Dossier auto-promotion : avoir le sens du punch et les réflexes de publier

L’auto-promotion revêt une couleur particulière selon, entre autres, la personnalité des entrepreneurs. Pour certains, l’auto-promotion représente plutôt un mal nécessaire, un exercice obligatoire, alors que pour d’autres, c’est l’opportunité de briller, d’étendre ses horizons et… la portée de son micro! C’est le cas d’Isabelle Moïse, consultante à son compte depuis 1 an. On aborde ensemble la question du branding personnel à travers son utilisation massive des réseaux sociaux et les réflexes communicationnels qu’ils sous-entendent pour y être remarqué.    


Des réseaux et des perceptions

Isabelle Moïse a les communications dans le sang. Enfant, elle jouait même à la journaliste, interviewait ses voisins, écrivait ses « articles » pour ensuite « publier » à ses amis ses textes copiés à la main. Il y a belle lurette qu’elle a adopté les réseaux sociaux et ils sont devenus, depuis, pratiquement des extensions d’elle-même, des plateformes désormais presque vitales pour s’exprimer.

Isabelle s’active depuis longtemps sur LinkedIn via des groupes de discussion, sur Facebook (page personnelle et page d’entreprise) et, par-dessus tout, sur Twitter, où elle tweete plusieurs fois par jour, autant sur les sujets qui la passionnent personnellement (la politique, les arts et la culture, la santé et le cinéma) que sur les sujets qui passionnent ses clients et ses abonnés (les sujets se recoupant, par la force des choses).

Isabelle Moïse

Isabelle Moïse

Pour elle, LinkedIn n’est pas un outil convivial pour échanger. C’est encore comme un « gros annuaire ». Malgré le fait qu’elle fasse partie de plusieurs groupes de discussions, elle se sert de cette plateforme surtout pour afficher son background, ses recommandations de compétences et pour créer des contacts. Elle n’y commente pas l’actualité et se contente, jusqu’ici, de partager des articles et des liens.

En revanche, pour ce qui est de Facebook, elle utilise la plateforme quotidiennement pour connecter avec ses abonnés et amis proches. Sur Facebook, elle a l’habitude de partager ses impressions, son opinion, les articles qui l’ont touchée. Cela dit, elle reste toujours de bon ton voulant beaucoup plus faire réfléchir ses lecteurs que les faire réagir. C’est également pour elle l’occasion de témoigner son intérêt envers leurs activités, de s’intéresser à son réseau amical, comme on le faisait, dans le « bon vieux temps », téléphone à la main.

Les abonnés à sa page Facebook d’entreprise sont d’ailleurs des amis relativement proches également. Sa page d’entreprise n’a pas encore généré un bassin d’abonnés reliés véritablement à ses activités d’affaires. Sa communauté est pratiquement la même que sur sa page personnelle, juste moins imposante. Elle envisage toutefois une recrudescence d’abonnés lorsque son site web sera en ligne.  Aussi, Isabelle l’admet:

« Facebook compense présentement pour l’absence de mon site web qui comprendra éventuellement un volet blogue. C’est la plateforme la plus accessible et permissive pour élaborer, étoffer et nuancer mes propos, quelqu’en soit le sujet, puisqu’on n’est pas limité dans le nombre de caractères, entre autres.»

Par ailleurs, Twitter a pris une ampleur inespérée pour Isabelle, particulièrement depuis qu’elle l’utilise systématiquement pour suivre et commenter les grands événements médiatisés. Les campagnes électorales tant locales qu’internationales, les débats médiatiques, les soirées culturelles comme les Jutra, les manifestations diverses et tutti quanti, Isabelle est de ceux qui bouffent du hashtag au petit-déjeuner tout en lisant les actualités. 

« Pour moi, Twitter, c’est LA plateforme pour suivre les tendances, s’informer de l’actualité et des mouvements d’opinions, donner son avis, même rigoler et échanger avec des gens partout sur la planète avec qui je n’aurais peut-être jamais pu échanger en d’autre temps et lieu. La démocratisation des relations permises par cet outil est extraordinaire, on sent vraiment qu’on fait partie du village global. Pour établir son branding personnel lié aux activités d’affaires, c’est vraiment efficace », argumente-t-elle.

Avoir le sens du punch et les réflexes de « publier »

En quelques mois à peine, Isabelle intéresse déjà plus de 1200 abonnés sur Twitter.

