Petits et grands bonheurs pour tous !


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Le temps des Fêtes est à nos portes et je tiens à souhaiter à tout le monde du repos, du bon temps en famille et entre amis, la santé et la prospérité et surtout d’innombrables petits et grands bonheurs qui font que la vie est si extraordinaire!

J’en profite également pour remercier chaleureusement à nouveau les 3 entrepreneurs (Frédéric René, Isabelle Moïse et Andry Lant Rakoto) qui se sont laissés suivre par moi, durant 1 an, dans les aléas de leur démarrage d’entreprise, puis tous les commentateurs et participants au blogue Le feu sacré cette année! C’est grâce à l’apport de tous et chacun que l’expérience de blogue fût si riche. J’espère que les affaires prendront un nouvel envol en 2016 et qu’elles vous amèneront des défis à votre mesure !!

Merci également aux lecteurs qui ont suivi le blogue avec fidélité au cours des derniers mois.

Des petites nouvelles en passant…

Pour ma part, l’année 2015 en fût une de nouveaux défis !

L’expérience du Feu sacré m’a amenée à participer au blogue Prospérité Québec, une initiative du Conseil du patronat du Québec.
J’ai obtenu ma certification en Inbound marketing et j’ai pu mettre à profit ces nouveaux apprentissages dans le cadre de mandats variés.
J’ai travaillé sur différents contrats passionnants (stratégie de contenus, édition de sites et blogues WordPress, rédaction, gestion de projets numériques, etc.).
Une première expérience en gouvernance m’a également été offerte; j’ai commencé à siéger comme administratrice au sein du conseil d’administration de l’organisme Option consommateurs.
Finalement, j’ai bâti une offre de cours en marketing numérique, cours que j’adresse aux travailleurs autonomes et aux entrepreneurs issus de milieux extérieurs au marketing et à la gestion numérique. L’enseignement est un volet de mon parcours professionnel que je tenterai définitivement de pousser davantage dans le futur, en parallèle avec mes activités, car j’y prends un plaisir fou.

Alors voilà! Joyeuses Fêtes encore une fois, et bonne année 2016 !!!

Karina Brousseau

Éditrice du blogue Le feu sacré

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Marketing sociétal: S’impliquer, donner, même en période de démarrage de son entreprise?

On a parfois l’impression que l’implication sociale ne fait pas partie des priorités d’affaires, particulièrement en période de démarrage d’entreprise. J’aborderai, tout au long du mois d’août, la thématique du marketing sociétal et de l’implication sociale avec 3 jeunes entrepreneurs sur le blogue Le feu sacré.

Cette semaine, je m’entretiens avec Andry Lant Rakoto, fondatrice de Marclan, une entreprise distributrice de produits fins de Madagascar. Pour elle, le manque de temps, les liquidités limitées et les impératifs impondérables d’une entreprise naissante limitent, effectivement, souvent l’implication des jeunes entrepreneurs. Mais il est cependant toujours possible de faire sa part en tant que citoyen corporatif, peu importe la taille de son entreprise. 


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Aider à la hauteur de nos moyens

Participer au développement d’une économie durable, sensibiliser ses clients, modifier les habitudes de consommation pour le bénéfice collectif, faire des dons corporatifs, est-ce l’apanage des grandes sociétés établies?

Pour Andry Lant Rakoto, fondatrice de Marclan, une jeune entreprise distributrice de produits fins de Madagascar établie au Québec depuis à peine plus d’un an, le stade de développement de son entreprise importe peu. Quand on veut s’impliquer, on le fait!

L’implication peut prendre différentes formes, mais quoi qu’il en soit, tous les gestes, petits et grands, comptent!

Au niveau des tactiques promotionnelles, des actions peuvent être posées pour aider, malgré des moyens financiers limités.

« À plus petite échelle, il est toujours possible de participer à des levées de fonds en achetant des billets de tirage ou autres, de réserver des petits encarts publicitaires dans des publications de causes caritatives comme des calendriers, de donner des paniers de produits destinés à des événements spéciaux. On a rarement les mains réellement vides! » mentionne Andry.

S’il n’est pas encore possible pour Marclan de commanditer de façon importante des événements ou causes caritatives, c’est au niveau de la chaîne de distribution que les efforts sont concentrés. Le choix des fournisseurs est, pour la fondatrice, tout aussi crucial dans l’établissement d’une stratégie marketing et contribue à faire une différence marquée.

« Chez Marclan, je me fais un devoir de collaborer avec des fournisseurs malgaches qui pratiquent le commerce équitable, assurent la traçabilité des produits que j’importe, et valorisent la protection de l’environnement et le développement durable. Je fais affaires avec des producteurs certifiés bio, qui n’utilisent jamais de produits chimiques. C’est important pour moi de partager ces valeurs cruciales avec mes partenaires. Aussi, mes fournisseurs sont pratiquement tous issus d’ONG et participent eux-aussi à des causes, particulièrement celles visant l’amélioration du niveau de vie de leur communauté. En bout de ligne, les efforts de tous et chacun sont donc soutenus», ajoute Andry.

Un marketing opportuniste?

« Tout est une question d’intention. Je n’ai jamais perçu de réel opportunisme dans l’adoption de pratiques marketing sociétales. Comme dans toute chose, il y a parfois des abus, des incongruences, mais même quand les entreprises impliquées apparaissent « intéressées » à nourrir une image positive, ou semblent avoir des visées plus « communicationnelles», force est d’admettre que leur implication est tout de même aidante et souvent essentielle pour les organismes bénéficiant de leur appui. C’est important aussi d’encourager une culture de dons et de mécénat dans les milieux d’affaires», renchérit-elle.

Le leg de nos valeurs

Est-ce que le background des entrepreneurs influe beaucoup dans leur propension à s’impliquer via les activités de leur entreprise?

Assurément!

Le fait d’avoir baigné dans un contexte de bénévolat, et-ou à l’inverse, d’avoir pu profiter soi-même de support de la part d’un organisme bienfaiteur au cours de sa vie, révèlent souvent la fibre caritative chez les entrepreneurs. Le cas d’Andry n’y fait pas exception.

