Entrepreneuriat et bénévolat: tout pour faire une différence!

« Faire une différence »: en affaires comme pour la cause, c’est souvent ce qui motive les entrepreneurs à se lancer.

Tout au long du mois d’août, je m’intéresse à la question de l’implication sociale des jeunes entrepreneurs en démarrage d’entreprise. Cette semaine j’interviewe Isabelle Moïse, nouvellement à son compte comme consultante en événementiel, marketing et communications. Son entreprise iMoïse Conseil ne s’implique pas encore dans la communauté, ne fait pas de marketing sociétal non plus. Mais, comment pourrait-on réellement dissocier l’entreprise de sa seule représentante?


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Isabelle Moïse, travailleuse autonome, s’implique depuis toujours. La santé en général, plus précisément celle des enfants, l’aide humanitaire, l’intégration et la culture sont les causes qui la mobilisent davantage.

Elle a, entre autres, passé les dix dernières années au sein du comité Lueur d’Espoir au profit de la Fondation de l’Hôpital Ste-Justine dont les 3 dernières comme présidente du comité.

Même depuis qu’elle est à son compte, elle accorde en moyenne 25h par mois aux organismes caritatifs qui lui sont chers. Cette implication peut augmenter à 40h par mois en « période de pointe ».

Il devient donc capital pour elle de conserver une balance entre son temps bénévole et son temps rémunéré.

« Mais je ne suis pas un cas d’exception! Je suis moi-même fascinée par l’énergie que les gens peuvent déployer pour une cause, quelle qu’elle soit. J’ai souvent côtoyé des bénévoles entrepreneurs ou travailleurs autonomes qui n’ont pas une minute à eux, vu de l’extérieur. Comme quoi on peut toujours trouver du temps pour ce qui nous tient vraiment à coeur!»

Avoir un impact

À l’heure de l’implication sociale, les motivations des bénévoles sont souvent les mêmes que les jeunes entrepreneurs en démarrage: sentir que leur apport va être utile et apprécié par leur communauté, aura un réel impact pour l’avancement d’une science, d’une industrie, aidera concrètement des gens et surtout, fera une différence!

Malgré la nature de ses mandats professionnels, Isabelle Moïse n’a par ailleurs jamais senti que ses activités bénévoles n’avaient eu de retombées sur le développement de ses affaires.

« Personne n’est contre la vertu, bien entendu, mais le bénévolat n’a jamais été, en ce qui me concerne du moins, un facteur d’embauche ou un argument pour convaincre des clients de m’accorder des mandats. Je ne fais pas de promotion dans mon porte-folio autour des événements pilotés dans le cadre de mes activités bénévoles, étant donné que ce n’est pas en tant « qu’iMoïse Conseil », que je les ai réalisés », précise-t-elle.

Bénévoles « salariés » VS bénévoles « entrepreneurs »

Au travers l’ensemble de ses activités de bénévolat, Isabelle a souvent eu à recruter des bénévoles. Elle témoigne:

« J’ai vu au fil du temps des différences entre les bénévoles « salariés » par rapport aux bénévoles entrepreneurs. En outre, et surtout lorsque l’organisme jouit d’une bonne visibilité médiatique, beaucoup de bénévoles postulent « pour le CV ». Ça se sent! L’opportunisme et le don de soi n’ont pas la même odeur! Ils n’investissent pas beaucoup de temps et sont plus « intéressés ».
Les bénévoles entrepreneurs, pour leur part, ont besoin de sentir un impact palpable, à très court terme. Il ne faut pas que ça niaise! Ils recherchent une implication qui leur permettra d’avoir un sentiment d’accomplissement rapide. La clarté du mandat donné à ces bénévoles et la qualité de l’encadrement de l’organisme offert à ces derniers vont d’ailleurs être déterminants pour la rétention de ce type de participants. »

Trier ses clients

L’inconfort éprouvé à travailler sur certains événements bénéfices (par exemple pour le compte de compagnies aux pratiques controversées, que l’on perçoit nous-mêmes comme réprimandables ) peut être très fort, particulièrement lorsque ceux-ci sont médiatisés et visent l’amélioration de l’image de ces compagnies. Interrogée sur le tri de ses clients, Isabelle rétorque:

« En entreprise, comme salarié, on n’a généralement pas la latitude de refuser de travailler sur un dossier. Si notre patron nous demande de collaborer avec un client à la réputation douteuse, on se tait et on le fait. Mais on n’en pense pas moins. En événementiel, le faste et l’opulence sont souvent affichés d’emblée, même valorisés, pour dégager une image corporative forte et prospère lors de soirées distinguées. Quand on est à son compte, on peut se permettre davantage d’être sensible à l’approche et aux valeurs de nos clients. Il est plus facile de refuser de s’associer ou de servir un client qui nous apparaît comme étant un mauvais citoyen corporatif, pour libérer notre conscience et être en phase avec nos valeurs. »


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Finances et travail autonome: le prix des vacances!

La question du financement est abordée tout au long du mois de juillet sur le blogue Le feu sacré. Cette semaine, je discute avec Isabelle Moïse, à son compte depuis à peine un an comme consultante en événementiel, marketing et communications. Elle nous parle de son premier exercice de rapport d’impôts 2014 pour le compte de son entreprise iMoïse Conseil et de sa difficulté à prendre des vacances sachant le suivi administratif et financier toujours en suspend.


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Assurer son filet de sécurité

À son compte depuis à peine plus d’un an, la question du financement au démarrage, revêt, pour Isabelle Moïse, des allures de bootstrapping, principalement. Depuis qu’elle est en affaires, elle est beaucoup plus consciente et avisée de son budget personnel qu’avant. 

« Avant, comme salariée en couple avec un autre salarié, j’avais moins à me préoccuper des dépenses au quotidien. On pigeait dans notre « poche » commune, on était à l’aise, on ne faisait pas beaucoup de suivis par « catégorie de dépenses », comme je le fais maintenant que je suis seule à la barre. Je réalise que toute ma façon de dépenser a changé depuis l’aventure iMoïse Conseil. Je suis d’autant plus alerte au gaspillage, ce qui n’est pas une mauvaise chose. Cela dit, je ne me prive pas pour autant et je me paye du luxe de temps en temps, mais je suis plus consciente de la dépense. J’apprécie d’autant plus les petits plaisirs que je me paye. J’ai toujours vécu à la hauteur de mes moyens, j’ai toujours eu conscience de l’argent et j’ai toujours valorisé le paiement de tous mes comptes.  Par contre, je ne suis pas toujours en train d’économiser pour « ma retraite » non plus. Si j’étais toujours en couple, je serais probablement moins en mode « boostrapping » parce que je serais moins angoissée pour la préserve de mon confort et mon indépendance financière. L’appui de l’autre permet définitivement un certain filet de sécurité financière», confie-t-elle.

Retirer un maximum de l’Impôt

Suite à sa première année complète à titre de travailleuse autonome, Isabelle s’en est finalement bien sortie avec l’impôt.

«  J’anticipais un peu les résultats finaux, puisque j’en étais à ma première année complète comme travailleuse autonome et que je n’étais pas certaine d’avoir conservé suffisamment de ressources pour le paiement de l’Impôt. De plus, je n’étais pas certaine du calcul des taxes. En définitive, j’ai réalisé avoir droit à plus de déductions que ce que je ne le croyais. Les lois fiscales varient beaucoup et je ne savais pas encore trop sur quel pied danser en termes de déductions possibles. Heureusement que j’ai une bonne comptable! Son apport a été crucial pour moi. Je recommande à tous, au moins pour la première année en affaires, de faire appel à un pro pour déposer des rapports fiscaux optimaux. Ne serait-ce que pour apprendre en accéléré sur les impératifs qui collent directement à notre situation», avise Isabelle.