« Moindrement qu’on a le sens du punch, de la formule efficace et qu’on sait synthétiser notre pensée, on peut intéresser les gens et se bâtir rapidement une réputation, afficher nos valeurs, nos positions et attirer une communauté intéressante et intéressée. Je n’hésite pas à me mouiller, être plus affirmée que sur Facebook. C’est dans ma nature de toute façon: j’ai toujours été assez engagée, politisée, incisive », mentionne-t-elle.

Cette discipline peut être fastidieuse et rébarbative pour ceux qui ne manient peut-être pas les mots aisément.

« Pour ma part, j’adore écrire, depuis toujours et les communications, c’est mon métier. J’ai développé le réflexe de « contribuer » à Twitter, de publier en ligne, de me servir de mon téléphone pour réagir en toutes circonstances… », avance-t-elle.

Sortir de chez soi et avoir quelque chose à dire

Nouvellement célibataire, Isabelle s’explique sur la fréquence de ses publications dans les réseaux sociaux :

« Depuis que j’ai plus de temps pour moi, je sors plus. Je n’ai jamais été particulièrement casanière et je préfère quand ça bouge, être dans le feu de l’action. J’adore participer à des événements culturels, rencontrer des gens, participer à des conférences, suivre des formations,  garder le contact avec des clients ou amis. J’ai aussi plus de temps pour participer à des causes qui me rejoignent telles que Lueur d’espoir et Impulsion-Travail. Mes publications dans les réseaux sociaux se sont multipliées… J’ai plus de choses à raconter! »

Des sujets éparses et un branding de généraliste

Pas de stratégie de contenu dans les réseaux sociaux ni de calendrier de diffusion pour Isabelle Moïse! Les publications de ses billets se font de façon intuitive et spontanée. Comme dans la vie de tous les jours, les thèmes abordés par Isabelle sont aussi variés que ses intérêts. Cette « diversité de contenu » peut sous-entendre en contrepartie qu’elle n’a pas d’abonnés très nichés.  Elle se qualifie elle-même de généraliste. Des abonnés de tout acabit et de tout horizon la suivent.

Certains abonnés qui la suivent pour un sujet précis abordé dans le passé pourraient parfois penser qu’elle n’est pas focalisée, tweetant autant sur la politique que sur le cinéma, à titre d’exemple. Mais Isabelle endosse totalement cette perception, car justement elle souhaite tabler sur la diversité de ses intérêts.

« Je suis contente de mon image, de ma e-réputation. Elle est représentative de qui je suis, personnellement et professionnellement. Mes pages de profil, quels qu’en soient les réseaux, sont de belles cartes de visites. Je crois que j’ai atteint un bel équilibre présentement par rapport au temps que j’y investis et aux retombées de ces efforts sur mon image », confie-t-elle.


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Merci de nous suivre et merci pour vos commentaires!

Karina Brousseau, éditrice du blogue

PS: Vous aimeriez participer comme commentateur à l’occasion d’une thématique qui vous interpelle? N’hésitez pas à me contacter!

Auto-promotion en affaires: à quel point faut-il dévoiler notre background personnel?

Dans le cadre du dossier spécial sur l’auto-promotion en affaires du blogue Le feu sacré, j’interviewe des personnalités publiques et des jeunes entrepreneurs en démarrage d’entreprise. Cette semaine, je m’entretiens avec Frédéric René, co-fondateur des boutiques en ligne LikiSoft, une des startups de e-commerce les plus en vue au Québec.
Pour ce communicateur-né, l’auto-promotion est un exercice essentiel auquel il aimerait consacrer encore plus de temps. Je l’interroge aujourd’hui sur l’importance de son background personnel, de son look et de la gestion des perceptions négatives dans sa façon de s’auto-promouvoir. On aborde aussi la question du partage de visibilité avec son frère et co-fondateur Jean-François René ainsi qu’avec l’ensemble de son équipe.


Frédéric René

Frédéric René

Un background … personnel

Jusqu’à quel point notre background et nos expériences de vie extra-professionnelles intéressent nos partenaires ou clients?

Il est toujours étonnant de voir à quel point les conversations personnelles arrivent au second plan, en Amérique du Nord, lors de l’établissement de contacts, comparativement à lorsque les contacts s’établissent ailleurs dans le monde.