L’entraide est une valeur familiale profondément ancrée chez elle. Son don de soi est hérité entre autres de son grand-père, engagé depuis plus de 50 ans dans sa communauté. Ce dernier a même mis sur pied, à Madagascar, la Fondation Ana. Cette fondation construit des écoles, nourrit les élèves du village natal de son père et veille au partage équitable des ressources. C’est sans surprise qu’elle compte donc, à son tour, s’adonner à la philanthropie, dès qu’elle le pourra.

« À défaut de donner de l’argent, il est toujours possible de donner du temps aussi! Ici au Québec, plusieurs causes nobles m’interpellent, mais plus particulièrement celle du Club des petits déjeuners, qui poursuit des objectifs similaires à ceux de Grand-Papa. Puis, il y a aussi l’option de faire du coaching d’affaires auprès des organismes », mentionne-t-elle.


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À ne pas manquer mardi prochain:

Mon entrevue avec Frédéric René, co-fondateur de Liki, une startup de Montréal en commerce électronique. L’implication sociale de l’entreprise est l’occasion d’encourager les causes les plus chères à ses employés.

Donc, c’est un rendez-vous!

Karina Brousseau, éditrice

Financement : des prêts sans risque!

La détermination dont les entrepreneurs en démarrage font preuve m’inspire énormément de respect. Une des questions récurrentes, qui les hante au quotidien et qui mérite certainement l’objet d’une thématique sur le blogue Le feu sacré est sans contredit celle du financement. J’ai voulu mettre en lumières, tout au long du mois de juillet, les efforts des 3 entrepreneurs en démarrage d’entreprise que je suis depuis octobre dernier et leurs démarches dans les dédales de l’échiquier du financement.

Andry Lant Rakoto, fondatrice des produits fins Marclan, nous parle aujourd’hui de ses débuts facilités par certains organismes de subventions, mais également des défis engendrés par les impératifs de financement des grandes institutions bancaires.


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Les banques, partenaires de notre réussite?

Comme plusieurs entrepreneurs, Andry n’a pas hésité à investir ses sous comme mise de fonds au début de son aventure entrepreneuriale. Elle a, de plus, profité de l’aide de Futurpreneur (anciennement connu sous le nom de la Fondation canadienne des jeunes entrepreneurs). En tant que jeune immigrante, elle a aussi bénéficié du support du Fonds Mosaïque favorisant les femmes en affaires.

Cependant, malgré le fait qu’Andry ait un plan d’affaires solide, un mentor chevronné à ses côtés et un carnet de commandes bien rempli, elle n’a pas encore profité de prêts bancaires.

Andry vise le marché de l’alimentation et elle a récemment modifié son plan de commercialisation pour offrir désormais ses produits aux distributeurs.

Pour elle, la question demeure: le financement des activités de démarrage est-il plus facile à trouver que le financement des phases de développement et de croissance de notre entreprise?

Andry en a souvent été témoin, pour elle-même ou pour des homologues. Elle avance:

« Malgré l’impression que peuvent donner les multiples campagnes publicitaires des grandes institutions bancaires vantant leur enthousiasme face à l’entrepreneuriat et promouvant la générosité de leurs programmes de financement des nouveaux projets d’affaires, la réalité en est toute autre!  Au démarrage, les entrepreneurs se butent plus souvent qu’autrement à des refus de financement par ces dernières.
À mon avis, le financement du démarrage devrait être mené par étape du cycle d’avancement de l’entreprise. La preuve de concept n’est que la première étape et dans la plupart des cas, réservée à notre mise de fonds, les subventions et les concours.
Les étapes suivantes seraient la preuve de marché, la croissance et ainsi de suite. Le montage financier devrait ainsi considérer les différentes étapes et cibler les sources de financement adaptées à celles-ci. La vérité, c’est que les banques et les autres bailleurs de fonds classiques prêtent quand la preuve de concept est faite. Jusqu’à temps que les revenus soient suffisamment élevés à « leur goût », les excuses de refus parfois systématiques abondent et sont justifiées suite aux résultats de leurs « modèles d’analyse de risques et probabilités ». On n’y échappe pas ! »

Pas juste une question d’argent

Par ailleurs, il ne s’agit pas seulement de faire arrimer les budgets et les aspirations de rendement des bailleurs de fonds avec la réalité financière de notre entreprise pour qu’un financement soit porteur de succès. Au-delà de l’argent, il faut aussi que les visions sur les prochaines étapes soient assumées par toutes les parties concernées.

« Le côté relationnel, les rapports de force et le principe des visions communes s’appliquent aux organismes de prêts comme aux anges financiers ou aux banques. Un entrepreneur doit être attentif aux types de projets soutenus par les sources visées. Il faut reconnaître que tous les bailleurs de fonds ont leur zone de confort. S’associer à un organisme et travailler conjointement avec un directeur de compte ou un financier qui ne comprend pas bien les enjeux réels auxquels on fait face nous fait perdre plus de temps et d’énergie qu’autre chose. Il y a souvent une question cruciale de momentum en affaires. La recherche de financement est généralement planifiée à l’agenda de l’entrepreneur, autant que faire se peut, à l’aide d’indicateurs-clés. Mais parfois, les rondes de financement doivent être devancée, pour différentes raisons. Par exemple, une demande accrue du marché nécessitant une augmentation de la production, donc des investissements au niveau des infrastructures, pourrait entraîner un déplacement des efforts de financement à l’agenda. Si les investisseurs prennent ensuite trop de temps pour se décider, ou même se désister, l’entrepreneur peut rater le bateau comme on dit! Rien ne sert de s’acharner dans ces cas-là. Le temps aussi, c’est de l’argent, et il vaut parfois mieux faire cavalier seul que d’être mal accompagné! » avise Andry.

Prévisions pessimistes, réalistes, optimistes: permettent-elles vraiment de se faire une tête?

L’erreur est classique et les entrepreneurs en démarrage eux-mêmes vous le diront: ils sont souvent trop optimistes en ce qui a trait à leurs ventes et leurs prévisions budgétaires ne tiennent pas assez compte des erreurs potentielles, des retards de paiements des clients, des imprévus du marché, etc.