Des affaires qui ne prennent pas de vacances!

Difficile de planifier des vacances quand on n’a personne à qui déléguer ses dossiers durant les temps d’arrêt, que les journées sont occupées 15 heures sur 24 et qu’on est plus concerné financièrement parlant.

Isabelle Moïse aligne cet été des escapades dans notre belle province et peut-être un petit tour sur le bord de la mer pour se ressourcer. Pour décrocher, Isabelle doit s’éloigner de la ville, elle doit impérativement partir de chez elle, sinon, elle reste toujours en mode ‘’travail’’, toujours prête à faire avancer certains dossiers ou à travailler sur de nouveaux projets. 

« L’inconvénient, en restant dans le coin, est que j’ai tendance à vouloir prendre de l’avance sur les aspects administratifs que j’aurais peut-être un peu négligés durant le reste de l’année. Dur, dur, d’éteindre son cellulaire! Le développement des affaires, entre autres, peut ralentir en période de production. Les périodes plus tranquilles seraient le moment de m’y attarder. En plus, comme mon bureau est à la maison, je suis confrontée visuellement à ma « petite pile » de choses en suspend dès que je prends une pause. Par contre, quand je quitte pour les vacances, je décroche instantanément. Même de simples sorties à la campagne me permettent de me ressourcer. Montréal a certainement beaucoup à offrir en terme de divertissement durant la belle saison, mais comme j’y habite et que j’en profite déjà tout au long de l’année, ce n’est pas en restant à Montréal que je peux faire la coupure», dit-elle.

Le temps de planification des vacances est également à prévoir à l’agenda, tout comme l’ajout de la catégorie « fun dollars » à notre budget, si on veut être capable de mettre de l’argent de côté pour les périodes plus creuses.

« En ce qui me concerne, je m’arrange pour arrêter dès que les clients partent en vacances. Je me calque un peu sur leur agenda! Aussi, j’en profite pour étirer certains déplacements à l’étranger quand c’est possible. Cet automne, ce sera le cas, puisque je serai en mission à Bordeaux pour le SIDIIEF. Des avantages agréables dont je compte bien profiter!» conclue-t-elle.


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Bonne lecture!

Karina Brousseau, éditrice

 

 

Mentor ou psy?

La dimension de mentorat et de coaching d’affaires a son importance dans la vie des jeunes entrepreneurs et travailleurs autonomes. Je m’attarde tout au long du mois de juin à cette dernière sur le blogue Le feu sacré. Cette semaine, Isabelle Moïse, consultante à son compte depuis 1 an et demie, nous avoue pourquoi l’option du mentorat ne lui convient pas, pour l’instant.


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Le mentorat aux entreprises

Pas facile tous les jours d’être en affaires, on le sait!

Quand vient le temps d’aller chercher un regard extérieur sur nos activités d’affaires, les entrepreneurs ont de multiples options à leur disposition. Qu’on penche vers le coaching technique, le coaching de vie personnelle, le coaching de vie professionnelle, la consultation, le mentorat d’affaires, toutes ces options peuvent être pertinentes à différentes périodes, selon notre personnalité, les objectifs visés du moment et nos préférences en termes de « style » de support.

Andry Lant Rakoto, fondatrice des produits fins Marclan et Frédéric René, co-fondateur et CEO de Likisoft mentionnaient tous, deux dans leurs dernières entrevues, à quel point l’accompagnement de leur mentor d’affaires leur est précieux. Leurs mentors leur ont permis d’opérer des virages importants dans leur compagnie respective en les guidant dans leurs réflexions et en partageant avec eux leurs propres expériences afin de les aider dans leur conciliation entreprise-famille, entre autres.

Pour Isabelle Moïse, travailleuse autonome, le mentorat d’affaires s’avère effectivement une source de support intéressante. Elle-même présidente du comité Parrainage et mentorat du Réseau HEC pendant quelques années, elle pose un regard positif sur tout accompagnement entre une personne d’expérience et un jeune en démarrage d’entreprise. 

Cependant, elle ne perçoit pas que le mentorat d’affaires soit pertinent pour elle-même pour l’instant, n’en ressent pas encore le besoin, du moins.

Un 2e regard qui ralentit la prise de décision?

« À ce stade de développement de mon entreprise, tenir compte d’un regard extérieur d’un mentor ajouterait une certaine lourdeur à mon processus de décision. J’aurais l’impression d’ajouter une deuxième « couche », en dédoublant les réflexions, en ralentissant la mise en exécution. En consultant un mentor, j’appréhenderais aussi peut-être de me sentir obligée de mettre en pratique certaines de ses recommandations à différents niveaux. En tant que consultante, mon entreprise, c’est moi. Les décisions à prendre sont souvent reliées à mon expertise propre … », avance-t-elle.

De par sa nature, Isabelle tente toujours de trouver des solutions par elle-même, le cas échéant. Elle accorde plus de crédit aux gens qui suggèrent, qu’aux gens qui affirment. Elle apprécie les conseils, mais elle ne les applique jamais tels quels, les yeux fermés. C’est donc vers sa famille et ses amis de confiance, ses « conseillers personnels » et son réseau de collaborateurs professionnels qu’Isabelle va plutôt chercher des validations extérieures et du support, si besoin est.

« J’ai la chance d’être entourée d’amis de longue date, oeuvrant dans mon secteur ou dans des secteurs administratifs connexes, auprès de qui je me tourne régulièrement aussi pour prendre leur point de vue et ventiler. J’ai également un excellent réseau professionnel bâtit et entretenu au cours de tout mon cheminement académique et professionnel. Des gens d’expériences, issus de tous les domaines, vers qui je sais que je peux me tourner en période de questionnements. Je suis très bien épaulée et j’en remercie la vie! » dévoile-t-elle fièrement.

À chacun sa zone de compétence!

Les raisons pour aller chercher de l’aide dépassent celles reliées aux défis de gestion. Et, les raisons personnelles liées aux émotions ressenties au démarrage de son entreprise, les doutes ou les bloquants vécus en affaires, peuvent prendre racines bien au-delà du début de notre aventure entrepreneuriale. Si le besoin s’en faisait sentir, qu’elle ne pouvait plus « avancer par elle-même », Isabelle n’hésiterait pas à consulter un psychologue.

« J’ai eu recours à la consultation psychologique à différentes périodes de ma vie et j’ai retiré de ces rencontres un grand bien ainsi qu’une meilleure compréhension de moi-même. J’ai pu identifier mes outils intrinsèques, mes mécanismes de défense, mes paterns… En affaires, toutes nos décisions, notre façon d’aborder chaque problématique et notre développement global dépendent directement de ça! » avance Isabelle.

« Quelques fois, certains mentors deviennent malgré eux des psychologues et s’aventurent dans un accompagnement qui peut dépasser leur zone de compétences réelles. Cette ligne d’intervention peut être dangereuse à franchir, car un mentor maladroit pourrait, sans le vouloir, faire même du tord à son mentoré. Un bon mentor recommanderait à l’entrepreneur, lorsqu’il le jugerait nécessaire, d’aller plutôt consulter un psychologue », ajoute-t-elle.

Le coaching: valorisant pour le coach!

À l’instar d’Andry Lant Rakoto qui en faisait part dans son entrevue il y a deux semaines, Isabelle fait elle-même, par ailleurs, du coaching à l’occasion, bénévolement et de façon informelle.