Père de trois enfants, bientôt quatre, grand voyageur, entrepreneur autodidacte, Frédéric est ricaneur de nature, quelqu’un de profondément curieux. Il s’intéresse aussi aux facettes de l’Humain, ses sensibilités, ses travers et ses possibilités spirituelles. Les sujets de discussion ne manquent pas avec lui. Cependant, ce ne sont pas ces aspects de sa personnalité qu’il choisit de mettre de l’avant dans son auto-promotion.

Frédéric le reconnaît: il a peu tablé ou mis en valeur ses expériences passées datant d’avant son démarrage en affaires et a peu entremêlé sa vie privée avec sa vie professionnelle jusqu’à présent. Non seulement ressent-il peu le besoin de parler de lui sur une base générale, mais il vit même une certaine pudeur, lorsque les propos deviennent plus personnels, dans un contexte d’affaires.

« J’ai toujours eu l’impression que ce qui intéresse mes relations et mes pairs, c’est les affaires. Que j’aie fait du théâtre, que j’aie voyagé pendant des mois sur les cinq continents ou que j’aie écrit un livre (un carnet magnifique de récits de voyages en Asie, avec photos – voir Le petit gitan frisé), n’est pas important. J’ai l’impression que les gens s’en foutent, dans mon réseau professionnel! » clame Frédéric, résilient.

Retenue, crédibilité et look de l’emploi

Quand on rencontre Frédéric, ce qui frappe le plus est sans contredit son flegme imperturbable. Dynamique mais réservé, tout en contrôle, il apparaît comme quelqu’un de posé, en qui on peut avoir confiance. Comme une figure paternelle, comme un bon professeur (celui qu’il a d’ailleurs été pendant des années, alors qu’il enseignait la physiothérapie à l’Université d’Ottawa).

Par ailleurs, quand on le questionne sur son image de lui-même et ses faiblesses, il avoue se sentir à l’occasion victime de préjugés négatifs, liés à son apparence, son look très jeune.

« Malgré le fait que j’en sois à ma troisième entreprise, les gens ont souvent une première impression d’inexpérience. La maturité de mon discours les surprend toujours énormément », dit-il en riant!

« C’est peut-être pour cela que j’évite les familiarités et que je tente d’être toujours très sérieux. Je fais tout ce que je peux pour leur faire oublier ma « baby-face », pour être le plus rapidement crédible à leurs yeux. C’est vraiment une question de perception qui peut avoir un impact important dans le développement des négociations et des rapports de force, malgré nous », confie Frédéric.

Gérer les perceptions en période de mauvaise presse

L’expérience de sa précédente startup, Les enchères Bidou, a permis à Frédéric de prendre beaucoup d’expérience en termes de relations publiques et d’auto-promotion. 

« À l’époque, les sites d’enchères comme Bidou.ca étaient perçus comme une arnaque. Les gens avaient l’impression qu’on faisait beaucoup, beaucoup d’argent, que les enchères étaient truquées par des algorithmes; ils étaient déçus de n’avoir pu se procurer les objets convoités. On a même été contacté à des fins d’enquête par des émissions télé comme La facture. On n’a jamais fermé la porte aux journalistes: on n’avait rien à cacher. On leur a expliqué le fonctionnement et ça a permis d’atténuer les mauvaises impressions. Il a fallu qu’on mette de l’avant des clients satisfaits, qu’on gère la crise, car ça devenait insoutenable. Il en allait de notre réputation. Et même, au début de Liki, quand les gens nous questionnaient sur nos précédentes expériences d’affaires et qu’on parlait de Bidou, on appréhendait d’être mal perçus, que cela ait entaché notre image. Heureusement maintenant, les perceptions sont redevenues positives, les intervenants applaudissent le leg technologique qu’on a laissé avec Bidou et respectent beaucoup l’innovation dont on a fait preuve à l’époque », explique Frédéric.

Se positionner soi-même et positionner ses associés

Jean-François et Frédéric René sont à l’aube de présenter une conférence et à en assurer la promotion dans le cadre de divers événements. Cette conférence leur servira d’outil pour consolider leur image en tant qu’experts dans le domaine du commerce électronique et pour faire bien entendu connaître leur solution de boutiques en ligne.

À cause du rôle qu’il occupe chez LikiSoft et parce qu’il est un abile vulgarisateur, il est souvent en vedette dans les communications, en avant-plan auprès des clients et la personne-ressource pour les partenaires.

