposerait à ça? Encore faut-il bien s’informer sur les mesures de sécurité prises par les compagnies offrant ce genre de services. Quickbooks Online et Wave sont respectés dans ce domaine et sont appuyés par plusieurs institutions financières ce qui contribue aussi à leur crédibilité.

5- Le téléchargement illégal de fichiers-médias:
À mon avis, le téléchargement illégal est un phénomène de société surtout générationnel. Ce ne sont pas nos grands-parents ou même nos parents baby-boomers qui “downloadent” illégalement, dans la grande majorité des cas. Le résultat approximatif de 11% dévoilé dans le sondage ne nous aide pas vraiment à dresser une réelle tendance. Par ailleurs, il est clair que les nouvelles mesures plus coercitives appliquées depuis le début de l’année 2015, notamment pour contrer le téléchargement illégal de films, peuvent en freiner certains. Reste à savoir pour combien de temps par contre… Le populaire site de téléchargement par BitTorrents Pirate Bay, qui avait suspendu ses activités en novembre 2014 suite à l’arrestation de Neij, son 3e co-fondateur en cavale, a repris du galon depuis belle lurette!

6- Les transactions importantes en ligne:
Les grosses transactions en ligne le sont par le biais d’institutions financières crédibles qui prennent leurs responsabilités en termes de sécurité informatique très au sérieux. Il y a toujours moyen d’utiliser les Bitcoins pour des transactions légales ou illégales, mais les règles de sécurité entourant cette monnaie virtuelle sont parfois, même souvent, bâclées. À utiliser avec prudence, en toute connaissance de cause, donc!

À propos des “toolbars” et anti-virus

Avez-vous déjà eu des barres d’outils, des « toolbars », qui se sont installées bien malgré vous dans vos navigateurs web? La plupart de celles-ci sont malveillantes et vous épient. À moins que vous n’ayez un besoin très spécifique que seule une « toolbar » spécifique peut remplir, je vous conseille fortement de ne pas en installer. Si vous en avez une (ou peut-être même plus) dans un de vos navigateurs, désinstallez-les. Votre ordinateur s’en portera mieux et vous diminuerez les risques que vos informations personnelles soient transmises à des compagnies peu scrupuleuses.

Aussi, les anti-virus ne sont pas tous égaux, mais ils ont au moins une caractéristique commune: aucun n’est sûr à 100% de détecter et de vous débarrasser de tous les virus connus. Si vous n’êtes pas un expert en informatique, un anti-virus est fortement recommandé. Plusieurs peuvent faire l’affaire, mais inutile de payer trop cher pour un combo anti-virus/pare-feu si vous avez déjà un pare-feu (firewall) inclus à même votre système d’opération. Windows, Mac et Linux ont tous aujourd’hui un pare-feu bien plus que décent. En ajouter un autre par dessus ne fera que ralentir vos transferts sur le net, la création et la modification de n’importe quel fichier et votre ordinateur globalement.

Critiques constructives

En terminant, je vous invite également à voir mes commentaires suite aux propos tenus par les 3 entrepreneurs au cours du mois, sous le thème de la cybersécurité. À chacun, je propose une critique constructive accompagnée de quelques recommandations qui pourraient être appropriées, particulièrement dans leurs contextes d’affaires, mais également dans tous les types d’environnements.

Lire l’article et mes commentaires à Andry Lant Rakoto des produits fins Marclan
Lire l’article et mes commentaires à Frédéric René de Likisoft
Lire l’article et mes commentaires à Isabelle Moïse, de iMoïse Conseils


À ne pas manquer mardi la semaine prochaine:

Nouvelle thématique sur le blogue: L’auto-promotion en affaires!
Pas toujours évident d’assurer sa propre promotion quand on démarre son entreprise. C’est tout un art que de savoir se positionner, doser nos interventions dans les réseaux sociaux, mettre à profit nos activités et intérêts pour définir notre « branding » personnel!

Tout au long du mois d’avril, je publierai comme toujours mes entrevues avec les 3 entrepreneurs habituels, interrogés sur leurs habitudes en termes d’auto-promotion, mais également des entrevues spéciales avec trois personnalités publiques, confrontées au quotidien avec leur image personnelle dans l’exercice de leur métier. Pour partir le bal, mon entrevue avec l’animatrice Sophie Bérubé.

Donc, c’est un rendez-vous!