«  C’est tellement gratifiant et surtout enrichissant d’aider les autres et de savoir qu’on contribue ne serait-ce qu’un petit peu à l’avancement d’un beau projet. Le coaching valorise nos connaissances et nous permet de léguer un peu de nos expériences. Je comprends que beaucoup de gens désirent s’adonner au coaching! Personnellement, j’ai toujours beaucoup de plaisir à conseiller des collègues ou des finissants au BAC, par exemple. On crée un lien particulier avec les gens que l’on coach, ça crée une proximité. Comme coach, je m’intéresse d’abord à la personne et ensuite à son parcours. Je pense que c’est la meilleure façon de se développer. Il faut apprendre à se connaître soi-même pour mieux avancer. Aussi, je m’intéresse toujours à la poursuite du parcours des gens que j’aide!» ajoute Isabelle.


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Nouvelle thématique de juillet sur le blogue Le feu sacré: le financement en démarrage d’entreprise!

Donc, c’est un rendez-vous!

Karina Brousseau, éditrice

Des émotions qui propulsent les affaires

J’adore l’analogie du marathon pour décrire le parcours entrepreneurial et le cheminement personnel. Les entrepreneurs sont effectivement des coureurs de fond. Et, les affaires, c’est aussi une question d’endurance. Que ce soit en tailleur et cravate ou en tenue sportive, les « coureurs » doivent bien se préparer et s’entraîner, se commettre à 100%, partir du bon pied, en confiance, et surtout, gérer leurs énergies pour durer tout au long de la route. Comme pour un marathonien, la préparation émotive et psychologique de chacun est cruciale en démarrage d’entreprise. Les « couleurs émotives » et les prédispositions mentales teinteront la prise de décisions.
Cette semaine, je vous présente mon entrevue avec Isabelle Moïse, consultante en marketing événementiel et communications. 
J’aborde avec elle la gamme des émotions ressenties depuis le début de sa « course », depuis qu’elle est à son compte, sous iMoïse Conseil.


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Courser quand on est fin prêt!

Isabelle Moïse l’admet d’entrée de jeu: elle n’aurait certainement pas pu partir à son compte il y a 10 ans. Désormais plus expressive, moins naïve, plus assumée, elle se considère plus tempérée dans ses réactions, plus mesurée. Elle écoute davantage avant de donner son opinion. Diverses expériences de vie personnelles, le marché du travail, des voyages autour du monde aussi, auront su nourrir sa confiance en elle et sa maturité.

Respecter son rythme, prendre régulièrement son pouls

Pour Isabelle, la question des émotions en affaires est d’autant plus pertinente qu’elle offre ses services de consultante. Comme elle est en quelque sorte son propre produit, son stress ou ses humeurs se reflètent automatiquement dans la mise en oeuvre de ses mandats. Elle y est donc très sensible.

Travaillant souvent de chez elle, seule, elle n’a plus à maquiller autant ses états d’âme au quotidien pour des collègues. Elle est plus connectée à ses émotions et se laisse imprégner davantage de ces dernières, pour son plus grand bien-être.

« En entreprise, même si on est habituellement invité de bonne foi par nos patrons à verbaliser nos sentiments, il est tout de même de mise de contrôler davantage ses élans émotifs et de gérer les perceptions de nos collègues quant à nos vulnérabilités. C’est aussi une question de civisme et de respect envers les autres. Ces derniers n’ont pas à subir tous nos aléas émotionnels. Chez soi, on peut plus se laisser aller, on est moins « dans le contrôle ».  On peut voir cela comme un des avantages à travailler de la maison!», plaisante-t-elle.

Gérer ses émotions, gérer ses énergies, écouter son corps… et son esprit

Depuis qu’elle s’est lancée en affaires il y a un an, l’émotion qui l’a le plus surprise est sans conteste l’angoisse, la peur de l’échec et par ricochet, celle de décevoir les autres.

Cette peur entraîne parfois chez Isabelle des comportements perfectionnistes. Isabelle reconnaît qu’elle veut plaire et vise à livrer en tout temps ses mandats à la hauteur des attentes de ses clients.  Elle travaille donc sans compter ses heures de travail et met les bouchées doubles si nécessaires. La fatigue la guette. Heureusement, elle en est bien consciente.

« J’ai eu une grosse grippe au début de l’année et je fais régulièrement de l’insomnie. Ça ne m’arrivait jamais avant. Je réalise qu’il faut faire attention », mentionne-t-elle.

Des émotions qui ralentissent la course

Certaines personnes de nature très confiante peuvent, à la suite de succès, développer un sentiment de toute-puissance. L’enthousiasme des pairs à l’égard de leur offre et l’obtention d’une soudaine reconnaissance publique peuvent entraîner un ego trip chez les entrepreneurs aux tendances narcissiques. Des projets mégalomanes voient alors parfois le jour et peuvent les mener à leur perte.

À l’inverse, les émotions négatives peuvent également dégénérer selon la personnalité des entrepreneurs.

« Quand on est seul, on peut avoir tendance à manquer de perspective, à douter, à « empirer » les faits, à déformer la réalité. L’entourage et la famille sont alors précieux pour nous aider à ramener les choses à leurs proportions réelles. Il ne faut pas donner prise à nos tendances paranoïaques, exacerbées par les moments de fatigue. Ventiler et prendre le point de vue des gens de confiance autour de nous aident énormément en ce sens », explique Isabelle.

Savoir se relever et visualiser les prochaines étapes

L’expérience du deuil aide à s’outiller pour faire face à d’éventuels échecs en affaires. 

« Quand on vit un échec en affaires, on passe sensiblement par les mêmes phases que lorsqu’on vit un deuil: le choc et le déni, la douleur et la culpabilité, la colère, le marchandage, la dépression, la reconstruction et l’acceptation. Quand on a déjà vécu un deuil – dans mon cas, c’était celui d’une relation – on est déjà un peu plus familier avec nos mécanismes de défense à travers les étapes de deuil. On comprend mieux ce qui nous bloque et on visualise plus facilement les portes de sortie. On a des attentes plus réalistes aussi par rapport au temps que l’on s’alloue pour passer à autre chose », confie-t-elle.

Faire de nos peurs notre moteur et être indulgent envers soi

Seule maître à bord chez iMoïse Conseil, tout repose sur ses épaules. Cette pression constante lui pèse toujours, mais elle la gère de mieux en mieux chaque jour.

« La peur de l’échec et la peur du jugement sont devenues pour moi des moteurs. Ces peurs m’obligent à toujours être en mode solution. J’ajouterais même que mon récent célibat a également alimenté cette approche. Je suis « à cheval » entre la route des affaires et mon cheminement personnel. Mes émotions positives me propulsent à tous les niveaux. Le fait de ne pas avoir trop d’attentes précises en termes de résultats m’aide à ne pas être trop déçue ou d’avoir un sentiment d’échec si des « étapes » sont franchies avec moins d’éclat que d’autres. C’est un « flou artistique » qui me dessert bien présentement étant donné que je n’en suis qu’à ma première année en affaires. Ça me rend plus indulgente face à moi-même», ajoute-t-elle.


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À ne pas manquer mardi prochain:

Collaboration spéciale: Mélanie Heyberger, entrepreneure et co-fondatrice chez Le coffret de Rachel. Elle témoignera de son expérience dans « l’ascenceur émotionnel » dans lequel l’a entraînée le démarrage de sa compagnie, il y a à peine 8 mois!

Aussi, le point de vue d’une mentor chevronnée, Solange Côté, ASC, qui nous partagera ses observations sur la question des émotions en affaires.