Andry en rajoute: « Les prévisions financières, c’est bien! Mais ces prévisions révèlent davantage sur le chiffre d’affaires alors que le nerf de la guerre pour durer en affaires, c’est le budget de caisse, autrement dit, le cashflow au fil des mois. Avec mon expérience jusqu’à présent, je dirais que c’est davantage là-dessus qu’il faut analyser les risques pour s’assurer de la pérennité de l’entreprise. »

Un petit monde que celui des bailleurs de fonds!

Les sources d’aide sont nombreuses et les formes de financement se diversifient. Depuis quelques années, la popularité du « financement participatif » ou crowdfunding connaît un essor incontestable. Cependant, ce type de financement n’est certes pas adapté pour toutes les industries. L’image de la marque, son offre aux consommateurs, la présentation du dossier sur les sites destinés à cet effet (les Kickstarter, et tutti quanti), et l’aspect viral de la proposition de l’entrepreneur influencent grandement le succès de ces levées de fonds grand public. Pour Andry, le financement participatif ne s’est pas avéré de grand secours. Elle se concentre maintenant sur les sources plus conventionnelles.

De façon générale, les rondes de financement se chevauchent et les états financiers doivent refléter ces dernières. L’importance du montage financier est parfois cruciale pour convaincre les différents investisseurs. Si les lettres d’appui « inter-financement » sont rares, il peut y avoir des financements conditionnels à l’obtention de d’autres.

« C’est un bien petit monde! C’est donc d’autant plus important de tabler sur notre notoriété, les relations publiques, notre image dans les réseaux sociaux, la mise de l’avant de notre projet dans notre communauté. C’est certain que cela influence positivement les éventuels bailleurs de fonds. En ce qui concerne Marclan, j’ai vu une différence depuis que j’y consacre davantage d’énergies en ce sens», confie Andry.


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Mon entrevue avec Frédéric René, CEO chez Liki, une jeune startup en ecommerce de Montréal: j’aborderai avec lui la question du calendrier des rondes de financement en période de croissance et des défis de gestion y étant rattachés.

Donc, c’est un rendez-vous!

Karina Brousseau, éditrice

Auto-promotion et jeunes entrepreneurs: le baromètre public de la confiance en soi

Plusieurs critères influent sur les résultats de nos efforts d’auto-promotion en affaires. 

Notre image publique, notre propre perception de celle-ci et notre confiance en nous-mêmes, notre personnalité, l’aisance avec les médias à notre portée, notre propension au narcissisme, nos réflexes et nos habiletés communicationnelles, le secteur d’activité de notre entreprise, la taille de notre réseau, notre compréhension des facteurs de succès de chaque opération promotionnelle (en ligne ou non), entre autres, sont des éléments-clés dans l’établissement de notre « branding personnel » et dans la mise de l’avant de nos activités personnelles et professionnelles au profit de notre entreprise. 

Tout au long du mois d’avril sur le blogue Le feu sacré, je m’intéresse à la question d’auto-promotion dans l’équation de notoriété et de succès des entrepreneurs en démarrage. Des personnalités publiques et les entrepreneurs suivis dans ce blogue s’expriment à ce sujet.


Andry Lant Rakoto

Andry Lant Rakoto

Comment percevons-nous ce qui nous distingue sur une base personnelle, par rapport à nos homologues, dans notre secteur? Comment notre réputation et notre branding personnel peuvent être mis à profit dans la promotion de notre entreprise?

L’auto-promotion: une question d’identité?

À l’aube de participer à un tradeshow alimentaire de renommée mondiale pour positionner son entreprise Marclan dans l’univers des produits d’importation au Canada, la question d’auto-promotion et de branding personnel résonne haut et fort dans la tête d’Andry Lant Rakoto.

Pour cette jeune entrepreneure immigrante, établie au Québec depuis 4 ans, la question d’identité est au coeur du sujet.

Pour elle, qui a adapté son nom – Lantosoa Rakotomalala – pour aider ses amis Québécois à le prononcer et faciliter son intégration, l’opération réseau et auto-promotion est centrale dans son démarrage d’entreprise.

S’intégrer, au-delà du réseau d’affaires, et comprendre les dynamiques identitaires de sa nouvelle société d’accueil, de ses homologues, de ses clients, fait partie des défis d’Andry depuis son arrivée au pays.

«Les codes ne sont pas les mêmes qu’à Madagascar, les étapes de proximité non plus. Savoir qui on est, d’où on part et ne pas perdre de vue nos racines quand on intègre une autre culture, c’est capital. Surtout dans l’idée de développer un réseau, bâtir sa réputation et tabler sur un « branding personnel », duquel notre culture fait complètement partie, pour le mettre au profit de notre entreprise. C’est ce qui fait qu’on reste authentique dans nos démarches, tout en démontrant de l’ouverture et une capacité d’adaptation », avance-t-elle.

Changement de stratégie, changement de branding

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Andry Lant Rakoto a modifié son approche de commercialisation dans les derniers mois; ses produits alimentaires fins de Madagascar sont désormais distribués en gros visant une approche B2B avec les entreprises du secteur alimentaire.  Ce changement de stratégie amène nécessairement des changements également dans sa façon de s’auto-promouvoir.

D’une approche ultra-personnalisée, d’un contact direct avec les marchands et les petites épiceries fines, elle passe désormais en mode plus formel avec une approche enrobée d’un discours plus mathématique, plus corporatif. Ses intervenants vont changer et ces derniers seront dorénavant d’autant plus focalisés sur les calculs de rendement et les marges de profit, les projections des ventes, les délais de livraison. Son discours de vente devra s’adapter et les outils pour séduire ses nouveaux clients également.

En ce sens, depuis janvier 2015, Andry a revu l’ensemble de ses outils de promotion. Nouveau branding, nouveau logo, site web migré sur une nouvelle plate-forme transactionnelle (celle de LikiSoft), shooting photo, nouveaux catalogues de présentation et présentoirs, production de bannières logotypées pour soutenir sa présence dans divers salons destinés à la promotion d’exportateurs alimentaires, bref, tout a été révisé pour assurer le meilleur arrimage entre ses produits et son image de marque.