Karina Brousseau, éditrice du blogue

Connection + cloud + cybersécurité = un trio encore souvent boiteux sur le terrain

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Dans le milieu de l’événementiel, du marketing et des communications, les technologies ont beaucoup évolué depuis une dizaine d’années. Les applications facilitant la vente de billets virtuels, l’organisation des événements et la gestion de leurs invités, la gestion de dons ou la tenue de conférences en ligne et webinaires, entre autres, se sont multipliées. Isabelle Moïse, en sait quelque chose puisqu’elle oeuvre depuis plus de 15 ans dans le milieu de l’organisation d’événements corporatifs, notamment. Régulièrement en déplacement, en consultation, au bureau de ses clients ou sur le terrain, durant ses congrès ou autres événements, ses habitudes de travail ont entraîné une augmentation de son usage du cloud.

Confiance et cybersécurité VS connection

Quand on lui parle de son usage du cloud et de la confiance qu’elle lui porte pour ses activités d’affaires ou pour stocker des fichiers, Isabelle rétorque: « Ce n’est pas tant une question de confiance au web, mais plutôt une question de confiance en la connection web et à la fiabilité du réseau!». Même en 2015 où la plupart des grands centres offrent une bonne connection wi-fi, une série d’irritants peuvent faire en sorte que l’on ne puisse pas accéder (assez) rapidement à nos données, voir même pas du tout. Pour ne pas y être tributaire, elle multiplie les copies de dossiers sur ses différents serveurs ou appareils (disque dur externe, laptop, cloud, etc.).

«Quand on est en événement à l’étranger, par exemple, on n’est pas toujours certain à quel point la connection sera facile à établir ou si notre ordi va nous « lâcher ». L’obtention de codes pour profiter du réseau local, les settings de notre ordinateur, la durée de nos piles, le type de bâtiment où se tiennent physiquement les événements (en béton, par exemple) et leur position géographique (loin des grands centres) …, tout peut être prétexte aux problèmes de connectivité. Je prends toujours des précautions, et j’imprime aussi mes dossiers cruciaux sur papier, sinon, ça peut parfois être fatal pour le bon déroulement des événements! » détaille-t-elle.

Des outils qui ont la cote en gestion d’événements

« Généralement, ma confiance aux outils et aux applications web-based vient avec l’usage qu’en font mes homologues, mes partenaires ou encore mes clients. Et plus le besoin se fait sentir pour les nouveaux outils en ligne, plus on veut faire confiance aux outils! J’attends souvent d’être référée à certains outils avant de les utiliser et je prends en considération le niveau de confort de mes acolytes pour en faire l’usage. Je ne suis pas de ceux qui vont au devant des tendances et qui recherchent d’emblée des solutions web à tout prix pour leurs activités de gestion», précise Isabelle.

Pour ses besoins d’affaires, c’est le côté pratique qui dicte avant tout son utilisation régulière des outils suivants:

Eventbrite, pour la gestion des inscriptions à un événement unique: « Super facile à utiliser et très pratique, mais pas pour les congrès, car ça devient rapidement insuffisant. La question du « secrétariat » offert par les outils – service à la clientèle pour gérer les changements de programmes lors de congrès, modification des inscriptions ou gestion des bases de données – ont également leur importance dans le choix de ces outils », ajoute Isabelle.

Doodle, pour déterminer la date et l’heure idéale d’une rencontre avec plusieurs invités: «  Un must! On sauve un temps fou pour trouver les plages horaires disponibles pour tous! »

Wetransfer, pour le transfert de fichiers lourds: « … idéal pour envoyer des maquettes, des photos ou vidéos d’événements, entre autres! »

Evernote, pour la prise de notes lors de rencontres avec des clients ou sur le terrain avec son ipad: «  C’est super, car ça synchronise tout avec mon laptop… »

Travailler directement sur le cloud n’est pas encore dans la routine, d’Isabelle. Elle apporte plutôt son laptop pour aller chez les clients. Par contre, elle n’aime pas transporter son laptop sur le terrain, en événement. Elle accédera à ses fichiers sur Dropbox avec son iPad, moins encombrant.

« Je fais une utilisation ponctuelle du cloud, mais je retire ensuite les fichiers déposés, car ça devient rapidement l’enfer de gérer tous ces doublons de fichiers et ça dédouble le classement de ces derniers. Mais pour un plan de salle, le scénario ou l’horaire d’un événement, je le fais sans problème », explique-t-elle.