Donc, c’est un rendez-vous!

Karina Brousseau, éditrice 

 

Dossier auto-promotion : avoir le sens du punch et les réflexes de publier

L’auto-promotion revêt une couleur particulière selon, entre autres, la personnalité des entrepreneurs. Pour certains, l’auto-promotion représente plutôt un mal nécessaire, un exercice obligatoire, alors que pour d’autres, c’est l’opportunité de briller, d’étendre ses horizons et… la portée de son micro! C’est le cas d’Isabelle Moïse, consultante à son compte depuis 1 an. On aborde ensemble la question du branding personnel à travers son utilisation massive des réseaux sociaux et les réflexes communicationnels qu’ils sous-entendent pour y être remarqué.    


Des réseaux et des perceptions

Isabelle Moïse a les communications dans le sang. Enfant, elle jouait même à la journaliste, interviewait ses voisins, écrivait ses « articles » pour ensuite « publier » à ses amis ses textes copiés à la main. Il y a belle lurette qu’elle a adopté les réseaux sociaux et ils sont devenus, depuis, pratiquement des extensions d’elle-même, des plateformes désormais presque vitales pour s’exprimer.

Isabelle s’active depuis longtemps sur LinkedIn via des groupes de discussion, sur Facebook (page personnelle et page d’entreprise) et, par-dessus tout, sur Twitter, où elle tweete plusieurs fois par jour, autant sur les sujets qui la passionnent personnellement (la politique, les arts et la culture, la santé et le cinéma) que sur les sujets qui passionnent ses clients et ses abonnés (les sujets se recoupant, par la force des choses).

Isabelle Moïse

Isabelle Moïse

Pour elle, LinkedIn n’est pas un outil convivial pour échanger. C’est encore comme un « gros annuaire ». Malgré le fait qu’elle fasse partie de plusieurs groupes de discussions, elle se sert de cette plateforme surtout pour afficher son background, ses recommandations de compétences et pour créer des contacts. Elle n’y commente pas l’actualité et se contente, jusqu’ici, de partager des articles et des liens.

En revanche, pour ce qui est de Facebook, elle utilise la plateforme quotidiennement pour connecter avec ses abonnés et amis proches. Sur Facebook, elle a l’habitude de partager ses impressions, son opinion, les articles qui l’ont touchée. Cela dit, elle reste toujours de bon ton voulant beaucoup plus faire réfléchir ses lecteurs que les faire réagir. C’est également pour elle l’occasion de témoigner son intérêt envers leurs activités, de s’intéresser à son réseau amical, comme on le faisait, dans le « bon vieux temps », téléphone à la main.

Les abonnés à sa page Facebook d’entreprise sont d’ailleurs des amis relativement proches également. Sa page d’entreprise n’a pas encore généré un bassin d’abonnés reliés véritablement à ses activités d’affaires. Sa communauté est pratiquement la même que sur sa page personnelle, juste moins imposante. Elle envisage toutefois une recrudescence d’abonnés lorsque son site web sera en ligne.  Aussi, Isabelle l’admet:

« Facebook compense présentement pour l’absence de mon site web qui comprendra éventuellement un volet blogue. C’est la plateforme la plus accessible et permissive pour élaborer, étoffer et nuancer mes propos, quelqu’en soit le sujet, puisqu’on n’est pas limité dans le nombre de caractères, entre autres.»

Par ailleurs, Twitter a pris une ampleur inespérée pour Isabelle, particulièrement depuis qu’elle l’utilise systématiquement pour suivre et commenter les grands événements médiatisés. Les campagnes électorales tant locales qu’internationales, les débats médiatiques, les soirées culturelles comme les Jutra, les manifestations diverses et tutti quanti, Isabelle est de ceux qui bouffent du hashtag au petit-déjeuner tout en lisant les actualités. 

« Pour moi, Twitter, c’est LA plateforme pour suivre les tendances, s’informer de l’actualité et des mouvements d’opinions, donner son avis, même rigoler et échanger avec des gens partout sur la planète avec qui je n’aurais peut-être jamais pu échanger en d’autre temps et lieu. La démocratisation des relations permises par cet outil est extraordinaire, on sent vraiment qu’on fait partie du village global. Pour établir son branding personnel lié aux activités d’affaires, c’est vraiment efficace », argumente-t-elle.

Avoir le sens du punch et les réflexes de « publier »

En quelques mois à peine, Isabelle intéresse déjà plus de 1200 abonnés sur Twitter.

« Moindrement qu’on a le sens du punch, de la formule efficace et qu’on sait synthétiser notre pensée, on peut intéresser les gens et se bâtir rapidement une réputation, afficher nos valeurs, nos positions et attirer une communauté intéressante et intéressée. Je n’hésite pas à me mouiller, être plus affirmée que sur Facebook. C’est dans ma nature de toute façon: j’ai toujours été assez engagée, politisée, incisive », mentionne-t-elle.

Cette discipline peut être fastidieuse et rébarbative pour ceux qui ne manient peut-être pas les mots aisément.

« Pour ma part, j’adore écrire, depuis toujours et les communications, c’est mon métier. J’ai développé le réflexe de « contribuer » à Twitter, de publier en ligne, de me servir de mon téléphone pour réagir en toutes circonstances… », avance-t-elle.

Sortir de chez soi et avoir quelque chose à dire

Nouvellement célibataire, Isabelle s’explique sur la fréquence de ses publications dans les réseaux sociaux :

« Depuis que j’ai plus de temps pour moi, je sors plus. Je n’ai jamais été particulièrement casanière et je préfère quand ça bouge, être dans le feu de l’action. J’adore participer à des événements culturels, rencontrer des gens, participer à des conférences, suivre des formations,  garder le contact avec des clients ou amis. J’ai aussi plus de temps pour participer à des causes qui me rejoignent telles que Lueur d’espoir et Impulsion-Travail. Mes publications dans les réseaux sociaux se sont multipliées… J’ai plus de choses à raconter! »

Des sujets éparses et un branding de généraliste

Pas de stratégie de contenu dans les réseaux sociaux ni de calendrier de diffusion pour Isabelle Moïse! Les publications de ses billets se font de façon intuitive et spontanée. Comme dans la vie de tous les jours, les thèmes abordés par Isabelle sont aussi variés que ses intérêts. Cette « diversité de contenu » peut sous-entendre en contrepartie qu’elle n’a pas d’abonnés très nichés.  Elle se qualifie elle-même de généraliste. Des abonnés de tout acabit et de tout horizon la suivent.

Certains abonnés qui la suivent pour un sujet précis abordé dans le passé pourraient parfois penser qu’elle n’est pas focalisée, tweetant autant sur la politique que sur le cinéma, à titre d’exemple. Mais Isabelle endosse totalement cette perception, car justement elle souhaite tabler sur la diversité de ses intérêts.

« Je suis contente de mon image, de ma e-réputation. Elle est représentative de qui je suis, personnellement et professionnellement. Mes pages de profil, quels qu’en soient les réseaux, sont de belles cartes de visites. Je crois que j’ai atteint un bel équilibre présentement par rapport au temps que j’y investis et aux retombées de ces efforts sur mon image », confie-t-elle.


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Les 3 entrepreneurs suivis dans le blogue Le Feu sacré en ont tous très long à raconter à ce sujet. Les entrevues dévoileront entre autres à quel point le fait de démarrer son entreprise peut nous confronter à nos limites psychologiques. A lire absolument!

Merci de nous suivre et merci pour vos commentaires!