« Bizarrement, je me sens parfois davantage comme le « porte-parole de mon frère, Jean-François », co-fondateur, président, initiateur et concepteur de la plate-forme autour de laquelle s’articule notre startup LikiSoft. Même s’il est de mise de reconnaître mon apport à l’entreprise, il reste que c’est Jean-François et sa vision technologique de la solution qui font que Liki en est là où elle en est. C’est important pour moi d’en faire mention, chaque fois que je prends la parole au nom de l’entreprise. Je ne veux pas avoir l’air de prendre le crédit, de profiter seul d’une visibilité, d’une reconnaissance qui doit se partager avec toute l’équipe.»


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Entrevue exclusive: Kim Auclair, une entrepreneure qui sait utiliser le Web pour s’auto-promouvoir efficacement

Pour quiconque s’intéresse à l’entrepreneuriat et détient un compte Twitter, Kim Auclair se passe de présentation, avec près de 65 000 tweets à son actif et plus de 21 000 abonnés à son fil Twitter. Blogueuse prolifique, entrepreneure qui a su se démarquer avec l’utilisation du Web, conférencière en demande, c’est avec générosité, qu’elle a accepté mon invitation à parler d’auto-promotion en affaires, le thème du mois,  sur le blogue Le feu sacré.


Kim-Auclair

Kim Auclair

Très active depuis plus de 10 ans sur le web, Kim Auclair est reconnue au Québec comme une des pionnières de l’animation de communautés en ligne dans le monde des affaires. Elle fait, entre autres, de la création de contenus pour les moyennes et grandes entreprises et fait profiter de son expertise en affaires à ses abonnés sur son blogue personnel. Elle donne aussi des conférences et formations pour aider les entrepreneurs à mieux utiliser le Web pour se démarquer dans leur secteur d’activité.

Une stratégie multi chapeaux et multi canaux!

Maximiser sa visibilité, telle est sa devise. Avec la multitude d’informations disponibles sur le web, sortir du lot n’est pas une sinécure. Que ce soit dans les locaux de formation, sur la scène en conférence, sur le web pour le compte de ses clients ou pour elle-même via son blogue, toutes les occasions sont bonnes pour tisser sa toile et étoffer son réseau.

De surcroît, les « apparitions » publiques ou numériques sont entre elles des leviers de promotion stratégiques.

Ses publications sur tous les réseaux sociaux tels que Facebook, LinkedIn, Twitter, Youtube, Google +, etc. lui amènent des milliers de fans (des « followers », des lecteurs, …) qui ne tarissent pas d’éloges, publiquement, à son égard, partagent ses contenus et interagissent avec elle.

La taille de sa propre communauté ou de celles qu’elle a bâties jusqu’ici (par exemple la communauté Mac Québec qui est toujours en popularité croissante avec maintenant plus de 600 000 visiteurs par an) témoignent de son expertise et lui font nécessairement une carte de visite exceptionnelle quand vient le temps de vendre ses services comme gestionnaire de communautés pour sa boîte-conseils Niviti.

Aussi, les commentaires et interactions en ligne avec les différentes communautés créées la nourrissent certainement sur les éléments d’intérêt quand vient le temps de créer des formations ciblées pour les différentes clientèles ou concevoir des conférences.

Les prestations ainsi très adaptées aux besoins ne peuvent que se vendre encore mieux et se promouvoir, par le fait même, via un réseau élargi et engagé!

Force est d’admettre, c’est l’oeuf et la poule, comme on dit.

Se faire respecter, monétiser son travail et gagner en crédibilité

Malgré ce qu’on peut penser en constatant la portée et la fréquence de ses interventions en ligne, c’est relativement récent qu’elle récolte davantage le fruit de son travail.