Du côté personnel

Comme des milliers d’entre nous, Isabelle Moïse était très méfiante, jadis, à utiliser sa carte de crédit en ligne, mais a, depuis 10 ans, peu à peu laisser tomber la garde vis-à-vis l’utilisation du web; elle fait confiance aux institutions bancaires pour protéger ses transactions et défendre ses intérêts en cas de recours. Elle effectue donc ses transactions en ligne et procède à des achats également.

Nul besoin d’outils de gestion de mots de passe pour l’instant: elle est capable de se souvenir de ces derniers.

Elle n’utilise pas d’extranet ni d’intranet non plus, puisque ses effectifs ne le justifient pas encore.        

Comme elle fait sa comptabilité avec de bons vieux fichiers excel, et qu’elle fait sa facturation à la main, elle n’utilise pas non plus de logiciel de comptabilité particulier pour l’instant. Mais éventuellement, elle verrait d’un bon oeil d’utiliser une appli comptable en ligne.

Sondage-éclair:

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À ne pas manquer mardi prochain:

Mathieu Decelles St-Pierre, programmeur et entrepreneur originaire de Montréal présentement basé à Baltimore, nous met en garde contre nous-mêmes et vulgarise plusieurs notions essentielles à l’usage adéquat du « cloud » en affaires.

Donc c’est un rendez-vous,

Karina Brousseau, éditrice du blogue Le feu sacré

Cybersécurité, hacking et plateformes e-commerce: enjeu de taille pour les jeunes startups

Comment les jeunes startups se protègent-ils contre les cyber-attaques? C’est le dossier spécial du mois de mars sur le blogue Le feu sacré. Cette semaine, le profil comportemental d’un entrepreneur en e-commerce, Frédéric René.  


Co-fondateur de LikiSoft, une plate-forme de plus en plus populaire offrant des services de boutiques électroniques simplifiée, Frédéric René est de ceux qui ne barrent pas leurs portes d’auto et qui font d’emblée confiance au genre humain. Il est originaire de Chambly. Paradoxalement, et certainement par déformation professionnelle, il est extrêmement conscient des risques encourus dans l’utilisation des plateformes transactionnelles et de l’utilisation du cloud comme bureau virtuel. La cybersécurité représente pour LikiSoft, comme pour toutes les entreprises web-based, un enjeu de taille.

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Etre attaqué et apprendre à la dure

Son frère partenaire et lui ont appris « à la dure » les revers de la cybersécurité, dans leur précédente startup Les enchères Bidou.
À l’époque, ils étaient régulièrement victimes d’attaques DDOS, ces attaques où les hackers envoient des milliers de requêtes aux serveurs visés pour faire « planter » un site.

Ils ont également essuyé des pertes financières suite à des fraudes téléphoniques pour leur ancienne ligne 1-900. Ils ont donc investi temps et argent sur le développement d’un algorithme de sécurité pour contrer les fraudes en ligne. Cet algorithme a même contribué à la vente de cette entreprise, en 2013.

Frédéric se rappelle:
« Dans le temps, les hackers travaillaient rapidement, procédaient par « hit and run » vite faits bien faits, comme on dit. Les gens sont donc devenus plus prudents, plus alertes. Mais comme les hackers sont des gens très brillants, ils ont bien entendu raffiné leurs coups et ont graduellement mis en place des méthodes très élaborées. Les hackers sont beaucoup plus patients surtout. Par exemple, les fraudeurs peuvent utiliser les informations recueillies lors d’un hameçonnage plusieurs mois après leur attaque. Il est alors beaucoup plus difficile d’identifier la cause des problèmes occasionnés et les auteurs de l’attaque. »

Chat échaudé….

Chez Liki, tout a été mis en place pour limiter les attaques, et les normes les plus strictes sont instaurées sur la plateforme pour s’assurer d’une sécurité accrue pour les marchands et les clients.

La gestion de l’information des cartes de crédit et des bases de données est faite en suivant les standards PCI. Ainsi, par exemple, tout est encrypté et inaccessible pour les employés de Liki. Les mises à jour de ces normes se font de façon régulière. 