Modèles en vue

Andry, comme beaucoup d’entrepreneurs, admire et prend certaines figures publiques en modèles, dans leur façon de s’auto-promouvoir. Pour elle, la notoriété contribue nécessairement à générer une curiosité de la presse envers leurs projets d’affaires.

« À leur démarrage, la couverture médiatique dont ont bénéficié l’animateur Gino Chouinard (Chocolats Favoris) et la comédienne et chanteuse Caroline Néron (Les bijoux Caroline Néron) en sont des exemples frappants. Par contre, cette célébrité et cette couverture ont leurs revers: c’est sous les feux de la rampe que les écueils sont également vécus, le cas échéant. On peut donc les envier, mais ils connaissent sans contredit leur lot de défis aussi. Comme les politiciens… » plaide-t-elle.

Question d’image de soi dans les réseaux sociaux

C’est avec confiance et aplomb qu’elle entrevoit multiplier ses activités dans les réseaux sociaux dans les prochains mois. Avec son expérience du blogue Le feu sacré, celle d’être suivie durant 1 an dans les aléas de son démarrage d’entreprise, Andry dresse un bilan, jusqu’ici très positif.

Elle ressent l’impact de sa participation dans ses démarches de notoriété.

« Participer au blogue Le feu sacré me fait une super carte de visite et améliore la visibilité de ma compagnie. Des commentaires positifs me parviennent de partout et contribuent d’autant plus à légitimiser l’intérêt renouvelé qu’on me porte » confie-t-elle.

Le chevauchement de cette activité personnelle sur les activités de promotion pour sa compagnie teinte également les rapports et la perception que ses pairs ont d’elle, soit quelqu’un d’assumé, de crédible et de pro-actif.

Andry en convient: « L’image qu’on a de soi est déterminante dans le succès des activités d’auto-promotion que l’on pratique. En affaires, en période de démarrage, les émotions sont parfois en montagnes russes. Au gré de nos succès et de nos échecs, de nos négociations fructueuses, de nos chiffres de ventes, (…), les périodes d’euphorie et les périodes de doute s’enchaînent. Le gain ou la perte de confiance en soi, même s’ils sont temporaires, affecteront automatiquement la façon dont on se présentera, l’énergie qui se dégagera de nos rapports, de nos publications, de nos contacts de représentation et d’auto-promotion. Il faut se blinder, publiquement, inspirer confiance, inspirer la force et la solidité en tout temps.»

Des salons de promotion inutiles

De façon générale, Andry voit d’un bon oeil de participer à des salons et à des congrès de l’industrie. Par contre, elle met en garde les jeunes entrepreneurs dans leurs activités d’auto-promotion:

« Tous les salons ne sont pas bons. En plus de coûter souvent très cher et de mobiliser beaucoup de temps et d’énergie, les kiosques de (re)présentation dans les salons peuvent s’avérer être de véritables coups d’épée dans l’eau.  Il faut s’assurer que les objectifs des salons envisagés correspondent réellement aux nôtres, attireront des exposants sérieux et respectés par nos pairs, et des participants en quantité suffisante pour justifier les coûts de participation rattachés à notre kiosque. On peut être tenté de participer à des salons qui ne sont pas dispendieux, mais si ces derniers sont mal ciblés, ils peuvent même parfois nous nuire, nuire à notre image. La vigilance est de rigueur!»


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Mon entrevue exclusive avec Kim Auclair, une entrepreneure qui sait utiliser le Web pour s’auto-promouvoir efficacement!

Donc, c’est un rendez-vous!

Karina Brousseau, éditrice du blogue

2015: les produits fins Marclan sur toutes les lèvres (et dans la bouche idéalement! )

En période de démarrage d’entreprise, chaque étape franchie est cruciale, car les assises sont récentes. Faut pas trop se tromper, si possible. Même dans la prise de nos « résolutions »…

Le thème de janvier du Feu sacré abordera la question des bilans et des résolutions d’affaires de 2015 des trois jeunes entrepreneurs en vedette dans ce blogue.

Fait amusant, en début d’entrevue, ils m’ont tous les trois déclaré qu’ils ne prenaient habituellement pas de résolutions. Question de vocabulaire, je présume…  En ce qui me concerne, que l’on préfère utiliser les termes « plan de match », « souhaits », « priorités », « éléments cruciaux à venir » ou « incontournables » pour en discuter ne change rien: on parle de ce qui s’en vient cette année !

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Le démarrage d’une ligne de produits d’épicerie fine, c’est comment?

Parlez-lui en! L’année 2014 n’aura pas été de tout repos pour Andry Lant Rakoto, fondatrice et présidente des produits Marclan! Depuis un an, c’est en bonne « lionne » qu’elle a « attaqué » le marché des épiceries fines au Québec et a commencé à établir son « territoire ». Le bilan est positif.

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Andry a « consolidé sa chaîne de valeurs » et s’est assuré que l’approvisionnement de ses produits allait pouvoir répondre à la demande des clients. Marclan possède désormais une unité de production, dans les normes internationales, à Madagascar.

Elle a développé 4 nouvelles gammes de produits fins, authentiques de Madagascar : breuvages chauds, chocolats épicés, coffrets cadeaux et produits vanillés gourmets.

Elle a mis en ligne 2 sites web qui lui ont amené plus de 10 000 visiteurs (marclan.ca et arts-pierres.ca). 

Elle a apprivoisé la chaîne de distribution et s’est grandement familiarisée avec le marché des épiceries fines au Québec.

Elle a rayonné dans diverses associations et a établi des contacts pour grossir son réseau en notre belle terre d’accueil !

Et finalement, entre la famille et les obligations du quotidien, notons de plus qu’elle a obtenu un nouveau titre comptable: celui de CPA, CMA.

C’est tout un exploit qu’elle a réalisé cette année. 

« Je suis très fière de ce que j’ai accompli. Jamais je n’ai regretté une seule seconde d’être partie en affaires. » dit-elle, avec les papillons au coeur.