Karina Brousseau, éditrice du blogue

PS: Vous aimeriez participer comme commentateur à l’occasion d’une thématique qui vous interpelle? N’hésitez pas à me contacter!

Connection + cloud + cybersécurité = un trio encore souvent boiteux sur le terrain

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Dans le milieu de l’événementiel, du marketing et des communications, les technologies ont beaucoup évolué depuis une dizaine d’années. Les applications facilitant la vente de billets virtuels, l’organisation des événements et la gestion de leurs invités, la gestion de dons ou la tenue de conférences en ligne et webinaires, entre autres, se sont multipliées. Isabelle Moïse, en sait quelque chose puisqu’elle oeuvre depuis plus de 15 ans dans le milieu de l’organisation d’événements corporatifs, notamment. Régulièrement en déplacement, en consultation, au bureau de ses clients ou sur le terrain, durant ses congrès ou autres événements, ses habitudes de travail ont entraîné une augmentation de son usage du cloud.

Confiance et cybersécurité VS connection

Quand on lui parle de son usage du cloud et de la confiance qu’elle lui porte pour ses activités d’affaires ou pour stocker des fichiers, Isabelle rétorque: « Ce n’est pas tant une question de confiance au web, mais plutôt une question de confiance en la connection web et à la fiabilité du réseau!». Même en 2015 où la plupart des grands centres offrent une bonne connection wi-fi, une série d’irritants peuvent faire en sorte que l’on ne puisse pas accéder (assez) rapidement à nos données, voir même pas du tout. Pour ne pas y être tributaire, elle multiplie les copies de dossiers sur ses différents serveurs ou appareils (disque dur externe, laptop, cloud, etc.).

«Quand on est en événement à l’étranger, par exemple, on n’est pas toujours certain à quel point la connection sera facile à établir ou si notre ordi va nous « lâcher ». L’obtention de codes pour profiter du réseau local, les settings de notre ordinateur, la durée de nos piles, le type de bâtiment où se tiennent physiquement les événements (en béton, par exemple) et leur position géographique (loin des grands centres) …, tout peut être prétexte aux problèmes de connectivité. Je prends toujours des précautions, et j’imprime aussi mes dossiers cruciaux sur papier, sinon, ça peut parfois être fatal pour le bon déroulement des événements! » détaille-t-elle.

Des outils qui ont la cote en gestion d’événements

« Généralement, ma confiance aux outils et aux applications web-based vient avec l’usage qu’en font mes homologues, mes partenaires ou encore mes clients. Et plus le besoin se fait sentir pour les nouveaux outils en ligne, plus on veut faire confiance aux outils! J’attends souvent d’être référée à certains outils avant de les utiliser et je prends en considération le niveau de confort de mes acolytes pour en faire l’usage. Je ne suis pas de ceux qui vont au devant des tendances et qui recherchent d’emblée des solutions web à tout prix pour leurs activités de gestion», précise Isabelle.

Pour ses besoins d’affaires, c’est le côté pratique qui dicte avant tout son utilisation régulière des outils suivants:

Eventbrite, pour la gestion des inscriptions à un événement unique: « Super facile à utiliser et très pratique, mais pas pour les congrès, car ça devient rapidement insuffisant. La question du « secrétariat » offert par les outils – service à la clientèle pour gérer les changements de programmes lors de congrès, modification des inscriptions ou gestion des bases de données – ont également leur importance dans le choix de ces outils », ajoute Isabelle.

Doodle, pour déterminer la date et l’heure idéale d’une rencontre avec plusieurs invités: «  Un must! On sauve un temps fou pour trouver les plages horaires disponibles pour tous! »

Wetransfer, pour le transfert de fichiers lourds: « … idéal pour envoyer des maquettes, des photos ou vidéos d’événements, entre autres! »

Evernote, pour la prise de notes lors de rencontres avec des clients ou sur le terrain avec son ipad: «  C’est super, car ça synchronise tout avec mon laptop… »

Travailler directement sur le cloud n’est pas encore dans la routine, d’Isabelle. Elle apporte plutôt son laptop pour aller chez les clients. Par contre, elle n’aime pas transporter son laptop sur le terrain, en événement. Elle accédera à ses fichiers sur Dropbox avec son iPad, moins encombrant.

« Je fais une utilisation ponctuelle du cloud, mais je retire ensuite les fichiers déposés, car ça devient rapidement l’enfer de gérer tous ces doublons de fichiers et ça dédouble le classement de ces derniers. Mais pour un plan de salle, le scénario ou l’horaire d’un événement, je le fais sans problème », explique-t-elle.

Du côté personnel

Comme des milliers d’entre nous, Isabelle Moïse était très méfiante, jadis, à utiliser sa carte de crédit en ligne, mais a, depuis 10 ans, peu à peu laisser tomber la garde vis-à-vis l’utilisation du web; elle fait confiance aux institutions bancaires pour protéger ses transactions et défendre ses intérêts en cas de recours. Elle effectue donc ses transactions en ligne et procède à des achats également.

Nul besoin d’outils de gestion de mots de passe pour l’instant: elle est capable de se souvenir de ces derniers.

Elle n’utilise pas d’extranet ni d’intranet non plus, puisque ses effectifs ne le justifient pas encore.        

Comme elle fait sa comptabilité avec de bons vieux fichiers excel, et qu’elle fait sa facturation à la main, elle n’utilise pas non plus de logiciel de comptabilité particulier pour l’instant. Mais éventuellement, elle verrait d’un bon oeil d’utiliser une appli comptable en ligne.

Sondage-éclair:

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À ne pas manquer mardi prochain:

Mathieu Decelles St-Pierre, programmeur et entrepreneur originaire de Montréal présentement basé à Baltimore, nous met en garde contre nous-mêmes et vulgarise plusieurs notions essentielles à l’usage adéquat du « cloud » en affaires.

Donc c’est un rendez-vous,

Karina Brousseau, éditrice du blogue Le feu sacré

Dossier B2B: se démarquer positivement des agences en tant que travailleur autonome

champagne-215642__180Les tactiques de vente et de négociation pratiquées « dans les business des autres » ne sont pas toujours aussi facilement applicables lorsqu’on se retrouve à vendre soi-même ses propres services. 

Isabelle Moïse, bien connue du milieu de l’événementiel corporatif, en sait quelque chose! Depuis qu’elle est partie à son compte il y a à peine 1 an, elle adapte constamment ses techniques à son nouveau statut. Pour notre dossier B2B du blogue Le feu sacré, je l’ai questionnée sur les différences majeures observées lors de ses négociations et de la vente de ses services en organisation d’événements, marketing et communications par rapport au temps où elle s’activait pour une agence événementielle.

BATNA: étudier la compétition et s’en démarquer

Quand vient le temps de préparer une rencontre avec un prospect, Isabelle Moïse fouille, prend des renseignements sur le web et évalue la compétition, « benchmarke », bien entendu. Mais dans son cas, Isabelle évalue sa compétition non pas avec les autres contractuels à leur compte, mais plus avec les agences de services en événementiel, marketing et communications.

Elle mentionne:

« Quand les clients embauchent un consultant contractuel, ils payent pour son nom. La relation client se passe au niveau personnel, au niveau du « vibe », du lien humain. En ce sens, la compétition est « inexistante » puisque chaque être humain se différencie dans sa relation. Le choix du client réside plus en la décision de faire affaire avec un contractuel à son compte ou avec une entreprise bien implantée. Les services offerts sont plus onéreux en agence évidemment, mais les ressources sont plus nombreuses en cas de pépin, les équipes sont davantage supportées par une machine, les intervenants peuvent se relayer si besoin est… Heureusement, comme j’ai travaillé plus de 10 ans en agence, je connais bien la compétition (!). Je connais aussi ma valeur ajoutée. »

Bâtir ses outils de présentation client

Comme tout le monde, Isabelle a dû développer ses outils de vente à partir de zéro…« Toutes autres tâches connexes, qu’ils disaient!!» s’esclaffe-t-elle!