De plus, l’embauche d’une « syst admin » a été judicieuse pour mieux établir les règles et processus administratifs entourant les mots de passe et la gestion des accès divers des membres de l’équipe. Elle pourra documenter les standards de sécurité sous forme de charte et assurer la formation requise à tous les nouveaux employés de surcroît.

Cordonnier bien chaussé

Comme consommateur, Frédéric ne baisse pas la garde. Il est extrêmement ancré dans ses habitudes et seuls certains sites méritent sa confiance pour ses transactions en ligne.

Il s’assure du respect des normes PCI par les sites qu’il fréquente.

Comme Andry Lant Rakoto des produits fins Marclan (voir l’article de la semaine dernière), il effectue sans problème ses transactions bancaires personnelles et corporatives, utilise Google Drive pour transférer des documents et utilise divers outils en ligne pour les communications avec ses clients et ses employés (Prezi, Doodle, Evernote, Jira, Lucidchart, Harvest). Il envisage aussi d’utiliser un nouvel outil de comptabilité cloud-based (Quickbooks).

Comme Andry également, il est extrêmement réticent à y déposer des fichiers sensibles comme des dossiers disciplinaires d’employés, des contrats, des rapports d’impôt ou des conventions d’actionnaires.

Il précise: « Ce n’est pas par manque de confiance en la plateforme de Google Drive que je ne le fais pas, cela dit. C’est plutôt parce que je trouve que le tri des fichiers et les règles d’accès aux fichiers, dans les documents partagés, sont inadéquats. Le « mur » entre les gestionnaires en cas d’erreur de classement, entre autres, est un peu trop « mince » à mon goût . Puis, comme je me déplace toujours avec mon laptop, le besoin n’y est pas crucial. »

À défaut de barrer ses portes d’auto…

Frédéric barre ses mots de passe. Il utilise systématiquement un nouveau mot de passe à chaque nouvelle ouverture de compte et prend soin de l’encrypter dans un fichier lui-même encrypté. Il serait enclin à utiliser le logiciel Password box.

S’il prête son ordinateur, c’est uniquement après avoir ajouté un profil usager « d’invité » pour empêcher les ratés. Conséquemment, jamais il n’accède à ses comptes bancaires sur l’ordinateur de quelqu’un d’autre.

Avant d’utiliser une nouvelle application, il se renseigne, prend des références sur ce nouvel outil en vogue.

Il ne fréquente pas les sites de jeux et paris en ligne, et serait hésitant à le faire s’il ne pouvait pas valider la solidité des plateformes.

Dans les réseaux sociaux, il en dit moins que plus.

« Les Facebook et Twitter de ce monde sont des mines d’informations décortiquées avec soin par les hackers. Jamais je n’oserais mentionner que j’ai un chat, qu’il s’appelle Kleenex et que la fête de Joanie, ma dernière qui vient d’avoir 10 ans, était dimanche dernier… à titre d’exemple. Ils font beaucoup de millage, avec ces informations, car elles sont loin d’être anodines. »  rappelle-t-il, prudent.

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Et vous, comment vous protégez-vous?

Avez-vous d’autres trucs à partager pour aider les jeunes entrepreneurs à adopter des bonnes pratiques en matière de cybersécurité?

Laissez-nous vos commentaires!

À ne pas manquer mardi prochain:

Cybersécurité et mobilité: Isabelle Moïse, consultante en marketing événementiel, en entrevue. On abordera la question des limites vécus sur le terrain, lors d’événements.

Dossier B2B: le pouvoir de négociation des jeunes startups

En période de démarrage d’entreprise, mettre son temps là où il rapporte le plus est capital! Likisoft l’a bien compris et superpose maintenant plusieurs chapeaux lorsque vient le temps de vendre ses services aux marchands.
Frédéric René, co-fondateur de Likisoft, est de plus en plus soucieux d’assurer l’équilibre entre les efforts portés pour vendre et les revenus rattachés à chacune des démarches, pour chacun des marchés visés.
Dans le cadre de notre dossier spécial B2B sur le blogue Le Feu sacré, voici ma 2e entrevue à ce propos.

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B2….

B pour marchand-utilisateur de la plateforme Liki

Pour rejoindre les marchands qui pourraient se prévaloir d’une boutique Liki pour vendre leurs propres produits en ligne, la mécanique de vente de Likisoft est désormais bien « rodée », et est devenue mécanique, en quelque sorte.