Sur le plan personnel, l’année 2014 aura été grisante et valorisante et lui aura permis d’acquérir plus de confiance en elle.

Mais, malgré ce bilan extraordinaire, Andry est loin de se « péter les bretelles » et de s’asseoir sur ses lauriers.

Le niveau d’énergie a beaucoup varié au cours de l’année. La résistance du marché à ses produits a entraîné des doutes en cours de route et quelques phases de découragement.

Il y a encore beaucoup à faire pour consolider son réseau de distribution dans les épiceries fines. Puis, les ventes en ligne sont bien loin d’être au niveau souhaité. Elle est déçue de la faible percée de ses produits chez les détaillants, et les ventes devront augmenter sérieusement et rapidement, dans les prochains mois, pour pouvoir rester dans la course.

Reposée après des vacances des Fêtes bien méritées, Andry s’affaire déjà dans cette 2e année de démarrage.

Qu’est-ce qui se trame en 2015?

La liste des projets en cours, notamment la refonte de son site web, l’élargissement de son réseau d’affaires et le financement participatif, est très prometteuse.

En 2015, elle vise à ce que les produits fins Marclan soient sur toutes les lèvres et dans la bouche idéalement!

Des idées germent pour relancer certaines stratégies de commercialisation qui furent abandonnées en cours de route en 2014. Elle a la conviction d’être sur la bonne voie. Certains experts de l’industrie lui ont confirmé la pertinence de ses idées.

La patience sera son meilleur allié. 

4 bonnes résolutions pour 2015

On dit que pour être en mesure de réaliser ses « résolutions », il faut en faire moins de 4, car « si on veut réussir à faire embraser un feu, il faut débuter par enflammer quelques brins d’herbe! »

Voici celles d’Andry:

1- Tabler sur les acquis, les mettre en valeur et maximiser les investissements de 2014 en temps et argent. 

2- Se trouver un partenaire d’affaires: après les efforts déployés pour structurer la « chaîne de valeurs en amont » (la production des produits), c’est la mise en marché de ces derniers, en aval, qui fera l’objet d’une attention accrue cette année et qui nécessitera autant d’investissements en 2015. De belles opportunités d’affaires s’offrent donc dans le cadre du plan de commercialisation et c’est avec confiance qu’Andry ouvre la porte aux investisseurs intéressés.

3- S’entourer davantage: trouver son mentor, consolider son comité aviseur, poursuivre les travaux de « focus group » avec les spécialistes de son industrie. Andry prend très au sérieux les conseils de son entourage pour l’aider à prendre du recul et la guider dans les défis de gestion rencontrés en tant qu’entrepreneur, mère de famille, et immigrante au Québec.

4- Prendre soin d’elle (santé & bien-être): un classique, mais combien nécessaire à l’équilibre mental et physique!

A suivre mardi prochain:

Likisoft passera en 5e vitesse cette année! Voyez pourquoi, avec Frédéric René, co-fondateur de la boîte, en entrevue.

Donc à la semaine prochaine,

Karina Brousseau, éditrice du blogue

2015: Tout ce qui ne s’achète pas!

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Chers entrepreneurs, contributeurs et lecteurs du blogue Le Feu sacré…

Que 2015 soit pour tous fertile en petites et grandes réussites qui contribueront à « booster » votre confiance en vous, susciteront le respect de vos acolytes, confirmeront votre créativité débordante et attiseront l’audace, l’énergie et la ténacité nécessaires à la poursuite de vos rêves les plus fous!

Laissez vos passions exploser et alimenter tous les jours ce feu sacré qui vous anime!

Et, le plus important, que cette année soit remplie de tout ce qui ne s’achète pas…

MERCI

J’en profite pour remercier chaleureusement tous ceux qui suivent le blogue Le feu sacré et qui partagent leurs commentaires et suggestions. Votre contribution est très précieuse et fait prendre tout son sens au blogue.

Merci aussi aux trois entrepreneurs Andry Lant Rakoto, Frédéric René et Isabelle Moïse qui se prêtent à l’exercice d’être suivis durant 1 an, par Le feu sacré, dans les aléas du démarrage de leur entreprise et qui nous font profiter de leurs expériences sous forme de témoignages sincères et constructifs. Les interviewer est un grand plaisir pour moi, renouvelé de surcroît chaque semaine.
Je suis persuadée que le partage de vos expériences touchent la réalité de beaucoup d’entrepreneurs d’ici et d’ailleurs. 

Merci également aux collaborateurs (Catherine Beauchemin, Maxime Jobin, Solange Côté) qui ont partagé tour à tour leur avis d’expert sur les thématiques en cours. L’invitation est d’ailleurs toujours valide pour ceux qui souhaiteraient se joindre à l’équipe de commentateurs.

Au plaisir de vous retrouver tous dès le 6 janvier prochain et …  BONNE ANNÉE 2015!

Karina Brousseau, éditrice du blogue

P.S.: Je vous laisse avec 10 minutes de pur bonheur musical offert par un compositeur passionné: 

 

 

 

LOVE MONEY: non merci ?

Financer ses activités grâce à des dons ou des prêts de la part de ses proches est souvent une solution envisagée par les entrepreneurs en démarrage. Et, Noël est parfois l’occasion, le prétexte utilisé par la famille, pour signer des chèques à l’attention de ces derniers. Ainsi donc, pour le mois de décembre, le thème du LOVE MONEY me semblait tout indiqué!

Le love money n’est pas sans risque, et ne fait certainement pas l’unanimité. Des familles entières se sont déchirées depuis la nuit des temps pour des questions d’argent. Il faudra continuer de faire face à ses proches, en cas de faillite. Une malaise s’installera peut-être si nos prêteurs sont en difficulté financière et qu’il veulent ravoir leur argent. La notion de risque et de rendement entre également en ligne de compte si ces derniers s’attendent à faire fructifier l’argent du prêt et que ça ne se concrétise pas autant que souhaité. Les rapports seront altérés, nécessairement.