« En entreprise, il y a de l’argent pour embaucher des graphistes, des agences de création, des développeurs, etc.. Quand on est à son compte, il faut souvent faire avec les moyens du bord et apprendre à maîtriser un minimum d’outils de création, à moins d’avoir des amis en mesure de prêter main forte. »

Négocier seule

En entreprise, il est courant de se présenter à deux pour négocier avec un client. Une dynamique s’installe entre ces deux personnes avec le temps et l’expérience. Chacun prend le lead pour la partie de négociation qu’il maîtrise davantage. Toutes sortes de tactiques telles que la célèbre approche « bon cop, bad cop » peuvent être utilisées, si la dynamique est maîtrisée.

Par contre, quand on est seule à la barre, on ne peut pas s’appuyer sur son collègue pour prendre le relais, en cas d’hésitation. Il faut maîtriser tous les chiffres, savoir les justifier, connaître tous les aspects logistiques, tous les facteurs clés de succès, et être en mesure d’en discuter en profondeur avec les clients. Le rapport de force peut varier grandement surtout si en plus, le client lui se présente à deux pour la rencontre!

La marge de manoeuvre

En entreprise, on a des balises pour négocier, balises imposées et endossées par le patron.

Évidemment, le fait d’être soi-même « son propre produit », permet d’avoir autorité, et notre spontanéité laisse place à plus de passion dans le discours. Cependant, cela peut devenir une arme à deux tranchants et profiter au client, si on expose une certaine vulnérabilité ou un intérêt démesuré pour le mandat.

Se faire payer

Les modalités de paiement négociées sont beaucoup plus souples lorsqu’on est à son compte. Selon le mandat, sa durée, sa portée, ou selon le client, son secteur d’activités, sa mission, on peut être plus ouvert à être payé à forfait, entre autres…

« C’est d’ailleurs là où souvent, on peut se faire avoir. L’évaluation du temps requis pour livrer le mandat, et l’énumération des tâches ou des éléments convenus dans l’offre de services sont donc cruciales. D’un autre côté, si on est trop précis dans les contrats, on peut passer pour tatillon ou restrictif», précise Isabelle.

Elle poursuit: « L’élaboration des contrats est un art. Il faut que les deux parties se sentent en confiance et protégées. Pour ma part, j’en suis arrivée à bâtir des contrats à partir d’un amalgame de clauses de contrats divers effectués dans le passé que j’ai adaptées. Malgré cela, chaque cas est différent.»

Le moment où on tire la « plug »

Toutes les études sur la question vous le diront: la négociation, c’est de trouver consensus dans le cadre d’un rapport de force établi. Ce rapport de force se module rapidement, surtout lorsque la dépendance à l’obtention du contrat est ressentie par le client. Cette logique n’est toutefois pas applicable de la même façon avec les fournisseurs.
Isabelle enchaîne: « Tu peux avoir besoin d’eux pour te dépanner en situation d’urgence, donc il faut aussi rester très proche de ses fournisseurs. » ajoute-t-elle.

Aussi, quand on est fidèle dans nos relations, qu’on veut (continuer de) plaire, on en fait toujours un peu plus que ce que les clients demandent. On ne facture pas toujours tout, on se montre disponible en tout temps, ça a beaucoup de côtés pervers, et ça les habitue… Après, ça crée un précédant et ça devient difficile de dire non. On manque de distance.

Ça part d’où, au fond? 

« Question de confiance en soi, c’est certain! En ce moment, je suis comme à cheval entre mon statut sénior en ce qui a trait à la livraison de mes services VS mon statut de débutante en affaires.  Je suis vulnérable sur les moyens et les ressources que je peux déployer pour compenser les services additionnels qu’ils auraient avec une grosse compagnie », précise Isabelle.

Et son arme infaillible ? Ses coups d’approche, c’est certain!

S’il y a une chose qui n’a pas changé depuis qu’elle est à son compte par rapport à lorsqu’elle oeuvrait en entreprise, c’est bien cela: jaser de tout et de rien, verre à la main! 

Elle peut parler d’à peu près n’importe quoi, de la politique à la littérature contemporaine, en passant par l’aide humanitaire internationale et les sports. Mais surtout, elle est curieuse du genre humain! Les sujets de discussion sont donc faciles à trouver pour établir une relation de confiance et trouver des points communs avec des prospects, peu importe leur profil, avant de parler des choses sérieuses et vendre ses services.

« Déjeuners-causeries, 5 à 7, événements: C’est là que l’énergie passe, ou non. Que le goût mutuel de travailler ensemble s’installe doucement… Quand tu chapeautes des projets, pas le choix de travailler, autant que possible, avec des gens avec qui ça clique bien au départ. Ça donne le ton… Surtout que les projets peuvent prendre plusieurs années à se déployer!! » assure-t-elle.

Une erreur qui lui a fait perdre des clients?

Mal établir son juste prix. Elle en convient: « Que l’on se sous-évalue, ou que l’on se sur-évalue, c’est fou comment le succès ou l’échec d’une vente peut en dépendre!»

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À ne pas manquer ce jeudi: un Français autour du Feu!

Esteban Verdière, fondateur de Coachautonomy, participera pour la première fois au blogue Le feu sacré!

Basé à Caen, en France, il se spécialise en produits et services pour les personnes à mobilité réduite. Il nous parlera des défis B2B rencontrés dans ce marché souvent méconnu et négligé par ses clients corporatifs potentiels!

Ça me fait vraiment chaud au coeur de constater que le blogue Le feu sacré touche des gens outre-mer! Cette première publication d’entrepreneur sera, je le souhaite, un levier pour inciter d’autres entrepreneurs en démarrage d’entreprise à participer au blogue! 

Donc, c’est un rendez-vous!

Karina Brousseau, éditrice du blogue Le feu sacré

 

Petit sondage-éclair:

2015: Pas de résolution, et puis après?!

Croyez-vous en l’astrologie? Moi non, mais ça m’amuse beaucoup.

Et, force est d’admettre que pour Isabelle Moïse, consultante à son compte depuis exactement 14 mois, les prédictions de l’horoscope chinois tombent pile!

« Côté professionnel, l’année du Cheval (2014) vous a stabilisée et les résultats sont rassurants. Vous démarrez donc d’un très bon pied cette année de la Chèvre, chèvre qui s’assume et s’émancipe à la fois. » (tiré du site du magazine Marie-Claire

Bilan 2014

Comme le prédisaient les astres, l’année 2014 a effectivement été pour Isabelle une année de stabilisation.

Lorsqu’elle s’est officiellement lancée en affaires en novembre 2013, elle repartait littéralement à zéro dans toutes les facettes de sa vie. Et, quand on vient de « naître », on observe, on y va parfois à tâtons, c’est un apprentissage.