La vente est adaptée au parcours des marchands. S’ils n’ont jamais fait de vente en ligne, l’aspect d’éducation, de vulgarisation des mécanismes et des meilleures pratiques du commerce électronique sera la clé pour les intéresser à la solution de Liki.

Pour les marchands qui vendent déjà en ligne, Liki table plutôt sur les irritants actuels qu’ils vivent avec leur plateforme puis oriente le discours autour de ces derniers pour mettre en valeur la simplicité de l’outil proposé.

Les prospects sont faciles à identifier puisque le repérage des opportunités d’amélioration se fait en ligne! Tout est transparent et les vendeurs de Liki ont accès aux comparables des clients, aux sites de e-commerce de leurs compétiteurs. Personnaliser le discours devient ensuite un jeu d’enfant.

Sa meilleure arme pour convaincre les clients, celle qui fonctionne à tous les coups lors de négociation: la démo! Humblement, Frédéric mentionne: « L’essayer c’est l’adopter, comme on dit! La promesse de simplicité est réellement respectée et les clients s’en rendent compte assez vite. » Puis, il n’hésite pas à faire valoir les commentaires positifs reçus des clients satisfaits. Il précise: 

« Le fait d’avoir réussi à vendre nos boutiques de e-commerce à des marchands reconnus tels que Les chocolats Geneviève Grandbois, nous a également beaucoup aidé à convaincre d’autres marchands d’adopter notre solution, il va sans dire! »

En ce qui a trait aux négociations, ça devient de plus en plus mécanique, car l’équipe de vente ne négocie pas vraiment. Les coûts sont fixes et affichés en ligne. Dans l’optique où Liki tente de développer une clientèle notamment aux États-Unis, l’équipe tente de minimiser les interactions avec les marchands.

« Faut que ça se fasse à distance et faut que les efforts de notre équipe soient portés stratégiquement en fonction des revenus potentiels avec chacune des nouvelles boutiques. Dans le cas des boutiques clés-en-main, on parle de 80$ par mois. L’objectif est donc vraiment d’avoir un site auto-portant et de rendre son utilisation la plus intuitive que possible, tant pour l’achat d’une boutique en ligne que pour l’intégration et la mise à jour des photos des produits, des prix, des promotions (…) à l’intérieur de cette dernière », mentionne-il.

B pour revendeurs de la solution Liki

Likisoft mise depuis quelques mois sur une stratégie de white label pour développer sa clientèle B2B.

Cette stratégie obtiendra, dans les années à venir, un maximum d’effort et d’attention de la part de toute l’équipe, car elle illustre déjà sa rentabilité. Les modèles de partenariat sont déjà mis à l’essai avec plusieurs revendeurs, attirés par les possibilités d’adaptation des boutiques et les opportunités de branding. Malgré leur statut de « jeune startup », ils sont agréablement surpris de la réponse des prospects et jouent déjà dans la cour des grands.

« Beaucoup de temps est investi dans la préparation de nos rencontres avec les clients. On peut facilement faire 2 ou 3 rencontres avec ceux-ci, juste pour débrouiller les besoins ou clarifier un ou deux points précis. On ne passe pas en mode téléphone ou courriel avant 3 rencontres. La confiance est au coeur du succès des démarches, et on n’hésite pas à mettre le temps nécessaire pour mettre toutes les chances de notre côté. Chez Liki, on prépare très sérieusement chaque rencontre. On peut passer facilement 5-6 heures par client, en équipe de 3 ou 4 personnes. Faites le calcul!» admet Frédéric.

Après avoir identifié les besoins et les personnes clés, notre VP développement des affaires, Ray Chery, fait un premier appel de présentation. Toute l’équipe débriefe ensuite avec lui et on personnalise et prépare les prochaines rencontres selon les intervenants rencontrés et leurs intérêts (si ces derniers sont davantage intéressés par l’aspect technique ou par l’aspect marketing de notre solution). On envoie tour à tour les meilleurs ambassadeurs de Likisoft selon les intervenants impliqués du côté client. Cette étape est répétée si d’autres intervenants se joignent à l’équipe de négociation du client. On prépare souvent des projets pilotes, donc on investit du temps additionnel au niveau des opérations.

