Dossiers spéciaux pour jeunes entrepreneurs

Feu_artifice_2Vous n’êtes pas seuls à penser d’même…

Avoir l’input d’autres entrepreneurs lorsqu’on démarre son entreprise peut être bien utile!
Via les témoignages de 3 jeunes en démarrage d’entreprise suivis pendant 1 an dans les aléas de leurs démarches en affaires, découvrez les thématiques abordées sur le blogue Le feu sacré

Octobre 2014 – Dossier L’art de pivoter:

On aborde la notion de lean startup, de changements « agiles » et de capacité d’adaptation rapide dus aux aléas du marché visé.

Novembre 2014 – Dossier Les défis du web à très bas prix:
Les 3 entrepreneurs nous parlent des contorsions et astuces utilisées pour faire des miracles avec 1000$, et un stratège numérique commente à ce propos.

Décembre 2014 – Dossier Love money:
Les 3 entrepreneurs témoignent des avantages et des inconvénients de profiter (ou non!) de l’argent prêté par leurs proches pour le démarrage de leur entreprise. Une mentor chevronnée témoigne.

Janvier 2015 – Dossier Les bonnes résolutions d’affaires:
Quelles résolutions prendre lorsqu’on démarre en affaires, et quelles sont celles qu’on néglige trop souvent selon 13 experts réputés du milieu des affaires à Montréal.

Février 2015 – Dossier B2B:
Les partenariats, la vente et la négociation, les rapports de force, les tactiques… Découvrez les points de vue des 3 entrepreneurs en démarrage à ce chapitre. Des pros se prononcent également sur les meilleures pratiques de négociation à adopter dans un contexte B2B.

Bonne lecture,

Karina Brousseau, éditrice du blogue

Le love money : mariage de l’amour et de l’argent ?

L’argent. Voici sans doute la substance la plus perfide, la plus complexe à laquelle nous ayons affaire au cours de notre vie.

Douglas Kennedy auteur de Combien?

Solange Côté

Solange Côté, ASC

Les proverbes et adages sur l’argent sont aussi nombreux que ceux sur l’amour. L’association de ces deux mots réunis dans l’expression love money a quelque chose d’anachronique. Il est à noter, qu’au sud de la frontière, on parle de seed money.

Il est notoire que l’amour et l’argent font rarement bon ménage et pis encore, en cas de divorce en amour ou en affaires, l’argent est l’objet de négociations tout aussi féroces que déstabilisantes.

La notion du love money fait-elle exception à la règle?

Bien que le love money soit tout à fait indiqué pour le démarrage d’une entreprise en raison du fait que le financement institutionnel est quasiment impossible à ce stade, force est de constater qu’il n’est pas toujours requis. Notons que les trois entrepreneurs suivis par l’éditrice de ce blogue n’ont pas eu recours au love money. Question de culture d’une part (Andry) et question d’autosuffisance pour les deux autres entrepreneurs (lire les témoignages d’Isabelle et de Frédéric). Cette situation est enviable du point de vue d’un coach d’affaires.

La relation entretenue avec l’argent puise ses origines à différentes sources : culture, éducation, formation et autres. À l’instar de l’ADN, cet héritage façonne le degré de facilité d’une personne à traiter d’argent. C’est donc dire que pour se lancer en affaires, il est indispensable d’acquérir cette liberté à parler d’argent. Ceci donne entre autres du pouvoir pour évaluer ses besoins en financement, ses capacités de remboursement, ses possibilités d’expansion et son indice de rentabilité. Au royaume des affaires, l’argent est une réalité.

Définissons ce qui peut faire consensus : Le love money c’est du financement – un emprunt obtenu de proches (famille et amis) pour la phase de démarrage d’une entreprise. Qui dit emprunt, dit remboursement assorti de conditions. Combien d’argent? Difficile de mettre un montant plafond. Toutefois il est important de préciser ici que plus le montant sera substantiel plus l’entente conclue devra être formalisée. Le simple billet de reconnaissance de dette ne saurait répondre à cette exigence.

Pour ne pas connaître l’enfer, il faut éviter de danser avec le diable!

Comment faire avec le love money? Vous avez besoin de combien? Honnêteté et authenticité sont des valeurs à cultiver. Inutile de se raconter des histoires sur les perspectives de succès du projet, il faut en tout temps être objectif. Les proches qui seront sollicités doivent croire en vous et en votre projet pour « allonger les billets ».