Elle l’admet humblement: « Ce n’est que depuis environ 2 ans et demi que je peux dire que je vis bien de mes activités.  Et, ce sont mes articles et les formations qui représentent la plus grosse part de mes revenus. C’est à partir du moment où j’ai commencé à dire « non » à des participations bénévoles, ou à écrire pour d’autres qui visaient à se servir de moi pour augmenter leur visibilité, que j’ai senti qu’on m’octroyait plus de crédibilité, et qu’on accordait plus de respect à mon travail. Comme si le fait de donner du temps (particulièrement en période de démarrage, alors qu’on est plus insécure) le dévaluait, justement. J’aurais aimé comprendre ceci et le mettre en pratique plus rapidement dans mon parcours, c’est certain… C’est le métier qui rentrait! »

Différents types d’approche en ligne: le respect de son créneau

Kim constate la variété des possibilités d’approche en ligne. Maintenant que sa réputation est établie, Kim prend de plus en plus conscience qu’elle touche les gens. Elle ne sent pas pour autant que ça lui donne du pouvoir ou un aval particulier, mais ce qu’elle écrit a tout de même un impact. Ça devient donc de plus en plus délicat de donner son opinion. Elle ne le fait donc que sur des sujets qu’elle maîtrise totalement et qui touchent le support des entrepreneurs dans l’optimisation du web comme outil de développement des affaires.

« Je ne suis pas là pour brasser la cage, confronter les gens, provoquer, semer la controverse, ce n’est pas mon style. Rester intègre m’a toujours payée en ce sens. » nuance-t-elle.

Elle ajoute: « Bien sûr, les motivations pour écrire sont très variées selon les blogueurs. Il y a des blogueurs qui sont plus à l’aise que d’autres pour parler de leur vie privée. Ce n’est pas mon cas… Quand j’étais plus jeune, il m’est arrivé à l’occasion de dévoiler des choses plus personnelles, mais ça m’a joué des tours. L’expérience m’a appris que cela peut nuire à notre crédibilité. Désormais, je pige mes anecdotes dans ma vie professionnelle uniquement, et je m’assure que je suis en mesure de débattre et défendre ce que j’avance, si les internautes me « challengent » sur le sujet de mes articles.  Il faut respecter son créneau aussi et rester  focalisé. Ne pas trop s’éparpiller dans les sujets abordés pour le compte d’une communauté. Par exemple, je ne parlerais pas de mode ou de décoration.».

Son mojo: afficher sa personnalité en parlant de ce qu’on connaît bien!

C’est le fait d’avoir été fidèle à sa ligne éditoriale bien personnelle, et d’avoir tablé sur sa « valeur ajoutée », soit l’intégration, dans ses articles, d’exemples réels puisés de son expérience entrepreneuriale, qui lui a permis de bâtir un auditoire aussi imposant.

Elle explique: « Pour moi, il est clair que l’application seule d’une stratégie de mots clés pour augmenter son trafic est insuffisante. Bien sûr, les tactiques de référencement sont essentielles (titres punchés, utilisation de mots clés populaires, hiérarchie et priorité des éléments du texte publié, etc.), mais si on ne se fie qu’à ça pour créer ses contenus, on tombe rapidement dans des articles trop techniques, pour lesquels le lecteur aura un sentiment de « déjà lu ». Pour éviter que cela ne se produise, il faut se distinguer. On gagne à afficher sa personnalité qui fait aussi partie de notre « valeur ajoutée » et donne une couleur authentique à ce qu’on publie. »

Le web, sans frontière…?

…si ce n’est que celle de la langue! Pour faire un travail de modération adéquat, pour répondre à questions de clients avec précision, traiter des commentaires déplacés, calmer des discussions houleuses ou même gérer des crises le cas échéant, il faut beaucoup de doigté et de nuances dans nos propos.

Le contact avec le client ou le lecteur affectera nécessairement sa perception de l’entreprise pour laquelle il a joint une communauté. La maîtrise parfaite de la langue est essentielle à l’exécution d’un travail de qualité. Il en va de l’image et de la crédibilité de la communauté en ligne, de l’entreprise.

« La seule raison pour laquelle je n’ai pas encore déployé d’efforts particuliers pour la promotion de mes services à l’étranger, c’est que je ne maîtrise pas l’anglais à mon goût pour l’instant. Un jour… » dit-elle.

Mentorat et partage d’expertise: pay it forward!

Diplômée du Cégep de Rivière-du-Loup en graphisme, elle s’intéresse particulièrement aux arts et aux ordinateurs. Par contre, quand elle arrive sur le marché du travail, les emplois intéressants se font rares. Heureusement, elle rencontre un « cybermentor » qui lui fait découvrir les différentes facettes du métier d’infographiste. Elle réalise aussi qu’elle avait des atouts d’entrepreneure et décide de se lancer le plus rapidement possible en affaires.