Frédéric souligne:

« Le cycle de vente est donc très long, souvent de 3-4 mois. Il faut tenir compte de la qualité des échanges, de l’interaction avec les gens en position décisionnelle, et de l’évaluation du sérieux des intentions du client rapidement en début de négociation. Il en va de la rentabilité des démarches de vente. C’est un investissement trop important en termes de temps de notre côté pour négliger quoi que ce soit et risquer de l’échapper. C’est pourquoi en vendant à l’essai des forfaits de licences de tailles différentes, on a déjà un aperçu concret du pouvoir d’achat de nos interlocuteurs et une bonne idée des possibilités subséquentes avec les agences, entre autres».

Parce qu’on ne peut pas plaire à tous

Transparent, Frédéric avance: « J’aime bien négocier à deux! On a développé une bonne dynamique, M. Chery et moi. On se complète énormément lors de rencontre. Il est plus exubérant, plus prompt, plus efficace sous pression que moi. Pour ma part, je suis très posé, analytique et je vois certaines choses que lui ne voit pas nécessairement pendant qu’il parle. J’observe énormément les réactions de tous les intervenants autour de la table pendant qu’il présente nos services. En fonction des réactions, je vais ajouter des arguments ou ajuster le discours avec un complément d’information, à ma façon, pour rallier les gens qui n’auraient peut-être pas accroché autant a priori. Ainsi, on ratisse plus large, comme on dit! »

Côté cadeaux, Liki garde ses sous pour autre chose! « On a toujours procédé dans des bureaux, ceux des clients ou les nôtres. On n’a jamais eu besoin de « sortir » les clients, offrir des à-côtés particuliers comme des repas au restaurant ou des billets de hockey. Ce n’est pas comme cela qu’on a bâti nos relations de confiance jusqu’à présent, au Canada du moins. Et les clients ne nous en tiennent pas rigueur: on sait pertinemment que cela ne nous porte pas préjudice. Par contre, à l’étranger c’est différent. Nous devons nous adapter à la culture et dans le doute, nous sommes moins en mesure de juger de notre marge de manoeuvre sur les bonnes pratiques de vente. On est donc plus enclin à inviter les clients potentiels», mentionne Frédéric.

Trois grandes leçons de négociation apprises depuis le démarrage de Likisoft:

  1. Ne jamais perdre de vue notre objectif ou ce qu’on voulait aller chercher dans la négociation.
  2. Savoir quand c’est une question de respect pour soi-même que de dire non!
  3. Lors de négociation, demandez toujours « pourquoi? », lorsqu’une question nous est posée, pour être en mesure de bien y répondre !

————

Et, vous quelles sont les grandes leçons apprises en vente et négociation d’après votre expérience ?

Faîtes-nous part de vos commentaires!

À ne pas manquer mardi prochain:

Les rapports de force entre les travailleurs autonomes et leurs clients au cours des négociations de services B2B. Mon entrevue avec Isabelle Moïse, consultante en marketing événementiel, gestion de projets et communications. 

Donc, c’est un rendez-vous!

Karina Brousseau, éditrice du blogue

2015: Pas de résolution, et puis après?!

Croyez-vous en l’astrologie? Moi non, mais ça m’amuse beaucoup.

Et, force est d’admettre que pour Isabelle Moïse, consultante à son compte depuis exactement 14 mois, les prédictions de l’horoscope chinois tombent pile!

« Côté professionnel, l’année du Cheval (2014) vous a stabilisée et les résultats sont rassurants. Vous démarrez donc d’un très bon pied cette année de la Chèvre, chèvre qui s’assume et s’émancipe à la fois. » (tiré du site du magazine Marie-Claire

Bilan 2014

Comme le prédisaient les astres, l’année 2014 a effectivement été pour Isabelle une année de stabilisation.

Lorsqu’elle s’est officiellement lancée en affaires en novembre 2013, elle repartait littéralement à zéro dans toutes les facettes de sa vie. Et, quand on vient de « naître », on observe, on y va parfois à tâtons, c’est un apprentissage.

Franchement, elle confie: « … compte tenu des circonstances, je n’avais pas au départ de très grandes ambitions pour ma première année à mon compte. Je ne me mettais pas de pression pour l’atteinte d’un chiffre d’affaires particulier. J’y allais humblement, en « mode éponge ». J’voulais semer des graines, me positionner, faire des contrats en quantité suffisante pour en vivre, mais surtout valider que j’allais vraiment aimer ça, travailler à mon compte! Parce que la théorie, et le terrain, c’est deux mondes! »

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Une expérience grisante

Le constat, au terme de ces derniers mois en activité, est qu’elle ne regrette pas d’être partie à son compte et elle a réalisé les objectifs qu’elle s’était fixés. Elle a su dompter (en partie du moins!) ses appréhensions et son anxiété rattachée à l’arrivée constante de nouveaux contrats. Elle apprécie la liberté que lui a offert cette année d’autonomie.