J’ai abordé la délicate question cette semaine avec Andry Lant Rakoto, présidente des Produits fins Marclan.

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Love money: question de culture!

Andry Lant Rakoto est d’origine malgache.

Pour elle, le love money a toujours été exclu, jusqu’à preuve du contraire, des options envisageables pour financer son entreprise. Ce serait culturellement inacceptable et honteux pour elle de demander une aide financière à son entourage.

Parmi ses amis homologues entrepreneurs, ici ou à Madagascar, personne n’a bénéficié de ce type d’aide, du moins, à sa connaissance (…).

En général, à Madagascar, la sagesse populaire tend à protéger les relations, et positionne l’argent comme étant secondaire. L’argent est une notion souvent taboue, car elle insinue un peu l’idée de quémander. Comme on dit à Madagascar: « Aleo very tsikalakalan-karena toy lzay very tsikalakalam-pihavanana. » Autrement dit, vaut mieux que ce soit la bourse qui souffre un peu, plutôt que les amitiés.

Andry l’admet, il lui aurait été beaucoup plus facile de développer sa compagnie Marclan si elle avait pu profiter d’un peu d’aide monétaire de ses proches. Elle se serait concentrée en priorité sur des aspects différents, aurait eu une plus grande tranquillité d’esprit quant à sa marge de manoeuvre, sa marge d’erreur. Les routes empruntées pour atteindre ses objectifs auraient été plus rapides aussi.

Au Québec depuis 4 ans, elle perçoit aujourd’hui que la culture du love money est plus acceptée ici, et cela la porte à réfléchir. Le sentiment de confiance entre les parties impliquées demeurera, pour elle, toujours au coeur du succès d’une relation impliquant de l’argent. Dans cette optique, elle envisagerait de changer son fusil d’épaule dans des circonstances particulièrement favorables, par exemple si via son réseau grandissant elle rencontrait quelqu’un avec qui cette confiance serait mutuelle et sincère.

Une décision de famille

Andry est mariée et a 2 jeunes enfants (5 et 9 ans).

Heureusement, elle peut compter sur l’aide de son conjoint, généreux en temps, en conseils et en support moral. Il s’y connaît en long et en large sur les normes d’empaquetage et de salubrité des installations dans le secteur alimentaire. Pratique!

« Partir en affaire a été, depuis le début, une décision familiale. Tous les membres de la famille endossent le fait que des certains efforts et sacrifices sont requis durant la période de démarrage de l’entreprise », mentionne Andry.

Les défis occasionnés par les faibles ressources financières se répercutent nécessairement sur la vie familiale. Le pacte conclu avec ses proches l’a fait se sentir appuyée. Elle est extrêmement reconnaissante de la compréhension dont ils font preuve au quotidien. Par ailleurs, la pression de la réussite, par rapport à elle-même, et par rapport à eux, est omniprésente dans son discours.

Le crowdfunding: quand le love money n’est pas une option…

Pour le financement de son entreprise, c’est plutôt vers le financement participatif (crowdfunding) qu’elle envisage plutôt de se tourner à l’occasion d’une 2e ronde de financement. Comme ses produits sont authentiques et orignaux, éthiques et éco-responsables. elle pense avoir en mains tous les éléments pour mettre sur pied une stratégie porteuse dans les canaux de « crowdfunding ». Sur ces plateformes très populaires, tout le monde (au sens propre et figuré) peut contribuer au financement d’une start-up. Ils le font en échange de cadeaux incitatifs, offerts par l’entrepreneur au prorata de leur contribution.

Andry sondera donc plus en profondeur cette option en début de l’année 2015, et nous y reviendrons dans le cadre de ce blogue!

Quoi de neuf ?

C’est le « Q4 », et les occasions de ventes des produits d’épiceries fines sont nombreuses. Les produits s’offrent bien en cadeaux à Noël, et les gens se permettent des petits luxes lors de leurs réceptions. Andry met les bouchées doubles pour rendre les produits plus accessibles que jamais.

Aussi, à l’occasion du développement de son nouveau site web tel qu’abordé dans le précédant article, c’est la stratégie de marque et par ricochet de contenu, qui sera ré-étudiée dans les prochaines semaines. Nous y reviendrons également!

D’ici là, et comme c’est maintenant la tradition, un petit sondage! Merci pour votre participation!

À ne pas manquer la semaine prochaine:

Le love money du point de vue du prêteur, entre autres! Un témoignage fascinant de Frédéric René (Likisoft).

Donc, à la semaine prochaine!

Karina Brousseau, éditrice du blogue

Les défis du web à (très, très) bas prix

En 2014, la nécessité pour une entreprise en démarrage d’avoir un site web n’est pas à débattre. Les entrepreneurs suivis dans ce blogue sont tous présentement en train de travailler sur une nouvelle campagne ou une nouvelle approche en ligne. Leur niveau de familiarité avec les différentes étapes de développement d’un site ou d’une tactique promotionnelle web est très différent l’un de l’autre. Un point commun par contre: un budget infinimum, comme dirait Richard DesjardinsLe thème des défis du web à bas prix au cours du mois de novembre s’imposait de lui-même en terme de timing. Ainsi soit-il!

Nom: Andry Lant Rakoto
Niveau de confort avec le web: 3 sur 10
Budget: 1 sur 10
Démarche initiale : engager un développeur à son compte
Site: http://www.marclan.ca
Catégorie: vente en ligne de produits fins d’origine malgache

 

 

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Comme un million de gens…

Comme des millions d’autres, Andry Lant Rakoto n’est pas très familière avec les différentes étapes, les bonnes pratiques web, et peine à évaluer la pertinence des offres de services qu’on lui fait. Elle lit, se renseigne, mais clairement, ce n’est pas sa tasse de thé, elle s’en confesse. Mais elle vise comme tout le monde un site efficace, arrimé à l’image de sa gamme de produits. Elle aspire à un design axé sur ses objectifs de conversion. Elle est bien consciente que son site n’est pas parfait.