Son mentor de l’époque a été déterminant dans son cheminement de carrière. Reconnaissante, elle a à coeur d’aider à son tour les jeunes entrepreneurs. Généreuse de conseils, elle n’hésite jamais à supporter les gens qui osent et qui foncent.

D’ailleurs en terminant, à cet effet, elle avance un conseil aux entrepreneurs suivis dans le blogue Le feu sacré, valide pour tous les entrepreneurs en démarrage également:

« Montrez l’exemple avant tout. Votre passion pour votre métier / travail doit être mise de l’avant sur le Web que ce soit par une baladodiffusion, des vidéos, des articles, des images, etc. »


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Mon entrevue avec l’auteure, animatrice et blogueuse Sophie Bérubé. Pour elle, la proximité avec les membres de ses différentes communautés web est un élément clé dans le succès de son auto-promotion et le maintien de son employabilité dans le milieu compétitif des médias.

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Les mécanismes d’autopromotion selon Frédéric René, co-fondateur de LikiSoft, une jeune startup de commerce électronique bien en vue au Québec. 

Karina Brousseau, éditrice du blogue Le feu sacré

Auto-promotion et jeunes entrepreneurs: le baromètre public de la confiance en soi

Plusieurs critères influent sur les résultats de nos efforts d’auto-promotion en affaires. 

Notre image publique, notre propre perception de celle-ci et notre confiance en nous-mêmes, notre personnalité, l’aisance avec les médias à notre portée, notre propension au narcissisme, nos réflexes et nos habiletés communicationnelles, le secteur d’activité de notre entreprise, la taille de notre réseau, notre compréhension des facteurs de succès de chaque opération promotionnelle (en ligne ou non), entre autres, sont des éléments-clés dans l’établissement de notre « branding personnel » et dans la mise de l’avant de nos activités personnelles et professionnelles au profit de notre entreprise. 

Tout au long du mois d’avril sur le blogue Le feu sacré, je m’intéresse à la question d’auto-promotion dans l’équation de notoriété et de succès des entrepreneurs en démarrage. Des personnalités publiques et les entrepreneurs suivis dans ce blogue s’expriment à ce sujet.


Andry Lant Rakoto

Andry Lant Rakoto

Comment percevons-nous ce qui nous distingue sur une base personnelle, par rapport à nos homologues, dans notre secteur? Comment notre réputation et notre branding personnel peuvent être mis à profit dans la promotion de notre entreprise?

L’auto-promotion: une question d’identité?

À l’aube de participer à un tradeshow alimentaire de renommée mondiale pour positionner son entreprise Marclan dans l’univers des produits d’importation au Canada, la question d’auto-promotion et de branding personnel résonne haut et fort dans la tête d’Andry Lant Rakoto.

Pour cette jeune entrepreneure immigrante, établie au Québec depuis 4 ans, la question d’identité est au coeur du sujet.

Pour elle, qui a adapté son nom – Lantosoa Rakotomalala – pour aider ses amis Québécois à le prononcer et faciliter son intégration, l’opération réseau et auto-promotion est centrale dans son démarrage d’entreprise.

S’intégrer, au-delà du réseau d’affaires, et comprendre les dynamiques identitaires de sa nouvelle société d’accueil, de ses homologues, de ses clients, fait partie des défis d’Andry depuis son arrivée au pays.

«Les codes ne sont pas les mêmes qu’à Madagascar, les étapes de proximité non plus. Savoir qui on est, d’où on part et ne pas perdre de vue nos racines quand on intègre une autre culture, c’est capital. Surtout dans l’idée de développer un réseau, bâtir sa réputation et tabler sur un « branding personnel », duquel notre culture fait complètement partie, pour le mettre au profit de notre entreprise. C’est ce qui fait qu’on reste authentique dans nos démarches, tout en démontrant de l’ouverture et une capacité d’adaptation », avance-t-elle.

Changement de stratégie, changement de branding

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Andry Lant Rakoto a modifié son approche de commercialisation dans les derniers mois; ses produits alimentaires fins de Madagascar sont désormais distribués en gros visant une approche B2B avec les entreprises du secteur alimentaire.  Ce changement de stratégie amène nécessairement des changements également dans sa façon de s’auto-promouvoir.