Surprise! Ils doivent également être prêts à perdre cet argent si l’aventure tourne mal. Ce n’est guère vendeur comme argument mais c’est d’un réalisme cruel. Il faut savoir que sur l’échelle des risques, le love money se situe quelque part entre la loterie et le capital de risques, à une nuance près que les montants diffèrent. Les dons ou cadeaux en argent, même s’ils sont donnés avec amour, ne se qualifient pas comme love money.

Revenons à la notion d’emprunt ou de prêt. Les sommes du love money doivent être traitées avec toute la rigueur de ce type de transaction financière. Elles doivent faire l’objet d’une entente entre les parties, entente qui devra spécifier le montant concerné, le taux d’intérêt (fortement recommandé) correspondant à celui du marché et l’échéance en fonction de la capacité de remboursement déjà sagement planifié. Réjouissez-vous, cette discipline pave la voie à du financement institutionnel d’importance lorsque le temps sera venu, tout en faisant la démonstration d’une saine gestion. Une sorte de couronnement…

Et si?… Dans le meilleur des mondes, l’entreprise aurait dû connaître le succès, le projet était porteur et les études le démontraient. Il y avait une demande et plus encore. La réalité est que moins de 50 % des entreprises survivent aux 3 premières années et moins de 20 % réussissent à monter sur le podium. Dans cette vision dantesque, voir ses rêves réduits à néant en plus d’entrainer ses proches à des pertes financières possiblement importantes exige une force de caractère peu commune et de la résilience. Avec l’argent peuvent s’envoler également les relations!

Quelle est la valeur d’une relation dans l’univers du love money?

Il y a toujours deux côtés à une médaille et le love money répond à cette règle: il comporte autant de risques que d’avantages. Voilà pourquoi, un choix éclairé s’impose.

Être entrepreneur c’est oser, c’est être visionnaire et c’est voir plus grand que soi…

Love money: ça dépend d’où et quand!

Le love money peut faire toute la différence en période de démarrage pour les entrepreneurs qui en profitent… ou non. Le rapport à l’argent qu’entretiennent les entrepreneurs, leur culture et leurs valeurs, le montant d’argent en jeu et la « souplesse financière des prêteurs » sont autant d’éléments qui influent sur la considération du love money comme source de financement pour une jeune pme. Les articles des deux dernières semaines allaient d’ailleurs en ce sens (voir Love money: non merci? et Love money: question de moyens et d’attentes!)

Question d’entourage et de valeurs familiales

Isabelle Moïse vient d’une famille où la culture entrepreneuriale est bien implantée. En commençant par son grand-père maternel qui a fondé une pme de services d’électriciens dès sa jeune vingtaine. Cette entreprise, qui a embauché, au plus fort des activités d’affaires, près de 75 employés, fut en activité durant près 40 ans. Oncles, tantes, père, mère ont tantôt soit repris la business du grand-père maternel, ou bien ont été consultants à leur compte, ou encore leaders d’opinion publique. Autant de modèles inspirants et toujours bien présents dans sa vie.

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Lorsqu’elle est partie à son compte il y a un an, Isabelle n’a pas eu besoin d’aide financière d’aucune façon. Les contrats ont rapidement été au rendez-vous, nombreux, grâce à son background et son réseau. Elle n’a pas eu besoin de se doter d’équipement particulier puisqu’elle détenait déjà ses outils de travail. Finalement, elle pouvait compter sur ses économies, si besoin était, comme coussin de sécurité.

Il faut dire aussi qu’en comparaison aux deux autres entrepreneurs suivis dans ce blogue (voir Andry Lant Rakoto (commerce au détail de produits fins d’origine malgache)), et Frédéric René (solution de commerce électronique)), ses frais fixes inhérents à ses activités professionnelles comme consultante en communications, marketing et événementiel sont extrêmement bas. Elle n’a pas d’inventaire à gérer, n’a pas eu à débourser des sommes faramineuses en recherche et développement de produits et n’a pas d’employés pour l’instant.

Cela dit, si, dans le cadre du financement d’un projet particulier ou pour l’expansion de son entreprise, elle avait besoin d’y avoir recours, elle n’hésiterait pas, en théorie, à envisager l’option du love money. Elle sait que cette démarche ne serait pas mal vue dans la famille et qu’elle trouverait fort possiblement des prêteurs, dans la mesure des moyens respectifs de ses proches.

Elle nuance illico: «Le love money comme prêt, par contre! Pas comme don. » Ainsi, elle signerait une reconnaissance de dette et se ferait un devoir d’honorer les délais de remboursement prévus.

Ça dépend quand!

Si l’idée d’emprunter du love money était pour elle tout à fait acceptable au démarrage ou dans la mise sur pied d’un nouveau projet, elle n’envisagerait absolument pas cette dernière tactique comme bouée de secours, en période de difficultés financières dans son entreprise.