Occupée à d’autres dossiers cruciaux, elle a d’abord engagé un développeur indépendant qui lui promettait de lui programmer un beau site internet pour pas cher. C’est lui qui a réalisé toutes les étapes de développement, d’intégration et de tests. Il a géré la mise en ligne. Elle lui a fait confiance et s’est laissée guider.

Elle n’a malheureusement pas assez réservé de budget pour la maintenance du site (la mesure des résultats, la mise à jour du site, et l’évolution de l’architecture et du design en fonction de l’évolution de ses gammes de produits). La promotion du site via des campagnes de mots clés et l’optimisation de contenu en fonction des moteurs de recherche sont, toujours pour des questions d’argent, restées inadéquates.

Après désormais 8 mois en ligne, elle est déçue du site qui lui apparaît peu ergonomique, peu axé sur la vente en ligne et peu performant. Elle n’est pas capable de le mettre à jour à sa guise pour ajouter de nouvelles gammes de produits à la liste. Elle comprend mal son outil de gestion de contenu et n’est pas maître du « code source » programmé par le développeur.

Certes, le site répond à son besoin d’être présente sur le Web, lui sert bien de carte d’affaires au quotidien, et a permis à quelques milliers de visiteurs de découvrir ses produits. Mais les transactions en ligne doivent augmenter en priorité. C’est son objectif de conversion no 1. Elle ne croit pas qu’elle y parviendra avec le site actuel.

Pourtant, elle a toujours su, particulièrement dans le secteur du commerce au détail, que l’image et le design d’un site sont cruciaux. Mais la distribution des dollars pour l’ensemble de l’oeuvre a été mal répartie: trop d’argent investi sur le site comme tel, et pas assez sur les éléments qui font qu’on le consulte, qu’on le réfère, qu’on y accède, qu’on l’utilise, qu’on le partage et qu’on y revient. Comme si l’on avait construit un palais dans le désert, mais sans route pour s’y rendre.

Un diagnostique révélateur

Telle qu’elle nous en parlait il y a un mois, Andry a fait analyser le site et le référencement organique qui lui génère présentement du trafic afin de connaître l’état des lieux. Verdict, sans surprise:

  • ajustement des textes nécessaire pour améliorer la performance de mots-clés et leur référencement organique
  • changement de plate-forme d’édition pour avoir la souplesse d’ajuster l’architecture du site en fonction de l’évolution de ses gammes de produits, selon les marchés visés
  • modification des fonctionnalités et du design pour maximiser les ventes.

Par contre, le budget n’a pas changé: environ 1000$ seront disponibles pour l’année à venir. 

C’est là qu’on est rendu! Maintenant, il s’agit d’appliquer les recommandations précédentes.

Déterminée, elle envisage d’utiliser un gabarit pour faciliter l’édition, minimiser les coûts d’intégration et de développement. Elle gardera la majeure partie de son budget pour la promotion du futur site. Des firmes soumissionneront pour la mise en oeuvre des étapes subséquentes.

Qu’en pensez-vous?

 

Sinon quoi d’autres?

Bonne nouvelle: la sortie des produits de breuvages exotiques s’est déroulée comme prévu! Thé, chocolat chaud de luxe et café sont désormais offerts en ligne pour les amateurs. Des petites douceurs pour soi ou pour offrir en cadeau, c’est toujours apprécié!

Au Québec depuis seulement 4 ans, Andry est en train de bâtir son réseau de contacts, entre autres avec ses pairs entrepreneurs. Elle multiplie ses activités de réseautage. Elle tiendra d’ailleurs un kiosque au Salon des Jeunes Entrepreneurs Immigrants ce samedi 8 novembre au marché Bonsecours.  Venez la rencontrer!

Par ailleurs, Andry est actuellement à la recherche d’un mentor, car elle a besoin de parler de son entreprise, mais également de briser l’isolement. Elle cherche donc un mentor qui saura non seulement l’aiguiller dans l’orientation stratégique de Marclan, la challenger sur ses décisions, se faire l’avocat du diable et lui donner l’heure juste, mais aussi l’aider à mettre en perspective ses doutes, ses états d’esprits comme entrepreneure.

Aussi, elle mènera des recherches en ce qui a trait au support à l’exportation dans les prochaines semaines. À suivre!

A surveiller, sur le même thème, mardi prochain:

David se mesure à Goliath: le témoignage d’un habitué du web, Frédéric René de Likisoft!

Donc, à la semaine prochaine!

Karina Brousseau, éditrice du blogue

 

 

 

L’art de pivoter

Certains voient des signes partout…

Puis, d’autres disent qu’il s’agit de chercher des signes pour en trouver, pertinents ou non…

Disons que, pour ma part, je suis fascinée par les timings! La chanson préférée de mon amoureux qui joue en sourdine à l’épicerie au moment-même où j’oubliais d’acheter le pain qu’il m’avait demandé. Ce genre de coïncidences rigolotes et inoffensives nous font profiter des clins d’oeil de la vie!

Pour la première thématique, celle du mois d’octobre, il me semblait évident qu’il fallait trouver un sujet qui serve à la fois à intéresser le lectorat, mais aussi lui présenter d’emblée le chemin parcouru par les entrepreneurs sous notre loupe!

Le sujet du pivotement, ou l’art de naviguer suite aux disparités entre le plan initial et la réalité concrète, me semblait idéal en ce sens. La notion des changements qui les obligèrent souvent à modifier leur trajectoire ou même parfois à faire des compromis sur leur vision avec tout ce que cela entraîne en termes de stratégie, financement, dotation, etc.

C’est forcé: les feuilles d’automne qui changent de couleurs y ont sûrement été pour quelque chose dans le choix de la thématique, non?  ; )

Cette semaine, je me suis entretenue avec Andry Lant Rakoto (Marclan et Arts&Pierres), spécialisée dans les produits fins et gourmets de Madagascar.