D’une approche ultra-personnalisée, d’un contact direct avec les marchands et les petites épiceries fines, elle passe désormais en mode plus formel avec une approche enrobée d’un discours plus mathématique, plus corporatif. Ses intervenants vont changer et ces derniers seront dorénavant d’autant plus focalisés sur les calculs de rendement et les marges de profit, les projections des ventes, les délais de livraison. Son discours de vente devra s’adapter et les outils pour séduire ses nouveaux clients également.

En ce sens, depuis janvier 2015, Andry a revu l’ensemble de ses outils de promotion. Nouveau branding, nouveau logo, site web migré sur une nouvelle plate-forme transactionnelle (celle de LikiSoft), shooting photo, nouveaux catalogues de présentation et présentoirs, production de bannières logotypées pour soutenir sa présence dans divers salons destinés à la promotion d’exportateurs alimentaires, bref, tout a été révisé pour assurer le meilleur arrimage entre ses produits et son image de marque.

Modèles en vue

Andry, comme beaucoup d’entrepreneurs, admire et prend certaines figures publiques en modèles, dans leur façon de s’auto-promouvoir. Pour elle, la notoriété contribue nécessairement à générer une curiosité de la presse envers leurs projets d’affaires.

« À leur démarrage, la couverture médiatique dont ont bénéficié l’animateur Gino Chouinard (Chocolats Favoris) et la comédienne et chanteuse Caroline Néron (Les bijoux Caroline Néron) en sont des exemples frappants. Par contre, cette célébrité et cette couverture ont leurs revers: c’est sous les feux de la rampe que les écueils sont également vécus, le cas échéant. On peut donc les envier, mais ils connaissent sans contredit leur lot de défis aussi. Comme les politiciens… » plaide-t-elle.

Question d’image de soi dans les réseaux sociaux

C’est avec confiance et aplomb qu’elle entrevoit multiplier ses activités dans les réseaux sociaux dans les prochains mois. Avec son expérience du blogue Le feu sacré, celle d’être suivie durant 1 an dans les aléas de son démarrage d’entreprise, Andry dresse un bilan, jusqu’ici très positif.

Elle ressent l’impact de sa participation dans ses démarches de notoriété.

« Participer au blogue Le feu sacré me fait une super carte de visite et améliore la visibilité de ma compagnie. Des commentaires positifs me parviennent de partout et contribuent d’autant plus à légitimiser l’intérêt renouvelé qu’on me porte » confie-t-elle.

Le chevauchement de cette activité personnelle sur les activités de promotion pour sa compagnie teinte également les rapports et la perception que ses pairs ont d’elle, soit quelqu’un d’assumé, de crédible et de pro-actif.

Andry en convient: « L’image qu’on a de soi est déterminante dans le succès des activités d’auto-promotion que l’on pratique. En affaires, en période de démarrage, les émotions sont parfois en montagnes russes. Au gré de nos succès et de nos échecs, de nos négociations fructueuses, de nos chiffres de ventes, (…), les périodes d’euphorie et les périodes de doute s’enchaînent. Le gain ou la perte de confiance en soi, même s’ils sont temporaires, affecteront automatiquement la façon dont on se présentera, l’énergie qui se dégagera de nos rapports, de nos publications, de nos contacts de représentation et d’auto-promotion. Il faut se blinder, publiquement, inspirer confiance, inspirer la force et la solidité en tout temps.»

Des salons de promotion inutiles

De façon générale, Andry voit d’un bon oeil de participer à des salons et à des congrès de l’industrie. Par contre, elle met en garde les jeunes entrepreneurs dans leurs activités d’auto-promotion:

« Tous les salons ne sont pas bons. En plus de coûter souvent très cher et de mobiliser beaucoup de temps et d’énergie, les kiosques de (re)présentation dans les salons peuvent s’avérer être de véritables coups d’épée dans l’eau.  Il faut s’assurer que les objectifs des salons envisagés correspondent réellement aux nôtres, attireront des exposants sérieux et respectés par nos pairs, et des participants en quantité suffisante pour justifier les coûts de participation rattachés à notre kiosque. On peut être tenté de participer à des salons qui ne sont pas dispendieux, mais si ces derniers sont mal ciblés, ils peuvent même parfois nous nuire, nuire à notre image. La vigilance est de rigueur!»


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À ne pas manquer mardi prochain:

Mon entrevue exclusive avec Kim Auclair, une entrepreneure qui sait utiliser le Web pour s’auto-promouvoir efficacement!

Donc, c’est un rendez-vous!

Karina Brousseau, éditrice du blogue