« Je me sentirais mal d’exposer d’entrée de jeu mes proches à de gros risques (si mes difficultés étaient dues à l’économie ou aux aléas du marché, à titre d’exemple). Pire encore, de solliciter des sommes suite à des erreurs de gestion, de planification de ma part. » confie-t-elle.

Pour envisager le love money, il faudrait que le cadre d’investissement soit positif au départ, que le montant prêté par ce proche soit appelé à fructifier et que ce soit un contexte porteur d’avenir pour les deux parties. » précise-t-elle.

« Time money »

Au delà de l’argent sonnant par ailleurs, Isabelle reconnaît la quantité d’innombrables conseils d’affaires dont elle jouit de la part de ses proches, et qui ont une valeur inestimable pour elle. Plusieurs des membres de sa famille oeuvrent dans des secteurs connexes au sien. Comptables, experts en relations publiques, spécialistes marketing et tutti quanti sont autant d’expertises directement à la portée d’Isabelle grâce à la grande générosité en temps de ces derniers. Pratique, c’est le moins qu’on puisse dire. Et tout aussi valable qu’un chèque, sinon plus, à ses yeux!

Sondage-éclair: Votez vous aussi, si ce n’est déjà fait! C’est fascinant de voir comment l’opinion générale varie au gré des articles publiés dans notre dossier spécial de décembre sur le love moneyLes résultats seront dévoilés dans les prochains jours.

Quoi de neuf?

Tel qu’annoncé le mois dernier, Isabelle achève présentement la mise en place son site web et l’alignement de la promotion de ce dernier.

La période des Fêtes représente aussi une période intense de réseautage, où les activités corporatives et les partys de Noël se multiplient. Elle est donc très sollicitée, mais elle y prend toujours beaucoup de plaisir et apprécie renouer le contact avec tous et chacun.

L’heure en est également au bilan de la dernière année. La question des impôts est une préoccupation. Aura-t-elle droit aux déductions fiscales prévues, aura-t-elle tout bien calculé ou envisagé?

Nous reviendrons d’ailleurs dans ce blogue sur cette question budgétaire préoccupante pour tous les entrepreneurs.

À ne pas manquer la semaine prochaine:

Une mentor et passionnée d’entrepreneuriat, Mme Solange Côté, se joint à l’équipe de commentateurs du blogue Le feu sacré.

Elle nous partagera son expérience en matière de love money et commentera les propos des dernières semaines.

Donc, à la semaine prochaine!

Karina Brousseau, éditrice du blogue

Love money: question de moyens et d’attentes!

Cette semaine, j’ai abordé la question du love money avec Frédéric René, co-fondateur de Likisoft

Andry Lant Rakoto (Les produits fins Marclan) nous confiait la semaine dernière qu’elle a écarté jusqu’à présent l’option du love money pour des raisons culturelles, entre autres. Je me demandais si Frédéric était davantage en faveur du love money. Je m’interrogeais aussi à savoir si son frère partenaire et lui avaient « doublement » eu recours à de l’aide familiale, si le fait d’en être à sa deuxième entreprise avait eu un impact dans l’équation love + money et je me questionnais sur l’évolution de sa vision de l’argent, en général. Voici donc le compte-rendu.

Liki3

Love money, en tant que prêteur

Quand j’aborde de front la délicate question avec Frédéric, ce n’est pas comme bénéficiaire de love money qu’il se positionne spontanément, mais bien comme prêteur!

Avant Likisoft, et avant Les enchères bidou inc. (sa précédente compagnie fondée en 2010), son frère et partenaire Jean-François faisait cavalier seul dans sa première startup: Planète Zoom. La compagnie visait le développement d’un réseau social (clubloisirs.com), avant l’avènement de Facebook. « Durant cette période, j’avais un emploi « stable », des sous de côté et j’ai eu envie d’aider mon frère en lui prêtant plus ou moins 15 000$.  » raconte-t-il.

« À cause de son sérieux, son intelligence, sa lecture du marché et plus que tout, sa détermination, il ne faisait aucun doute pour moi que la somme allait être utilisée à bon escient, que la période de « vaches maigres » était circonstancielle, et que mon frère allait me rembourser, tôt ou tard », poursuit-il. « Il a une drive hors du commun, je suis très impressionné, encore aujourd’hui, par son côté visionnaire. Il a toujours eu toute ma confiance! » dit-il, visiblement très fier de son frère!

The rest is history, comme on dit!