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Malgache elle-même, Andry a une feuille de route impressionnante. C’est avec tout un bagage d’expériences que le Québec l’a accueillie il y a déjà 4 ans. Entrepreneure dans l’âme, elle a démarré ses deux premières entreprises à l’âge de 20 ans, et a été l’instigatrice de plusieurs projets internationaux d’aide aux entrepreneurs dans près d’une dizaine de pays dans le cadre de ses fonctions au sein de deux grandes organisations internationales, la Francophonie et le Groupe de la Banque Mondiale. Son parcours académique en entrepreneuriat, en relations internationales et en comptabilité, doublé de sa passion pour le mentorat, lui ont permis d’aider d’autres entrepreneurs en démarrage au Québec. Elle savait donc pertinemment ce qui l’attendait en lançant, en janvier 2014, son entreprise Produits Fins Marclan.

À la question du mois, elle répond simplement : tout ou à peu près tout du plan de match a été re-visité depuis son démarrage d’entreprise. Heureusement, son modèle d’affaires prévoyait une marge de flexibilité dès le départ. Les prévisions financières dues à un optimisme débordant, les variations du marché des épiceries fines très lié à l’économie, et le manque d’expérience en commerce de détail, sont les principales raisons qui l’ont amenée à revoir sa stratégie de produits et sa stratégie de commercialisation.

Des prévisions de ventes trop optimistes (un classique!)

Au départ, ses ventes de produits (s’avérant surévaluées par la suite) devaient assurer le fond de roulement de l’entreprise. Elle avoue être tombée dans le piège de l’optimisme.

Après avoir fait des études de marché se révélant extrêmement positives en comparaison avec les produits similaires en termes de « packaging », de qualité des produits, et de distribution, elle croyait bien pouvoir compter sur un succès rapide de notoriété, et des ventes substantielles. Au-delà de la rétroaction positive sur ses produits, ses études de marchés ne lui ont pas permis par contre de mesurer suffisamment la résistance des gens au fait de faire affaire avec une nouvelle entreprise sans historique de succès.

En plus, sa stratégie de prix était potentiellement mal adaptée. Autrement dit, elle était tiraillée entre le prix de pénétration et le prix d’écrémage souhaité à maturité éventuelle. Elle craignait qu’un prix trop bas n’entraîne une remontée trop lente pour rattraper le prix du marché dans la catégorie de produits concernés (les épices fines de Madagascar comme la vanille, la cannelle, le poivre rose, le poivre noir et les clous de girofle).

En conséquence, premier pivotement : la consignation ! Les détaillants ont pris ses produits en consignation au lieu de procéder à des commandes fermes, et par ricochet, beaucoup de temps a été investi dans le suivi que cette distribution sous-entend pour le suivi des inventaires en étalage chez des consignataires, de façon régulière (aux 2 ou 4 semaines).

Et puis, surtout, ce sont les ventes qui n’étaient pas assez importantes.

Diversification et commercialisation en ligne

Andry a rapidement ajusté le tir et revu sa stratégie de commercialisation : deuxième pivotement ! Elle en est venue à désormais considérer deux canaux de distribution. Les épiceries fines demeuraient toujours une voie incontournable, mais le web devait désormais faire partie de l’équation. En plus de permettre une plus grande disponibilité des produits, cette stratégie sur Internet permettrait d’accéder à de nouveaux fonds.

Ainsi, elle a reçu de nouvelles sommes d’argent des programmes d’aide au développement du commerce électronique, et les a investies dans l’élargissement de sa gamme de produits, et dans la mise sur pied de sa plate-forme de boutique en ligne.

En plus des épices, elle ajoute rapidement des produits corporatifs pour bonifier son offre. Coffrets de thé de Madagascar, sirop d’érable à la vanille de Madagascar, et chocolats fins au poivre rose sont désormais disponibles aux internautes. Une autre gamme de produits est en train de voir le jour en ce moment-même, celle des breuvages. Le café grand cru (depuis le mois d’août 2014) et bientôt le thé noir, ainsi qu’un mélange de chocolat chaud de luxe aux effluves de l’île-vedette verront le jour sous peu. Tout s’enchaîne à vive allure. C’est en moyenne un nouveau produit par mois qui s’additionne à la gamme de produits.

Un financement en multiples phases

Elle résume ses démarches en disant : «J’avais les moyens de démarrer, mais pas tous les moyens pour pivoter». Sa recherche de financement en différentes étapes était la conséquence de son besoin d’ajuster son modèle daffaires. Elle admet que cest difficile de trouver les justificatifs de financement supplémentaire, quand les ventes ne sont pas encore au rendez-vous. 

Les premiers mois en affaires au Québec d’Andry lui ont donc permis de pratiquer « l’art de pivoter ». C’est par ailleurs toujours en gardant sa vision initiale qu’elle a jazzé son plan d’action. 

Le mot de la fin:

Conseil d’Andry:  » Toujours partir dun modèle daffaires comportant plusieurs scénarios, et avoir les moyens minimum pour les réaliser sans que le financement de ces derniers ne  dépende des ventes ! ».    

Qu’est-ce qui se trame?

Pour Andry, le prochain mois sera focalisé sur ses défis de commercialisation en ligne. Elle devra faire soumissionner différentes agences spécialisées en web pour dresser un portrait détaillé de la situation et maximiser l’efficacité de son site.

Plusieurs actions seront nécessaires pour maximiser son référencement et booster son trafic, mais surtout, augmenter ses ventes en ligne (son taux de conversion).

Bien consciente de ses limites en la matière, elle prévoit déjà se renseigner davantage sur les meilleures pratiques à suivre, et démystifier le jargon utilisé dans le milieu. Le SEO, les campagnes Adwords, le PPC, le UX autant d’acronymes à décortiquer, pour être mieux outillée et négocier avec les soumissionnaires, et juger de leurs offres de services.  Elle poursuivra également ses réflexions entourant la pertinence d’avoir pignon sur rue.

(À noter: Une éventuelle thématique du blogue Le feu sacré portera d’ailleurs sur les meilleurs pratiques web. À suivre!)

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À surveiller la semaine prochaine, sous le même thème:

Frédéric René (Likisoft) sera sous les feux de la rampe. On abordera entre autres les défis du développement d’une solution de commerce en ligne, et les délais dus aux imprévus de programmation dans le calendrier de commercialisation .

Donc, à la semaine prochaine!

Karina Brousseau, éditrice du blogue