« Le challenge intellectuel, le fait d’être constamment sur le qui-vive, de définir ta propre éthique de travail, de décider des tangentes empruntées et d’être le maître-d’oeuvre de A à Z, ça apporte beaucoup de pression, certes, mais aussi un très grand sentiment d’accomplissement, de fierté. C’est très grisant, et ça m’a sortie du confort parfois ressenti en entreprise, à certains stades d’ancienneté. C’est une aventure très enrichissante au plan personnel, vraiment!»

Bien sûr, le niveau d’énergie aura beaucoup fluctué au cours de cette année de baptême d’affaires, mais ça l’aura obligée à pratiquer le « lâcher-prise », à devenir plus résiliante. À faire (de plus en plus…) confiance. Et surtout, à exercer sa patience!

Un engagement lié à nos priorités de vie

Elle l’avoue: « Je n’en suis pas encore à l’expansion de mon entreprise: je suis toujours en phase d’observation. Je prends le temps de bien faire les choses. J’ai encore quelques incertitudes à clarifier. J’n’ai pas de doute quant à mes capacités à mener ma barque, mais plutôt certaines interrogations liées au stade où j’en suis dans ma vie personnelle. Etre à son compte demande énormément d’énergie, exige de travailler de longues heures qui grugent nécessairement beaucoup de temps sur notre vie personnelle. La question des priorités de vie, en général, me fait réfléchir. »

En affaires comme en amour…

Un des constats cette année, c’est qu’une série de similitudes peuvent être établies entre l’apprentissage du travail autonome et le célibat.

Dans les deux cas, on s’affranchit du regard de l’autre (du conjoint ou de l’équipe).

On ne doit plus dépendre « d’approbation » dans sa prise de décisions pour avancer, on doit faire ses choix par soi-même, s’assumer en pleine confiance. Autrement dit, on doit se ré-approprier sa liberté et devenir autonome, au sens propre comme au sens figuré.

Et la plus belle leçon qu’Isabelle aura tirée cette année: l’importance d’assumer son indépendance et se faire confiance!

Qu’est-ce qui se trame en 2015?

Pas de résolution particulière en 2015 pour Isabelle, mais des projets plein la tête!

C’est avec passion qu’elle s’attaque entre autres aujourd’hui à l’organisation du 6e congrès mondial du SIDIIEF (qui a lieu tous les 3 ans). Plus de 1500 infirmières de la francophonie mondiale et autres professionnels de la santé seront à Montréal pour des panels, des formations et conférences diverses portant sur la prévention des maladies chroniques et les défis y étant rattachés. Un mandat à haute visibilité pour elle et dont elle « accouchera » avec l’équipe du SIDIIEF cet été. À surveiller!

Sinon en 2015, Isabelle envisage l’établissement d’un éventuel partenariat avec un autre organisateur d’événements. « Un partage des tâches serait bénéfique et permettrait d’opérer un réel développement des affaires. Ce serait aussi plus stimulant de travailler en équipe, facette qui me manque beaucoup actuellement. » mentionne-t-elle.

L’élargissement de son réseau fera, comme toujours, l’objet d’une attention particulière et elle poursuivra son implication bénévole comme présidente du comité Lueur d’Espoir, de la Fondation CHU Sainte-Justine. De plus, elle vient d’être élue au conseil d’administration de l’organisme Impulsion-Travail. Un nouveau défi intéressant pour elle!

Elle prévoit ajouter également une certification PMP du PMI à son curriculum vitae.

Sondage de la semaine:

À suivre mardi la semaine prochaine:

Exclusif: 13 « rockstars du milieu des affaires » à Montréal se prononceront sur les résolutions trop souvent négligées par les entrepreneurs en démarrage!

Blogueurs émérites, entrepreneurs à succès, coachs et mentors ont répondu à l’invitation que je leur ai lancée. Leurs commentaires concluront avec pertinence notre thématique de janvier!

Donc, à la semaine prochaine!

Karina Brousseau, éditrice du blogue