Lorsque l’opportunité de monter Les enchères bidou inc. est survenue par la suite, Jean-François a décidé de se concentrer désormais à ce nouveau projet, et c’est à ce moment que Frédéric a plongé en affaires avec lui. Maintenant que bidou.ca a été vendu à profit, que son frère et lui sont plus partenaires que jamais et que l’aventure se poursuit avec bonheur au sein de Likisoft, le remboursement de cette « vieille dette » revêt une moins grande importance. « C’est finalement comme si je m’étais prêté à moi-même, sans le savoir au départ! » ironise-t-il.

Love money: question de provenance!

La provenance du love money et les capacités financières du prêteur ont aussi grandement à voir avec le fait de solliciter ou d’accepter le financement d’un proche. Frédéric et son frère Jean-François ont été confrontés à cette notion lorsque leur petit frère, Guillaume, a voulu jadis contribué lui aussi au financement de Likisoft.

« Après réflexion, on a refusé son implication! Même si Guillaume souhaitait s’impliquer financièrement, notre côté protecteur en tant que grands frères a pris le dessus. On avait confiance en nous et en ce qu’on était en train de monter, mais les indices de croissance étaient peut-être moins flagrants à l’époque. Malgré le fait que Guillaume avait de l’argent, on savait qu’il n’était pas « à l’aise » au point de pouvoir se permettre de perdre cet argent, le cas échéant. On a voulu minimiser les risques, et privilégier la relation avant tout. » explique Frédéric.

Il enchaîne: « Après tout, c’est connu, les questions d’argent ont, de tout temps, créé de la chicane dans les meilleures familles. Et j’pense qu’aujourd’hui, maintenant que la situation de Liki est stabilisée, l’option du love money ne s’appliquerait plus. Idem pour les parents: ils nous ont déjà tellement supportés en payant nos études, entre autres… J’pense que pour faciliter l’emprunt du love money et minimiser les impacts potentiels sur les relations entre les parties,  faut que les prêteurs soient en mesure d’assumer pleinement les risques rattachés en termes de délais de remboursement, entre autres. »

Notre rapport à l’argent, ça évolue !!

Comme beaucoup de Québécois, Frédéric René est issu de la classe moyenne et vient d’une famille tissée serrée où tout le monde a travaillé dur pour arriver où il est. De par son éducation et ses valeurs, il a toujours adopté un mode de vie simple. Très économe, il a constamment soupesé l’importance de chacun de ses achats et il a sécurisé ses avoirs au maximum. Il a investi dans l’immobilier, dans des REER… En d’autres mots, il a toujours été très prudent financièrement.

À l’occasion de la vente de leur précédente entreprise, Les enchères bidou inc., son frère et lui auraient très bien pu se mettre davantage d’argent de côté, renflouer leurs réserves, ou du moins en partie! Mais non: chaque dollar récolté par la vente fut réinvesti dans Liki. Et c’est à partir de ce moment que son rapport à l’argent a changé. Qu’il a commencé à considérer l’argent d’une manière beaucoup plus détachée, moins émotive.

« L’argent, c’est devenu à mes yeux comme le charbon de la locomotive! Un simple outil pour se rendre où Liki est supposé se rendre! » confie-t-il. « Liki présente tellement de potentiel, que les « risques » en valent la peine. »

Et les risques sont partagés avec son frère Jean-François. Le fait d’être deux change aussi la dynamique et aide à mettre les choses en perspective…

Sondage love money

Et vous, qu’en pensez-vous? On continue de prendre vos votes sur le sondage-éclair en cours depuis le 2 décembre. C’est intéressant de voir comment l’opinion des lecteurs se module au gré des articles … Votez vous aussi !

La semaine prochaine: 

Isabelle Moïse, de iMoïse Conseils, nous sensibilise à sa vision du love money.

Donc, à la semaine prochaine!

Karina Brousseau, éditrice du blogue

LOVE MONEY: non merci ?

Financer ses activités grâce à des dons ou des prêts de la part de ses proches est souvent une solution envisagée par les entrepreneurs en démarrage. Et, Noël est parfois l’occasion, le prétexte utilisé par la famille, pour signer des chèques à l’attention de ces derniers. Ainsi donc, pour le mois de décembre, le thème du LOVE MONEY me semblait tout indiqué!

Le love money n’est pas sans risque, et ne fait certainement pas l’unanimité. Des familles entières se sont déchirées depuis la nuit des temps pour des questions d’argent. Il faudra continuer de faire face à ses proches, en cas de faillite. Une malaise s’installera peut-être si nos prêteurs sont en difficulté financière et qu’il veulent ravoir leur argent. La notion de risque et de rendement entre également en ligne de compte si ces derniers s’attendent à faire fructifier l’argent du prêt et que ça ne se concrétise pas autant que souhaité. Les rapports seront altérés, nécessairement.