Franchement, elle confie: « … compte tenu des circonstances, je n’avais pas au départ de très grandes ambitions pour ma première année à mon compte. Je ne me mettais pas de pression pour l’atteinte d’un chiffre d’affaires particulier. J’y allais humblement, en « mode éponge ». J’voulais semer des graines, me positionner, faire des contrats en quantité suffisante pour en vivre, mais surtout valider que j’allais vraiment aimer ça, travailler à mon compte! Parce que la théorie, et le terrain, c’est deux mondes! »

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Une expérience grisante

Le constat, au terme de ces derniers mois en activité, est qu’elle ne regrette pas d’être partie à son compte et elle a réalisé les objectifs qu’elle s’était fixés. Elle a su dompter (en partie du moins!) ses appréhensions et son anxiété rattachée à l’arrivée constante de nouveaux contrats. Elle apprécie la liberté que lui a offert cette année d’autonomie.

« Le challenge intellectuel, le fait d’être constamment sur le qui-vive, de définir ta propre éthique de travail, de décider des tangentes empruntées et d’être le maître-d’oeuvre de A à Z, ça apporte beaucoup de pression, certes, mais aussi un très grand sentiment d’accomplissement, de fierté. C’est très grisant, et ça m’a sortie du confort parfois ressenti en entreprise, à certains stades d’ancienneté. C’est une aventure très enrichissante au plan personnel, vraiment!»

Bien sûr, le niveau d’énergie aura beaucoup fluctué au cours de cette année de baptême d’affaires, mais ça l’aura obligée à pratiquer le « lâcher-prise », à devenir plus résiliante. À faire (de plus en plus…) confiance. Et surtout, à exercer sa patience!

Un engagement lié à nos priorités de vie

Elle l’avoue: « Je n’en suis pas encore à l’expansion de mon entreprise: je suis toujours en phase d’observation. Je prends le temps de bien faire les choses. J’ai encore quelques incertitudes à clarifier. J’n’ai pas de doute quant à mes capacités à mener ma barque, mais plutôt certaines interrogations liées au stade où j’en suis dans ma vie personnelle. Etre à son compte demande énormément d’énergie, exige de travailler de longues heures qui grugent nécessairement beaucoup de temps sur notre vie personnelle. La question des priorités de vie, en général, me fait réfléchir. »

En affaires comme en amour…

Un des constats cette année, c’est qu’une série de similitudes peuvent être établies entre l’apprentissage du travail autonome et le célibat.

Dans les deux cas, on s’affranchit du regard de l’autre (du conjoint ou de l’équipe).

On ne doit plus dépendre « d’approbation » dans sa prise de décisions pour avancer, on doit faire ses choix par soi-même, s’assumer en pleine confiance. Autrement dit, on doit se ré-approprier sa liberté et devenir autonome, au sens propre comme au sens figuré.

Et la plus belle leçon qu’Isabelle aura tirée cette année: l’importance d’assumer son indépendance et se faire confiance!

Qu’est-ce qui se trame en 2015?

Pas de résolution particulière en 2015 pour Isabelle, mais des projets plein la tête!

C’est avec passion qu’elle s’attaque entre autres aujourd’hui à l’organisation du 6e congrès mondial du SIDIIEF (qui a lieu tous les 3 ans). Plus de 1500 infirmières de la francophonie mondiale et autres professionnels de la santé seront à Montréal pour des panels, des formations et conférences diverses portant sur la prévention des maladies chroniques et les défis y étant rattachés. Un mandat à haute visibilité pour elle et dont elle « accouchera » avec l’équipe du SIDIIEF cet été. À surveiller!

Sinon en 2015, Isabelle envisage l’établissement d’un éventuel partenariat avec un autre organisateur d’événements. « Un partage des tâches serait bénéfique et permettrait d’opérer un réel développement des affaires. Ce serait aussi plus stimulant de travailler en équipe, facette qui me manque beaucoup actuellement. » mentionne-t-elle.

L’élargissement de son réseau fera, comme toujours, l’objet d’une attention particulière et elle poursuivra son implication bénévole comme présidente du comité Lueur d’Espoir, de la Fondation CHU Sainte-Justine. De plus, elle vient d’être élue au conseil d’administration de l’organisme Impulsion-Travail. Un nouveau défi intéressant pour elle!

Elle prévoit ajouter également une certification PMP du PMI à son curriculum vitae.

Sondage de la semaine:

À suivre mardi la semaine prochaine:

Exclusif: 13 « rockstars du milieu des affaires » à Montréal se prononceront sur les résolutions trop souvent négligées par les entrepreneurs en démarrage!

Blogueurs émérites, entrepreneurs à succès, coachs et mentors ont répondu à l’invitation que je leur ai lancée. Leurs commentaires concluront avec pertinence notre thématique de janvier!

Donc, à la semaine prochaine!

Karina Brousseau, éditrice du blogue

Les défis du web à bas prix: quand les réseaux sociaux ne suffisent plus

Un an sans site web !

Depuis qu’elle s’est lancée en affaires, Isabelle Moïse, consultante à son compte en marketing et événementiel a beaucoup tablé sur sa présence dans les médias sociaux pour maintenir le contact avec son réseau et mousser sa notoriété auprès de clients potentiels. Compte Twitter, compte Facebook, compte LinkedIn, (…), elle dénombre plus de 1000 abonnés qui la suivent quotidiennement et partagent avec elle ses réflexions diverses. Disciplinée, elle s’active tous les jours sans exception et partage toutes sortes de nouvelles adaptées selon les canaux. 

Elle aura ainsi tenu plus d’un an sans site web. L’heure du site a maintenant sonné. Ce n’était qu’une question de temps!

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Avec la multiplication de ses contrats et les réalisations à son actif, elle souhaite aujourd’hui se doter d’un site web pour maximiser sa vitrine en ligne, avoir plus d’espace pour décrire ses services, présenter des photos ou vidéos d’événements coordonnés en exemple, mettre ses clients satisfaits de l’avant, ce que les réseaux sociaux ne lui permettent pas toujours de faire dans la forme qu’elle souhaiterait actuellement. Bien sûr, son site lui permettra de rejoindre un plus grand marché. Puis, le blogue qu’elle se promet d’y intégrer lui permettra d’engager (une fois de plus) la conversation avec ses visiteurs.

Cela dit, le constat est indéniable: si l’importance d’un site web en affaires demeure incontestable, l’urgence de sa mise en ligne reste, pour sa part, encore bien relative, selon le contexte. Même en 2014… ou surtout en 2014?  Vos commentaires sont bienvenus !

Comme Andry Lant Rakoto, elle compte utiliser un gabarit pour minimiser les coûts de développement et accélérer la mise en ligne. Une panoplie de fournisseurs mondialement reconnus tels que WordPress, Wix, Weebly seront certainement évalués par Isabelle. Il lui sera crucial de bien définir ses besoins à court, moyen et long terme, pour choisir adéquatement son outil d’édition. Visera-t-elle à moyen terme un marché international l’obligeant à multiplier les versions linguistiques de son contenu en ligne? Voudra-t-elle intégrer à son site un extranet pour faciliter les communications avec ses clients? Ce ne sont que quelques exemples de questions qu’elle devra se poser chemin faisant… La définition de ses services est déjà amorcée depuis plusieurs mois.

Une pierre, deux coups

Isabelle vise concrètement la mi-décembre pour mettre en ligne son site. Ce délai de quelques semaines semble bien réaliste a priori. Stratégique, elle jouxtera l’annonce de la sortie de son nouveau site à ses voeux des Fêtes. Idem pour les résolutions de la Nouvelle Année. Elle profitera de ses différentes tribunes dans les réseaux pour mousser le trafic également.

Isabelle envisage quelques avenues publicitaires telles que Facebook pour la promotion de son futur site. Elle réfléchit aussi à une éventuelle campagne de mots clés. Elle aura un budget limité à consacrer à la promotion du site à venir.  Sa présence importante sur les réseaux sociaux lui servira certainement, encore une fois, de levier efficace. Et, pour ce qui en est du référencement organique, elle pourra compter sur l’intégration d’articles de blogue dans son propre site pour supporter sa stratégie de contenu et maximiser son SEO.