J’ai abordé la délicate question cette semaine avec Andry Lant Rakoto, présidente des Produits fins Marclan.

champagne andry

Love money: question de culture!

Andry Lant Rakoto est d’origine malgache.

Pour elle, le love money a toujours été exclu, jusqu’à preuve du contraire, des options envisageables pour financer son entreprise. Ce serait culturellement inacceptable et honteux pour elle de demander une aide financière à son entourage.

Parmi ses amis homologues entrepreneurs, ici ou à Madagascar, personne n’a bénéficié de ce type d’aide, du moins, à sa connaissance (…).

En général, à Madagascar, la sagesse populaire tend à protéger les relations, et positionne l’argent comme étant secondaire. L’argent est une notion souvent taboue, car elle insinue un peu l’idée de quémander. Comme on dit à Madagascar: « Aleo very tsikalakalan-karena toy lzay very tsikalakalam-pihavanana. » Autrement dit, vaut mieux que ce soit la bourse qui souffre un peu, plutôt que les amitiés.

Andry l’admet, il lui aurait été beaucoup plus facile de développer sa compagnie Marclan si elle avait pu profiter d’un peu d’aide monétaire de ses proches. Elle se serait concentrée en priorité sur des aspects différents, aurait eu une plus grande tranquillité d’esprit quant à sa marge de manoeuvre, sa marge d’erreur. Les routes empruntées pour atteindre ses objectifs auraient été plus rapides aussi.

Au Québec depuis 4 ans, elle perçoit aujourd’hui que la culture du love money est plus acceptée ici, et cela la porte à réfléchir. Le sentiment de confiance entre les parties impliquées demeurera, pour elle, toujours au coeur du succès d’une relation impliquant de l’argent. Dans cette optique, elle envisagerait de changer son fusil d’épaule dans des circonstances particulièrement favorables, par exemple si via son réseau grandissant elle rencontrait quelqu’un avec qui cette confiance serait mutuelle et sincère.

Une décision de famille

Andry est mariée et a 2 jeunes enfants (5 et 9 ans).

Heureusement, elle peut compter sur l’aide de son conjoint, généreux en temps, en conseils et en support moral. Il s’y connaît en long et en large sur les normes d’empaquetage et de salubrité des installations dans le secteur alimentaire. Pratique!

« Partir en affaire a été, depuis le début, une décision familiale. Tous les membres de la famille endossent le fait que des certains efforts et sacrifices sont requis durant la période de démarrage de l’entreprise », mentionne Andry.

Les défis occasionnés par les faibles ressources financières se répercutent nécessairement sur la vie familiale. Le pacte conclu avec ses proches l’a fait se sentir appuyée. Elle est extrêmement reconnaissante de la compréhension dont ils font preuve au quotidien. Par ailleurs, la pression de la réussite, par rapport à elle-même, et par rapport à eux, est omniprésente dans son discours.

Le crowdfunding: quand le love money n’est pas une option…

Pour le financement de son entreprise, c’est plutôt vers le financement participatif (crowdfunding) qu’elle envisage plutôt de se tourner à l’occasion d’une 2e ronde de financement. Comme ses produits sont authentiques et orignaux, éthiques et éco-responsables. elle pense avoir en mains tous les éléments pour mettre sur pied une stratégie porteuse dans les canaux de « crowdfunding ». Sur ces plateformes très populaires, tout le monde (au sens propre et figuré) peut contribuer au financement d’une start-up. Ils le font en échange de cadeaux incitatifs, offerts par l’entrepreneur au prorata de leur contribution.

Andry sondera donc plus en profondeur cette option en début de l’année 2015, et nous y reviendrons dans le cadre de ce blogue!

Quoi de neuf ?

C’est le « Q4 », et les occasions de ventes des produits d’épiceries fines sont nombreuses. Les produits s’offrent bien en cadeaux à Noël, et les gens se permettent des petits luxes lors de leurs réceptions. Andry met les bouchées doubles pour rendre les produits plus accessibles que jamais.

Aussi, à l’occasion du développement de son nouveau site web tel qu’abordé dans le précédant article, c’est la stratégie de marque et par ricochet de contenu, qui sera ré-étudiée dans les prochaines semaines. Nous y reviendrons également!

D’ici là, et comme c’est maintenant la tradition, un petit sondage! Merci pour votre participation!

À ne pas manquer la semaine prochaine:

Le love money du point de vue du prêteur, entre autres! Un témoignage fascinant de Frédéric René (Likisoft).

Donc, à la semaine prochaine!

Karina Brousseau, éditrice du blogue