Voici à ce propos un petit sondage éclair qui aiguillera certainement Isabelle Moïse pour l’alignement de sa promo à venir. Merci pour votre participation!

Quoi de neuf ?

Ces jours-ci, Isabelle commence une collaboration plus intensive comme consultante en communications et marketing pour un gros client, à raison de 2 jours par semaine. Ce nouveau mandat lui permettra de mettre à profit son expertise comme stratège, une force qu’elle souhaite depuis toujours mettre davantage de l’avant dans la définition de ses services. Aussi, ce contrat lui permettra de retrouver cet esprit d’équipe qui lui a toujours été si cher et qu’elle avait un peu perdu dans la dernière année, en tant que travailleur autonome.

Par ailleurs, ce contrat à durée indéterminée contribue à nourrir sa réflexion sur l’équipe, et l’embauche de coordonnateurs éventuels, étant donné qu’il la mobilisera de façon importante en dehors du bureau d’iMoïse Conseil. De beaux problèmes…

À ne pas manquer la semaine prochaine:

Maxime Jobin, stratège web, nous suggère des trucs pour un site web gagnant!

Donc, à la semaine prochaine!

Karina Brousseau, éditrice du blogue

L’art de pivoter: Le luxe de pivoter seule!

Le fantasme d’être son propre patron, de faire ses horaires, de faire ses suivis téléphoniques en pyj sur son balcon au chalet, en buvant un grand latte fait maison, tout relax, avec la barbe de trois jours ou sans maquillage si possible, habite plusieurs d’entre nous.

Même si tout le monde sait bien que la réalité d’un travailleur autonome est dans les faits tout autre, l’idéal persiste. Isabelle Moïse, à son compte depuis 1 an, vous en parlerait pendant des heures.

Cet idéal dessert bien les clients, cela dit: ils savent bien que la « shop » ne ferme jamais vraiment! Certes, l’espace temps est plus souple, mais la plage horaire où les blocs de travail s’exécutent, elle, est beaucoup plus large! Et, pour une jeune consultante en événementiel et marketing, service-clientèle et compétition obligent à être disponible en tout temps. Surtout en démarrage, tout repose sur ses épaules. Dur, dur, de prendre des vacances ou de débrancher le téléphone.

Très expérimentée et appuyée d’un réseau impressionnant à la fois de clients, de fournisseurs, de mentors, d’amis issus de nombreux secteurs et de partout dans le monde, Isabelle carbure aux nouveaux projets. Beau problème, on en conviendra tous, les contrats viennent à elle et sont nombreux, donc elle peine un peu à balancer la réalisation de ses mandats avec son développement des affaires.  Le temps requis pour réellement se pencher en profondeur sur sa stratégie de marketing et sa stratégie financière manque cruellement.

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Poussée par le vent, à la croisée des chemins

C’est dans une boîte spécialisée en organisation d’événements corporatifs de tous acabits, Opus 3, qu’elle a pris du galon. Pendant 10 ans, elle a gravi tous les échelons, d’abord comme coordonnatrice de projets, puis comme directrice de comptes, pour finalement assurer la direction générale en 2012. Mais, tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel, Isabelle a eu besoin, en 2013, d’un temps de réflexion, pour se retrouver, se reconnecter avec ses envies, ses ambitions.

En prenant le pouls à gauche et à droite, plusieurs de ses amis ou ex-clients l’encourageaient à se lancer en affaires. Les gens la rassuraient sur la valeur de son nom, sa réputation, et souhaitaient continuer de faire affaire avec elle. Elle se retrouvait donc devant un choix à faire: continuer en tant qu’employée dans une (autre) entreprise, ou se lancer, et si oui, comment ?!

Un an d’étude empirique

Candidement, elle en convient, c’est sans plan réellement précis qu’elle décida de faire le saut. C’est beaucoup plus son besoin de réalisation, de découverte, et de changement à tous les niveaux qui l’a poussée dans l’arène. Elle connaissait ses forces et les a simplement mises de l’avant dans son offre de service. That’s it!

Mais, prudente, elle s’est toujours dit qu’elle observerait pendant 12 mois comment ça se passe sur le terrain, conviendrait de certaines éphémérides, vérifierait si le portefeuille est toujours minimalement garni dans les périodes plus creuses pour mieux les planifier dans le futur. Elle a donc mené une étude de marché, dont elle-même faisait l’objet, qui la questionnait dans sa propre position, et lui permettait de raffiner sa niche. Normal, elle incarne sa propre marque! Son produit (c’est elle) et son bagage de 10 ans comme directrice-conseil dans la même sphère chez son ancien employeur lui permettent de tabler sur sa connaissance du marché et de la compétition.

Cela dit, à l’écoute de ses émotions et ses envies personnelles, elle embrasse certains partenariats, choisit ses mandats et les trie subséquemment.  Que ce soit parce que le secteur d’activités de son client l’intéresse, ou que la bonne cause l’interpelle, ce n’est pas a priori pour l’argent qu’elle fait ce métier. Idéaliste? Certainement! De façon assumée de surcroît. Mais sans pour autant ne pas avoir de visées ambitieuses. Seulement, à ce stade-ci de sa vie, c’est avec le désir profond d’aider en mettant son expertise au profit des autres, d’être connectée avec ses réelles envies et ses valeurs qu’elle avance. Son offre de services et son message ont, à titre d’exemple, été ajustés au cours de l’année pour positionner plus fortement ses services comme stratège, ce qu’elle souhaite faire, pour aller au-delà des services logistiques (son étiquette naturelle de toujours).

Pivoter et gérer ses propres attentes

Quand on aborde la question du pivotement, elle hésite. «  L’art de pivoter, pour moi, c’est s’adapter et réagir au bon moment pour ré-enligner les flûtes, tout au long de son évolution. Comme je suis seule pour l’instant, que cela fait 1 an seulement que je suis enregistrée, et que mon plan d’affaires n’est pas encore à proprement dit arrêté (j’y travaille, cela dit!), mon plus grand défi d’adaptation est celui de gérer mes propres attentes, et surtout de mesurer l’importance de certains aspects dans mon bonheur professionnel. Faire des choix d’affaires conséquents à mes valeurs intrinsèques.» 

C’est automatique: c’est quand on perd quelque chose, qu’on découvre à quel point on l’appréciait. Comme Isabelle est une véritable « bibitte sociale », la cohésion avec un groupe au quotidien et le travail d’équipe, entre autres, lui manquent parfois. L’auto-discipline et le courage de ses idées, en tout temps, lui sont d’autant plus essentiels depuis qu’elle est à son compte.

« C’est toute une aventure humaine, en tout cas, je me découvre énormément…», confie-t-elle.

Qu’est-ce qui se trame?

Dans les prochaines semaines, Isabelle s’occupera de créer son site web officiel, pour complémenter ses efforts d’auto-promotion via les réseaux sociaux.

Elle poursuivra en parallèle sa réflexion sur sa structure budgétaire, les fonds de roulement disponibles, le calendrier à venir pour clarifier les secteurs d’affaires à prioriser et les « indicateurs de succès » à mesurer. 

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À ne pas manquer la semaine prochaine:

Une métaphore intéressante à l’art de pivoter et une critique du livre « Zero to one » de Peter Thiel.

Donc, à la semaine prochaine!

Karina Brousseau, éditrice du blogue